Pankapu en a fait du chemin. Après une campagne réussie sur Kickstarter, le titre sort enfin sur Steam (et plus tard sur consoles). Il s’agit du premier jeu du studio Too Kind, c’est donc l’occasion de faire bonne impression en marquant les esprits. Découvrons ensemble ce que vaut cette aventure.
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Tout d’abord, Pankapu démarre mal de par son format épisodique qui est un effet de mode suivi par plus en plus de studios pour diverses raisons. Parfois ce choix est justifié comme avec Life is Strange et d’autres fois, un peu moins. Pour un jeu de plateforme, on se demande bien si la division en plusieurs épisodes est judicieuse, mais nous aborderons ce point plus en détails lors du test de l’épisode 2.
Cette critique du format ne remet absolument pas en cause la qualité du jeu, bien au contraire puisque disons le tout de suite, Pankapu est une incroyable surprise sur tous les plans d’autant plus quand on sait que c’est le premier projet d’un studio indépendant.
Pankapu offre un mix entre rêve et réalité qui donne un certain cachet à l’histoire
D’entrée de jeu, l’univers se met rapidement en place avec un mélange astucieux entre le rêve et la réalité. Nous faisons la connaissance d’un père et de son enfant, prénommé Jaha’rell, qui a subi un récent traumatisme. Pour rassurer sa progéniture perturbée suite à ce choc, l’homme va lui raconter une histoire qui se déroule dans le royaume d’Omnia qui est envahi par les cauchemars. Le dieu des rêves Iketomi crée donc un gardien qui est chargé de ramener la paix. Son nom n’est autre que Pankapu. Même si ce n’est pas évident tout de suite, on se rend compte que Pankapu et son aventure ont un lien étroit avec Jaha’rell que l’on vous laisse découvrir plus en profondeur. C’est surtout via les personnages que l’on rencontre, bons et mauvais, que l’on prend petit à petit conscience de ce qu’il se passe vraiment.
La narration est de ce fait agréablement surprenante, de plus l’univers est assez travaillé pour un jeu indépendant. Nous sommes devant une sorte de conte pour enfant, mais qui possède une certaine maturité via quelques aspects. On attend d’en savoir plus avec l’épisode 2, mais l’envie de connaitre le fin mot de l’histoire prouve bien l’intérêt que l’on porte à ce monde enchanteur.
Difficulté ascensionnelle
Concernant le gameplay, nous sommes face à du old school en la matière. Notre gardien possède une épée pour attaquer, un bouclier pour parer, et un saut, rien de bien folichon à première vue. L’entrée en matière est plutôt déconcertante de par sa grande facilité si bien que l’on se croirait devant un jeu de plateforme 2D pour enfant (en plus du scénario qui nous donne cette impression au départ). Toutefois, la difficulté grimpe en flèche d’un coup avec une transition similaire à ce que l’on ressent pendant une descente de montagnes russes. C’est probablement le plus gros défaut du jeu, en plus d’avoir cette montée en puissance inattendue, la progression est inégale dans l’ensemble. Tantôt facile, tantôt ultra difficile et parfois dans un même niveau, cette difficulté en yo-yo pourra en frustrer quelques-uns.
Pankapu possède un gameplay simple mais qui s’enrichi grandement par la suite
Mise à part cette mauvaise surprise, il faut avouer que ce système de jeu classique est plutôt efficace une fois que l’on passe la « phase d’introduction » (ou la partie ultra simple si vous préférez). Pankapu gagne au fur et à mesure, de nouveaux mouvements comme une capacité permettant de lancer son épée à l’image d’un boomerang, ou encore une super attaque dévastatrice qui annihile tous les ennemis autour de lui. En plus des phases de plateforme qui sont très diversifiées et les différents ennemis qu’il faut appréhender différemment, nous sommes rarement lassés de parcourir les différents tableaux de jeu qui ont chacun leur particularité comme par exemple un niveau qui se déroule entièrement à bord d’un bateau, ou encore dans une caverne sombre où l’on doit utiliser des champignons lumineux pour activer des mécanismes.
Toutefois, l’ajout qui relance de l’intérêt en cours de partie est le changement de classe appelé ici égide. En effet, par un simple bouton, Pankapu change de costume et de capacités pour devenir un archer mobile. Vous pouvez attaquer à distance et effectuer notamment des doubles sauts. Cet attrait rend le gameplay encore plus profond puisque, rapidement, il est nécessaire de jongler fréquemment entre les deux égides. Le boss final de ce premier épisode est un parfait exemple de cette double utilisation et on a hâte de découvrir la troisième égide dans le prochain épisode pour de nouvelles possibilités. C’est aussi l’occasion de revenir dans des endroits déjà explorés pour découvrir de nouveaux secrets.
Un style franco-japonais magnifique
On garde le meilleur pour la fin même si la chose saute tout de suite aux yeux quand on commence à jouer, Pankapu est magnifique visuellement et musicalement. Nous avons affaire à une direction artistique colorée (peut-être un peu flashy certes) et travaillée avec des décors fait main qui rappellent un peu ce que fait Ubisoft avec Rayman et son Ubi-Art. Nous avons également droit à une touche nippone avec le chara-design des personnages. Cette inspiration venant du pays du soleil levant se ressent également dans les compositions musicales, et pour cause nous devons ces formidables morceaux à un duo franco-japonais, Hiroki Kikuta (à qui l’on doit l’excellente bande son de Secret of Mana) et Ganaé, moins connu certes mais qui réalise un excellent travail.
Pankapu possède une direction artistique soignée et une ambiance sonore toute aussi belle
Nous précisons tout de même que vous pouvez rencontrer un ou deux bugs qui vous bloque sur place (personnellement cela nous est arrivé deux fois au cours du test), mais rien de vraiment bien méchant. Les textes sont évidemment en français et les rares voix anglaises sont correctes. Enfin, ce premier épisode de Pankapu est vendu à moins de 5€ ce qui n’est vraiment pas grand-chose pour profiter de ce bijou.
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