Fraîchement porté sur les consoles nouvelle génération (Xbox One et PS4) et sur PC (seul et via un triple pack), Dead Rising premier du nom nous revient sept ans après sa sortie, à l’origine sorti en exclusivité sur Xbox 360. Et comme nous n’avions pas encore eu l’occasion de tester ce titre phare de la précédente machine de Microsoft, c’est le moment de se pencher sur ce portage, et particulièrement sur sa version Xbox One. Alors, Frank West tient-il toujours la forme ?
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Toggle72 heures pour vivre
Dead Rising est un beat them all développé et édité par Capcom. Vous incarnez Frank West, un reporter prêt à tout pour obtenir le scoop du siècle. Notre homme décide de se rendre dans la ville de Willamete, où un grave incident s’est produit. Et pour cause, le centre commercial de la ville semble avoir été l’épicentre d’une infection transformant ses occupants en morts-vivants. Déposé sur les lieux en hélicoptère, Frank est bien décidé à faire la lumière sur cette affaire pour le moins étrange et suintant la conspiration.
Pour ce faire, notre héros n’aura que 72 heures, temps au bout duquel l’hélicoptère l’ayant déposé viendra le rechercher. Et c’est à ce moment que l’on découvre l’une des particularités du titre, avec laquelle il faudra vite savoir composer : la gestion du temps. Le but est de survivre tout en effectuant différentes missions pour le compte d’un groupe de survivants. Chaque mission est octroyée soit en allant dans la planque abritant les survivants, soit par l’intermédiaire d’un homme appelé Otis, qui vous indiquera l’emplacement de survivants à aller sauver à travers tout le centre commercial grâce à un talkie-walkie.
La gestion du temps dans Dead Rising est une bonne idée et donne un réel sentiment d’urgence.
Mais commençons par aborder les bases du gameplay en évoquant les systèmes de combat et de progression, à la fois simples et complets. Le titre propose au joueur de se défendre avec plus ou moins n’importe quoi. Tout ce qui se trouve dans le gigantesque centre commercial peut servir d’arme et, vous l’aurez deviné, celui-ci propose un panel d’objets très conséquent. Cela peut aller du classique couteau de combat, en passant par un banc en bois, pour finir par une crosse de hockey ou une masse de chantier. Les possibilités sont vraiment très nombreuses et c’est déjà l’un des gros points forts de ce Dead Rising ! On est en face d’un véritable défouloir très orienté arcade, où les possibilités sont nombreuses et les sensations agréables. Pour la survie, vous disposez aussi bien d’armes blanches que d’armes à feu, même si elles ne se valent pas toutes pour autant.
Contre toute attente, il est bien plus sûr de privilégier les armes blanches plutôt que les armes à feu, ne serait-ce que pour la maniabilité. Il est en effet plus simple de se défendre avec une barre de fer plutôt que de viser avec un pistolet… la faute à un système de visée archaïque ayant plutôt mal vieilli. Pour lancer un objet ou viser avec une arme à feu, il faut appuyer sur la gâchette droite de la manette. Seulement voilà, déplacer le viseur se fait avec le joystick gauche… ce qui est une aberration sur le plan de l’ergonomie, ce stick servant généralement à se déplacer, même lorsque l’on vise. Bien que la commande soit heureusement modifiable dans les paramètres, il reste impossible de se déplacer ou de changer d’épaule en visant. Malgré tout, la maniabilité n’est pas horrible pour autant et, dans tous les cas, les armes à feu sont loin d’être indispensables pour s’en sortir.
Des fonctionnalités nombreuses
Pour en revenir aux différentes fonctionnalités de gameplay, Frank West dispose aussi d’un appareil photo. Celui-ci lui sert notamment à prendre des clichés afin de gagner des points d’expérience. La particularité de l’appareil est que pour gagner un maximum de points, il faut prendre les photos les plus sensationnelles possibles. Ainsi, plus les photos seront sanglantes, érotiques ou drôles, plus elles rapporteront de bonus. Bien que cet aspect soit relativement secondaire, on peut déjà apprécier le fait d’avoir inclus, avec cet objet, la recherche du sensationnel, que l’on pourrait voir comme une caricature du journalisme. Afin d’obtenir le plus de points possibles, on se retrouve donc souvent à prendre en photo des survivants se faisant attaquer par des zombies, avant même d’aller les aider… pas très catholique tout ça !
Le système de progression est quant à lui indispensable pour qui veut survivre dans ce monde impitoyable plus de cinq minutes. Frank West débute au niveau un avec un certain nombre de points de vie, symbolisés par des carrés jaunes. De même, notre reporter dispose de cases d’inventaire permettant de porter un certain nombre d’objets. Ceci amène un aspect important du titre : la gestion d’inventaire. Il faut en effet prendre garde à l’aspect survie, incitant à garder suffisamment d’armes et d’objets de soins sur soi pour éviter de mourir prématurément. Les objets ont également une durabilité et il faut en tenir compte, sous peine de se retrouver sans rien dans les moments plus fatidiques !
Bien qu’étant très orienté arcade, Dead Rising dispose tout de même d’un aspect survie efficace !
Il est également possible d’améliorer ses caractéristiques comme l’attaque, la distance de lancer ou encore d’obtenir de nouveaux talents au combat. Pour faire progresser le personnage et ainsi augmenter ses caractéristiques, il est possible de gagner des PP – sortes de points d’expérience – en réalisant des clichés avec l’appareil photo. Mais surtout, il est nécessaire de réaliser les différentes missions proposées, et particulièrement les missions facultatives qui consistent à sauver les survivants indiqués par Otis.
Tout ceci a l’air très simple dit comme ça, mais il n’en est rien ! Même si l’on dispose d’une carte afin de se repérer, il est impératif de bien savoir s’orienter dans cet immense centre. Effectivement, Otis n’hésite pas à vous envoyer à droite ou à gauche afin d’aller sauver tel ou tel survivant, au point de souvent se sentir harcelé chaque fois que l’on entend le talkie sonner. En prenant en compte le timing, le temps de se déplacer, mais également le fait de devoir escorter des individus aussi faibles que stupides, il est assez difficile de tout gérer correctement sans rater aucun survivant, en tout cas au début.
Quand les bonnes et moins bonnes idées se rencontrent
Les survivants ont par ailleurs leur propre caractère, ce qui va souvent conditionner leur survie et la manière d’appréhender les escortes jusqu’à la planque. L’idée est très bonne sur le papier et il est même possible de donner des ordres, mais la répétitivité et l’idiotie de nos protégés rend ces phases souvent pénibles, particulièrement lorsque vous êtes à bas niveau. Bien qu’il soit appréciable de pouvoir leur donner des armes, il n’est pas rare de voir ces survivants s’arrêter de marcher sans jamais repartir, ou carrément de se jeter dans une horde de zombies malgré que vous ayez tout fait pour éviter le danger.
Heureusement, le titre propose un système assez particulier pour qui trouverait le jeu trop difficile et souhaiterait se faciliter – grandement – la tâche. En cas de mort, le titre propose en effet de sauvegarder l’état de son personnage et de recommencer une partie depuis le début, en bénéficiant des caractéristiques et de l’expérience déjà acquises. Le jeu devient alors beaucoup plus abordable. Il est plutôt intelligent et plaisant d’avoir proposé un tel système qui est, par ailleurs, complètement facultatif. Ceci peut également contribuer à améliorer la durée de vie du titre qui dépend fortement de la manière de jouer. Globalement, disons que pour une première partie, une dizaine d’heures ou plus peuvent être nécessaires pour terminer l’aventure, ce qui est plutôt raisonnable. Mais il est possible de passer nettement plus de temps dessus, notamment pour qui voudrait sauver tous les survivants et essayer d’obtenir toutes les fins du jeu.
Dead Rising n’est pas dénué de défauts mais dispose d’une personnalité qui lui est propre.
Techniquement, Dead Rising se montre par contre assez vieillissant. Du côté graphique d’abord, le titre était pour l’époque – 2009 – assez réussi. Le portage sur nos machines actuelles se montre relativement propre, même si quelques plans et angles de caméra ont tendance à nous placer trop près de certaines textures baveuses. Mais la prouesse n’est pas à chercher de ce côté. Il était en effet impressionnant de voir autant de zombies à l’écran simultanément. Malheureusement, Xbox 360 oblige, le titre avait dû faire des concessions et diviser les différentes zones du jeu qui, du coup, se retrouvaient séparées par de nombreux temps de chargement, pas toujours très courts. Bien que le nombre de chargements soit toujours pénible aujourd’hui, il est néanmoins plaisant de constater que grâce au portage, leur durée a drastiquement baissé… c’est déjà ça.
Et pour en revenir au scénario de ce Dead Rising, il ne faut pas s’attendre à un chef d’œuvre d’écriture ou de finesse. On est ici en face d’un titre qui ne connaît pas la subtilité… mais on adore ! Oui, l’écriture est digne d’un film de série B voire Z, mais c’est ce qui fait une partie de son charme. De plus, le soft n’est pas pour autant dénué d’un certain regard critique. Bien qu’il ne le fasse pas avec beaucoup de subtilité, on apprécie la petite caricature de la société américaine, ou plus largement de la société de consommation, particulièrement par les boss, des « psychopathes » tous plus grotesques les uns que les autres et aliénés par leur mode de vie – travail, relations sociales, etc. – . Qui plus est, Dead Rising fourmille de références cinématographiques ou d’auto-références aux licences Capcom, comme par exemple la sandwicherie « Jill’s Sandwiches » ou les objets et affiches Megaman, donnant un aspect très décalé au titre.
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