33 Immortals : premier avis sur ce roguelite coopératif à 33 joueurs à l’occasion de sa sortie en accès anticipé
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Rédigé par Quentin
Vous l’avez peut-être découvert lors de notre évènement dédié aux jeux français et francophones : AG French Direct. Le roguelite coopératif 33 Immortals est sorti ce 18 mars en accès anticipé sur consoles Xbox et PC via Windows et Epic Games Store. Développé par le studio québécois Thunder Lotus Games (à qui l’on doit notamment Spiritfarer et Jotun), 33 Immortals propose une expérience inédite : jusqu’à 33 joueurs peuvent y combattre simultanément dans un univers sombre inspiré de la Divine Comédie de Dante. À l’occasion d’un événement presse, nous avons eu l’opportunité de l’essayer en avant-première, afin de déterminer s’il vaut vraiment le coup ou non.

Nous avons pu jouer plusieurs heures à la version Windows avec d’autres journalistes et créateurs de contenu, puis nous avons également fait quelques parties sur la version officielle disponible sur l’Epic Games Store.
Sommaire
ToggleUne nouvelle « expédition 33 » pour cette année
33 Immortals propose une approche intéressante du genre roguelite, avec un gameplay d’action en vue isométrique rappelant fortement Hades, mais enrichi d’une composante multijoueur qui fait toute la différence. On ne parle pas ici d’une coopération à deux ou quatre joueurs comme pour le très sympathique Ravenswatch récemment. Le jeu de Thunder Lotus Games pousse la formule bien plus loin, jusqu’à réunir 33 joueurs au sein d’une même partie, comme l’indique son titre.
Le nombre 33 renvoie également aux 33 chants de la Divine Comédie de Dante Alighieri, dont l’univers du jeu s’inspire. On incarne des âmes damnées se rebellant contre le jugement divin, unissant leurs forces pour affronter des hordes de monstres et des boss colossaux. Dans la continuité de Hades et de ses personnages issus de la mythologie grecque, 33 Immortals introduit plusieurs figures emblématiques de la Divine Comédie offrant divers services facilitant la progression au fil de l’aventure. Par exemple, Charon permet de modifier la tenue et les éléments cosmétiques de son avatar, tandis que Dante octroie un bonus passif à choisir parmi un large éventail, déblocable au fur et à mesure des expéditions.
Vous avez ainsi une sorte de HUB, appelé la forêt sombre, que vous pouvez explorer librement avant de franchir un portail menant vers l’Enfer. Après avoir passé le tutoriel avec l’arc, vous constatez que trois autres armes sont disponible : le bâton de mage, les dagues et la grande épée. Bien que cela paraisse peu, on imagine que d’autres arriveront au cours de l’accès anticipé. Au moins trois de plus étant donné que chacune d’elles possède un nom en rapport avec les sept pêchés capitaux.
Malgré le caractère potentiellement chaotique d’une partie à 33 joueurs, Thunder Lotus Games s’est efforcé de placer la coopération au cœur de son jeu. Le travail d’équipe est non seulement essentiel, mais il devient intuitif après quelques essais. Inutile d’espérer briller en solo : ici, l’union fait indéniablement la force.
Vers une belle ascension
Grâce à son concept novateur et à une boucle de gameplay déjà accrocheuse, 33 Immortals jette des bases solides qui pourront mûrir durant l’accès anticipé, soutenues par les retours des joueurs. Il convient toutefois de ne pas craindre une certaine répétitivité, renforcée par une courbe de difficulté assez sévère. Avec une telle mise en avant du collectif, il peut aussi y avoir des frustrations : votre performance individuelle n’a qu’un impact limité quand on se retrouve à 33.
Une fois équipé, on s’aventure sur une vaste carte à explorer. Dans cette zone ouverte, on élimine des ennemis, on amasse diverses ressources, mais l’objectif principal est de boucler des mini-donjons (jusqu’à 6 joueurs). Ces explorations rapportent des reliques aléatoires, qui renforcent progressivement son avatar. Au bout de 12 donjons terminés, on accède à un affrontement final pour l’ascension. Les survivants sont alors répartis en trois équipes devant repousser des vagues de monstres dans un espace confiné. Le succès octroie des reliques légendaires, procurant des bonus globaux pour tout le groupe.
La session se conclut par un combat contre un boss majeur, où la coordination et l’utilisation stratégique des compétences de chaque joueur sont essentielles pour triompher. Après chaque session, retour à la Forêt Sombre pour modifier son équipement et interagir avec les PNJ pour débloquer de nouvelles reliques et avantages statistiques. En bref, pour devenir plus fort et maximiser vos chances de réussite à la partie suivante. Grâce à la génération procédurale des ennemis, des défis et des récompenses, le degré de rejouabilité est très élevé.
La coordination des joueurs lors de la phase d’exploration, qui doivent idéalement se séparer en petits groupes, et la phase de combat de boss, rendent la tâche extrêmement difficile. Toutefois, cela rend la progression d’autant plus satisfaisante. La première fois que nous avons pu accéder au boss « Lucifer », nous n’étions que 7 joueurs pour en venir à bout. Autant dire que la tâche se révèle impossible quand on constate la rudesse du déroulement de ces batailles finales. Si le studio parvient à rendre le déroulement des parties moins identiques à l’avenir, avec des objectifs qui dépassent la simple exécution d’ennemis dans les donjons notamment, le titre pourrait avoir un très bel avenir devant lui.
La puissance de l’amitié
Le gameplay de 33 Immortals se démarque par sa singularité ; il a probablement été complexe pour les développeurs de concevoir un système à la fois dynamique et adapté à un défi coopératif à trente-trois joueurs. Les habitués du genre roguelite pourraient trouver les déplacements un peu lourds : on se retrouve vite submergé par les attaques, et le dash d’esquive, s’il est efficace, nécessite un bref temps de recharge.
C’est toutefois dans cette dimension multijoueur que le concept révèle toute sa pertinence. Chaque arme possède une particularité rentrant en synergie avec les autres. Le mage peut ralentir les ennemis, l’archer les affaiblir, l’épéiste se protéger des coups, et le roublard maniant les dagues inflige de lourds dégâts. Par ailleurs, chaque rôle dispose d’une jauge qui, lorsqu’elle est pleine, autorise l’activation d’un pouvoir coopératif puissant. On voit alors apparaître trois zones assez rapprochées, qui doivent être activées simultanément par autant de joueurs. Il peut s’agir d’une vaste brume magique pour les mages, ou d’une pluie de flèches pour les archers.
Le positionnement et l’esprit d’équipe sont donc cruciaux. Le game design encourage constamment à se regrouper pour bénéficier de multiplicateurs de dégâts, et rien n’incite à la toxicité, car si un joueur meurt, les autres continuent simplement sans lui. Il est possible de ressusciter un allié tombé au combat au moins une fois, mais cela coûte très cher, car celui qui ressuscite sacrifie définitivement les trois quarts de sa barre de vie.
Graphiquement, 33 Immortals possède un charme indéniable grâce à ses décors entièrement dessinés à la main. Bien que le design des PNJ ne soit pas forcément le plus marquant, celui des monstres se révèle particulièrement séduisant. La première rencontre avec Lucifer, en particulier, met en avant toute la puissance esthétique du jeu, qui impressionne dès les premiers instants.
33 Immortals offre déjà une expérience unique qui mérite le détour. Grâce à son gameplay coopératif inédit à 33 joueurs, sa direction artistique séduisante et son univers riche inspiré de la Divine Comédie, le titre de Thunder Lotus Games pose des bases prometteuses. Bien sûr, quelques défis persistent, notamment une certaine répétitivité et un équilibre qu’il faudra sans doute affiner au fil des mises à jour. Mais le potentiel est évident et nous ne pouvons que vous encourager à vous lancer dans cette aventure infernale.