Activision-Blizzard : Les régulateurs du Royaume-Uni s’inquiètent du rachat, Microsoft s’agace, PlayStation s’en mêle encore
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Rédigé par Jordan
Suite du feuilleton interminable du rachat Activision-Blizzard, épisode 342. L’enquête autour de cette acquisition a maintenant atteint le stade le plus compliqué pour Microsoft, qui doit recevoir l’aval des régulateurs des différents marchés mondiaux. C’est peut-être passé tout debout avec le Brésil, mais c’est une autre paire de manches avec les organismes de régulation européens et britanniques. Ce sont justement les régulateurs en provenance du Royaume-Uni qui prennent aujourd’hui la parole, afin de justifier leurs craintes à propos de ce rachat.
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ToggleUne inquiétude liée aux services d’abonnements
Tout cela nous est aujourd’hui rapporté par GamesIndustry.biz. La CMA (Competition and Markets Authority) a détaillé pourquoi l’enquête autour du rachat s’était renforcée, et ce dans un long rapport.
La première cause concerne PlayStation et les autres concurrents de Microsoft (mais donc surtout Sony) dans le domaine des abonnements et des services. La CMA estime qu’avec ce rachat, Microsoft pourrait retirer les jeux Activision-Blizzard des autres abonnements, que ce soit sur PlayStation, chez Nvidia ou même chez Amazon :
« La CMA craint que le contrôle total de ce puissant catalogue, en particulier à la lumière de la position déjà solide de Microsoft dans les domaines des consoles de jeu, des systèmes d’exploitation et de l’infrastructure cloud, fasse en sorte que Microsoft nuise aux consommateurs en altérant la capacité de compétition de Sony – le plus proche rival de Microsoft en matière de jeux, ainsi que celle d’autres rivaux existants et de nouveaux entrants potentiels qui pourraient autrement apporter une concurrence grâce à des abonnements innovants et des services de jeux en cloud […] Après la fusion, Microsoft prendrait le contrôle de ce catalogue important et pourrait l’utiliser pour nuire à la compétitivité de ses rivaux. »
Microsoft s’épuise à répéter la même chose
Autant dire que cette réponse n’a pas du tout plu à Microsoft, qui doit une nouvelle fois prouver que cela n’altérera en rien la position de force de PlayStation sur le marché, puisque le parc de consoles PlayStation est bien plus grand que celui des Xbox.
On sentirait presque un ton agacé chez Microsoft, qui doit encore expliquer que ces craintes ne devraient pas être suffisantes pour que l’enquête se renforce. Dans une réponse adressée à GamesIndustry.biz, Microsoft déclare que même si tous les joueurs Call of Duty passaient chez Xbox, PlayStation resterait quand même leader.
L’entreprise rappelle également qu’au jeu des exclusivités, PlayStation est roi. Rien que l’an dernier, Microsoft à compté près de 280 exclusivités PlayStation, contre 5 fois moins pour la Xbox.
Microsoft se permet ainsi de conclure :
« En bref, Sony n’est pas vulnérable à une stratégie de verrouillage hypothétique, et la décision de la CMA s’appuie à tort sur des déclarations intéressées de Sony qui exagèrent considérablement l’importance de Call of Duty pour lui et négligent de tenir compte de la capacité évidente de Sony à répondre de manière compétitive. Bien que Sony ne soit pas favorable à une concurrence accrue, il a la capacité de s’adapter et de rivaliser. Les joueurs bénéficieront finalement de cette concurrence et de ce choix accrus. »
Le ton est donné, et Microsoft n’a visiblement plus envie de jouer le jeu de Sony plus longtemps.
La définition du culot par Sony
Mais Sony n’a pas encore dit son dernier mot, puisque dans un autre document, on découvre que Sony s’est adressé à la CMA pour déclarer que même sans exclusivité, le fait qu’Activision soit racheté par Microsoft entrainerait une forte migration des joueurs Call of Duty de la PlayStation à la Xbox.
On a bien envie de répondre que c’est le jeu, mais Sony veut tout faire pour que cela pèse quand même dans la balance :
« Selon SIE, les joueurs peuvent s’attendre à ce que Call of Duty sur Xbox puisse inclure du contenu supplémentaire et une interopérabilité améliorée avec le matériel de la console, en plus des avantages de l’adhésion au Xbox Game Pass. SIE a indiqué que ces facteurs sont susceptibles d’influencer le choix de la console par les joueurs. »
On notera le culot de cette réponse quand on sait que c’est justement ce qu’a fait Sony pendant des années en proposant du contenu Call of Duty en avance sur les consoles PlayStation. Bref, cet affrontement devrait encore durer un moment avant que l’on sache le fin mot de l’histoire.
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