Angolmois : Présentation et avis sur le manga de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
Vous le savez, chez ActuGaming on aime les jeux vidéo, mais aussi beaucoup les romans et les mangas. Ce n’est pas pour rien si nous vous avons déjà présenté moult œuvres telles que Baltzar, Metro, Wyld ou encore Fate/Apocrypha. Et, aujourd’hui, nous allons rester dans cette même idée, en retournant du côté de Meian, l’éditeur de Kingdom et Egrégor, afin de vous présenter l’une de leurs récentes séries : Angolmois.
Actuellement, la série compte trois tomes. Dans cet article, nous allons vous parler des deux premiers volumes, car nous n’avons pas encore eu la chance de le faire. Notre critique sur le troisième tome viendra quant à elle dès que nous aurons eu le temps de parcourir les sympathiques pages qui composent le livre (oui, vous avez ici déjà un indice de si nous conseillons ou non cette histoire).
Si les différentes œuvres proposées par l’éditeur sont à chaque fois parvenues à nous convaincre, en est-il de même cette fois-ci ? Nous allons tenter d’y répondre dans la suite, histoire de voir si cette nouvelle série vaut le coup d’œil, si passer par la case achat s’avère intéressant ou non !
Sommaire
ToggleUne histoire « connue » mais pleine de surprises
Angolmois, c’est un manga imaginé par Nanahiko Takagi. Ce dernier nous plonge à l’époque des invasions du Japon par les mongoles. L’auteur nous plonge rapidement dans son histoire, qui se voudra froide, cruelle, mais également héroïque. Les premières pages nous emmènent sur un bateau transportant des prisonniers vers une petite île. Ces derniers, condamnés pour des crimes passibles de la peine de mort sont envoyés là-bas en renfort pour contrer les mongoles. Parmi eux se trouve Jinzaburô Kuchii, un ancien samouraï de renom.
Arrivés sur l’île malgré une révolte sur l’embarcation, notre héros et ses accompagnants sont accueillis par Teruhi, la fille du gouverneur de l’île. Bien entendu, ces derniers ne sont pas encore au courant du triste sort qui les attend. Lorsque ces derniers l’apprennent, il est trop tard pour faire marche arrière, plus aucune échappatoire n’est possible et le combat semble inévitable. C’est là que d’autres personnages que Jinzaburô vont commencer à émerger comme étant de sympathiques visages secondaires. Mais, pour l’instant, personne n’a encore eu le temps d’être approfondi suffisamment.
Bien entendu, l’arrivée de ces envahisseurs va faire naître un véritable héros, un leader inébranlable en la personne de Jinzaburô. Dès lors, Angolmois nous dépeint une période troublée, où hommes et femmes tentent de protéger leurs terres avec l’aide de quelques prisonniers face des milliers d’ennemis entraînés et dirigés par un leader dont le nom seul suffit à faire trembler le monde. Ainsi, ces deux premiers tomes ont plutôt l’allure d’un combat par la ruse et l’évitement de l’affrontement direct, plutôt que d’une guerre impliquant moult combattants, comme c’est le cas dans Ares par exemple.
Ainsi, le manga se présente comme original, en nous offrant une sorte de nouvelle version de 300, mais dans les terres de Tsushima. Autre originalité, c’est le fait de mettre en avant des prisonniers, qui sont ici la seule chance de survie de la population de l’île. Ce n’est pas donné à tout le monde de proposer une histoire complète, surtout si cette dernière parvient habilement à se différencier de ce que proposent les autres. Et Angolmois y parvient parfaitement, tout en gardant ce petit côté épique et travailler qui caractérise les seinens.
Un casting plus qu’intéressant
En outre, ce manga propose des thématiques intéressantes, à l’image d’une guerre défensive perdue d’avance, la dualité du prisonnier, la peur et la stratégie. Tous ces points se marient à merveille et permettent ainsi à l’œuvre de Nanahiko Takagi d’intriguer le lecteur et de le garder intéressé à mesure que les pages s’enchaînent. Les personnages, quant à eux, sont bien travaillés, visuellement comme psychologiquement. Si ces derniers prennent leur temps pour se dévoiler, ils deviennent rapidement plus complexes qu’ils n’y apparaissent.
Ces derniers, et notamment les prisonniers, forment alors un tout très hétéroclite qui est très représentatif de ce qu’est l’humain, un animal à l’instant de survie très développé et dont chaque individu et unique. Cette œuvre et les différentes batailles qui y sont dessinées le montrent très bien et forcent ainsi l’admiration envers certains des acteurs de cette histoire. Ces derniers ont, par ailleurs, tous une raison de combattre et de survivre, ce qui les fait entrer dans une dimension encore différente qui ne fait que renforcer notre attachement à ces derniers. Et tout cela est sublimé par le coup de crayon du mangaka, qui nous offre une série bien dessinée, avec un style propre et personnel.
Autre point fort, c’est la profondeur du scénario et de l’écriture des personnages. Oui, nous en avons déjà parlé plus haut, mais l’auteur se dépasse en nous offrant des informations sur le passé de chaque individu, sa famille, mais également les erreurs commises et qui ont mené à leur présence sur l’île. Bref, un ensemble bien complet et détaillé pour permettre à tous de contextualiser toute la trame et les acteurs qui y figurent.
Enfin, le choc des « cultures » apporté par la relation prisonniers/guerriers au service d’un seigneur permet d’aller plus en profondeur dans le développement du scénario, voire même de la place des classes sociales et leur remise en question face à une mort imminente. C’est donc sous un angle différent que l’on découvre une histoire qui nous a déjà été narrée de nombreuses fois, par bien des mediums et de bien des manières, mais toujours avec une trame semblable. Angolmois marque donc définitivement le pas en se démarquant de ses congénères.
Faut-il craquer pour Angolmois ?
Avec toutes ces informations, difficile de ne pas comprendre que les deux premiers tomes d’Angolmois nous ont convaincu. L’intrigue est intéressante, approchée sous un angle originale, avec des personnages travaillés et déjà attachants, voire rebutants pour certains. La coup de crayon est bon et met en valeur le propos de l’auteur. En bref, c’est un carton plein pour les débuts de l’œuvre de Nanahiko Takagi. Bien entendu, reste à voir si la suite saura confirmer ce départ en trombes.
En plus, ce titre laisse clairement place à l’interprétation, surtout sur certains sujets comme la stratégie, les castes sociales ou encore sur la situation du prisonnier condamné à mort. Est-ce que ce dernier, sous couvert d’une mort par la justice, doit-il être envoyé au front pour servir de chaire à canon ? Rien de mieux qu’une œuvre qui laisse place à la réflexion pour le lecteur ! D’ailleurs, nous conseillons une double lecture afin de pouvoir mieux cerner l’ensemble des éléments qui y sont abordés.
Enfin, nous aimerions revenir sur le travail de l’éditeur, Meian. Ces derniers fournissent, comme à leur habitude, une belle copie éditoriale. Les tomes sont propres, bien reliés et les couvertures sont de plutôt bonne facture. La traduction est, hormis l’une ou l’autre faute perdue au travers du récit, très bonne. On sent d’ailleurs le désir de fournir une traduction qui ne dénature pas le propos original, ce qui nous plaît beaucoup !
Acheter Angolmois sur AmazonAinsi, nous pouvons conclure en disant qu’Angolmois est une très bonne série. Il s’agit là d’une nouvelle licence de qualité pour Meian, qui ne devrait pas trop avoir de difficultés à écouler le stock des deux premiers volumes. Le tout est intéressant, original et surtout avec un support de bonne qualité. Aucune raison de bouder cette nouvelle série donc, hormis si, de base, vous n’aimez pas les mangas ou l’histoire nippone. Bref, nous vous recommandons chaudement Angolmois !
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