The Fable – Notre avis sur le tome 4 du manga de Pika
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Rédigé par Neomantis Dee
En cette fin d’année, nous allons revenir sur le tome 4 de The Fable, quelques temps après avoir présenté le tome 3 du manga édité par Pika Edition. Un œuvre écrite et dessinée par le talentueux Katsuhisa Minami et dont la publication s’est terminée en 2019 avec un total de 22 volumes.
Véritable coup de cœur pour nous, jusqu’à présent en tout cas, nous allons ici voir si les nouveaux chapitres sont toujours aussi plaisants à découvrir. Pour rappel, The Fable est un manga mettant en scène un tueur à gage de renom, Fable, qui doit se mettre au vert pendant un an et apprendre à vivre comme un individu lambda, malgré la menace des yakuzas et autres personnages douteux qui peuplent cet univers.
Sommaire
ToggleGraine de yakuza
Reprenons là où le tome 3 s’est arrêté. Un nouveau yakuza a fait son apparition, Kojima, fraîchement sorti de prison et bien décidé à se renflouer tout autant que de profiter de sa liberté nouvellement acquise. Si les choses ont changé, lui n’en a que faire. Il ne tardera pas à faire parler de lui, profitant que son supérieur soit hospitalisé. De son côté, Fable dit Satô, continue son immersion dans la vie d’un citoyen normal et se trouve confronté à Kuro, le jeune malfrat fasciné par lui et qui souhaite devenir son élève. Mais Satô n’est pas intéressé, préférant respecter sa mission et continuer d’expérimenter sa nouvelle vie. Quant à Yoko, sa fausse sœur qui l’accompagne, il est temps pour elle de chercher une nouvelle victime masculine qu’elle va pouvoir manipuler une fois de plus.
Comme nous pouvions nous y attendre au vu du tome précédent, l’introduction de Kojima tend à faire basculer le récit dans une approche plus dramatique. Si jusqu’à présent l’humour prenait une grande place, ici on choisit de s’en acquitter un peu plus pour subtilement immiscer une touche plus sérieuse. En effet, la violence semble clairement habiter Kojima, qui ne fait pas dans la dentelle. La cicatrice qu’il porte au visage va également dans ce sens, le définissant comme un individu agressif. Dans ces nouveaux chapitres, The Fable met un peu en retrait le héros pour se concentrer sur Kojima mais aussi Yoko. Tandis que Kojima entame sa caractérisation de personnage, Yoko gagne en épaisseur, montrant un peu plus qu’elle est aussi relativement déviante dans ses attitudes et comportements, preuve que dans l’univers dépeint par Katsuhisa Minami aucune personne n’est blanc comme neige.
Tous sont d’une façon ou d’une autre en décalage permanent avec ce que l’on peut définir comme la « normalité » du milieu dans lequel ils évoluent. C’est pourquoi, une des séquences marquantes de ce quatrième volume met en scène Yoko dans un bar en compagnie d’un jeune homme. La mise en scène choisie permet de juxtaposer deux visions de ce personnage. Celle du jeune homme qui y voit une proie abordable, et la vision du lecteur qui a connaissance des intentions de Yoko grâce, notamment, à ses pensées. Il en ressort une Yoko qui apparaît à la fois comme une faible proie et une redoutable prédatrice. Bien entendu, la séquence renvoie explicitement à une autre du même acabit. Ce qui appuie ce trait de caractère particulier de la sœur de Fable qui n’a pas fini de nous surprendre.
Le cimetière de la morale
Les passages monopolisés par Kojima vont être utiles afin de dresser un premier aperçu de ce qui définit ce personnage et son rôle dans l’histoire. En outre, sa présence nous replonge dans la réalité d’un monde où règne la violence et la loi du plus fort. Ses interventions musclées et ses rapports sociaux entretenus avec les autres membres de l’organisation amorcent les futurs problèmes qui attendent Fable, en plus d’apporter de la tension au récit. Ce qui passe une fois de plus par la mise en scène. L’expressivité des visages participe aussi à renforcer cette impression.
On voit que l’auteur possède un très bon sens de l’écriture avec une galerie de personnages pour le moment très intéressante et aux psychés plutôt complexes, loin de tout manichéisme. Par ailleurs, beaucoup d’oppositions ont lieu dans le manga, et ce tome 4 le confirme. Si dès le tout premier chapitre de la série, on nous fait comprendre que Fable est une redoutable arme humaine qui terrifie tous les malfrats du pays. En s’habituant à le voir évoluer comme un citoyen lambda et être confronté à ses faits et gestes loufoques et invraisemblables, il en devient plus humain, moins nébuleux. Et donc plus fébrile.
C’est pourquoi avec la venue de Kojima le rapport de force est redéfini, ce que Katsuhisa Minami nous montre fait pencher la balance. Un stratagème scénaristique pertinent et qui fonctionne. Preuve de la maîtrise du rythme de l’auteur. D’ailleurs, si comme nous l’avons dit un peu plus haut ce volume est moins accès sur l’humour, il n’en reste pas moins que des situations comiques sont présentes. De même qu’en présence de Kojima, dont l’éclat de violence n’est jamais loin, on ressent régulièrement une ambiance détendue, avec toujours ce côté décalé. Bien qu’ici il soit plus subtile qu’auparavant.
Ceci étant, ça ne rend pas ce tome moins passionnant que les autres. Il s’impose comme un point essentiel de l’histoire censé nous rappeler que le manga The Fable est une comédie certes, mais une comédie se déroulant dans un milieu hostile et mettant en scène un héros tueur à gage. On peut donc voir ce tome comme le dernier maillon de présentation de l’univers du récit et des règles qui le régissent.
Faut-il craquer pour le tome 4 de The Fable ?
Un tome 4 qui nous amène à un croisement entre la rudesse du milieu traité dans le manga et l’absurdité omniprésente qui domine l’œuvre. Des tensions sont à prévoir et l’apparition de l’obscure personnage de Kojima présage des situations violentes, ainsi qu’un adversaire sérieux pour Fable. On est aussi ravi de découvrir un peu plus Yoko, qui prend pas mal de place dans ce volume, reprenant dans un sens le rôle humoristique jusqu’alors tenu par le héros avec ses agissements absurdes. L’auteur arrive à dynamiser son récit, offrant en plus des personnages principaux et secondaires approfondis, plaisants à découvrir et tout aussi intéressants que le héros.
La mise en scène millimétrée et très cinématographique ainsi que les qualités d’écriture ne fléchissent aucunement d’un chapitre à l’autre. Le fait de jongler entre les personnages accentue le dynamisme et la richesse de l’histoire, la faisant évoluer à son rythme sans pour autant n’avoir rien à raconter. The Fable est une petite claque qui rappelle souvent des films de Takeshi Kitano. Son humour pince-sans-rire absurde et ses mythiques séquences figées sont à l’image de ce que propose pour l’instant Katsuhisa Minami.
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