Aperçu : A Plague Tale: Innocence – Des premiers chapitres haletants
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Rédigé par Quentin
Développé par le studio bordelais Asobo, cela fait déjà un bon bout de temps que A Plague Tale: Innocence nous fait de l’œil à travers différentes présentations (comme la dernière). Près de trois mois avant sa sortie officielle, nous avons pu nous essayer aux premiers chapitres du jeu dans les locaux de Focus Home Interactive histoire de confirmer nos impressions plutôt bonnes jusqu’à présent. Nous avons testé le jeu sur PC et nous n’avions accès qu’aux voix anglaises, toutefois il disposera d’un doublage français à sa sortie.
Sommaire
ToggleLa peste et le « que les rats »
On rappelle tout d’abord le contexte de ce titre qui n’est pas commun puisqu’il prend place dans le Moyen-Âge du XIVe siècle, bien loin du médiéval fantastique dont nous avons l’habitude même si le titre possède tout de même une part de mystère. Le choix de l’époque est donc déjà un premier bon point (à part de vieux titres comme Mount & Blade ou des STR à la Stronghold et Age of Empire, cela ne court pas les rues dans l’industrie). De plus, l’action prend place dans notre beau pays, qui plus est, durant un siècle très dur pour la population de ce temps-là avec les ravages causées par la Guerre de Cent Ans et la peste noire. C’est d’ailleurs ce dernier fléau qui sert de toile au fond à l’aventure de nos deux héros : Amicia une jeune adolescente de 15 ans, et son petit frère Hugo à peine âgé de 5 ans. Tous deux sont poursuivis par l’inquisition pour une raison inconnue. En plus de faire face ensemble à l’adversité, les deux enfants vont devoir apprendre à se connaitre étant donné qu’Amicia a surtout été élevée par son père qui lui a appris les rudiments de la chasse tandis qu’Hugo est resté cloîtré dans sa chambre à cause de sa maladie, en plus d’accaparer sa mère.
Cette fuite s’accompagne en outre de hordes de rats qui sortent de nulle part et ravagent tout sur leur passage. A Plague Tale: Innocence n’est cependant pas un jeu historique à proprement parler, il utilise surtout ce contexte pour mettre en place une atmosphère particulière. Comme le titre le laisse entendre, le voyage d’Amicia et Hugo met à mal leur innocence. Ainsi, le titre prend la mesure de l’époque et nous offre une narration passionnante à suivre, et presque sans temps mort. Entre le mystère autour des rats, les raisons qui poussent l’inquisition à les poursuivre sans relâche et la relation entre les deux protagonistes, nous sommes vraiment happés par cette intrigue aussi passionnante que cruelle.
« Amicia la Fronde »
Le gameplay tire habillement partie de tout ça pour mettre nos nerfs à vif avec de la fuite, des phases d’infiltration, et de la résolution de puzzle au milieu des rats pour progresser. Nous incarnons uniquement Amicia qui tient son petit frère par la main la plupart du temps, mais le petit bonhomme se rend aussi utile en passant par de minuscules passages pour ouvrir des portes (ce qui donne d’ailleurs de sacrés moments de stress). Nous avions un peu peur du côté trop linéaire du titre, mais nous sommes vraiment face à une expérience qui mise avant tout sur ses personnages et son gameplay.
Pas de notion de choix (ce qui explique aussi la force de la narration), et on imagine que la rejouabilité ne sera pas vraiment au rendez-vous. On assiste alors à un roulement entre les trois types de situations précédemment évoquées qui permettent de ne pas tomber dans la redondance. L’infiltration est plutôt bien réussie avec des mécaniques simples et efficaces. Il faut se faufiler au bon moment, détourner l’attention des gardes, ou attendre que ceux-ci repartent à leur poste pour passer dans leur dos. L’intelligence artificielle semble aussi solide dans la mesure où le jeu pardonne rarement lorsque l’on se fait repérer. Sans oublier que Hugo ne nous facilite parfois pas la tâche avec ses caprices et sa faible condition. Comme lorsqu’il s’enfuit alors que la population d’un village nous pourchasse dans toutes les rues.
Vous remplacez le magma du jeu où « le sol est de la lave » par des rats et vous avez un rapide aperçu des situations dangereuses avec ces nuisibles qui pullulent dans tous les coins sombres. Le feu est notre seul atout contre ces dévoreurs de chair, il faut progresser à l’aide de rares torches ou de branches qui se consument rapidement. Comme pour les gardes, on peut parfois détourner leur attention en utilisant la fronde d’Amicia pour faire tomber des jambons. Rien n’était particulièrement difficile, mais ces premiers chapitres faisaient surtout office de tutoriels. Si le potentiel de ces mécaniques de jeu est encore mieux exploité par la suite, cela ne sera que du bon. Par contre, on apprécie que le titre dispose d’un mode immersif évitant ainsi que les points d’intérêt soient visibles au premier coup d’œil. A Plague Tale a aussi sa petite dose d’action avec une fronde parfois offensive que l’on a même utilisé lors d’un combat de boss où l’on devait progressivement désosser une armure pour atteindre l’ennemi à la tête.
Ico-noclaste
Bien que le jeu soit très linéaire, il n’est pas avare en contenu annexe. En prenant de plus gros risques, il est parfois possible d’atteindre des endroits renfermant de nombreux trésors. A commencer par les ressources que l’on utilise pour le craft afin d’améliorer la fronde (raccourcir le temps de visée par exemple), d’augmenter la capacité de stockage des munitions, et de réduire les bruits de pas. Les autres sont des petits objets de collection qui ont le mérite de nous cultiver un peu. Sur l’époque, tout d’abord avec les curiosités et les cadeaux, mais aussi sur les fleurs grâce à l’herbier de Hugo. On apprécie toutes ces petites idées qui enrichissent la progression sans l’alourdir, surtout que cela reste optionnel. On a d’ailleurs hâte de voir ce que nous réserve la suite en matière de possibilités. Nous avons par exemple eu un avant-goût de l’alchimie dans notre partie, histoire de créer des munitions enflammées pour notre fronde.
Techniquement le moteur créé par Asobo Studio tient parfaitement la route. Aucun ralentissement notable de ce que l’on a vu alors que dans certaines situations, nous avions des milliers de rats à l’écran qui possèdent chacun leur IA. Certes, il faut attendre de voir ce que donnent les versions consoles, mais sur PC en tout cas, c’est très propre. Les effets de lumières sont particulièrement réussis, surtout à l’extérieur que ce soit en pleine journée ou lors du crépuscule. Cela permet surtout de faire briller la direction artistique exceptionnelle de ce Plague Tale: Innocence qui ne manque pas de cachet.
En plus de respecter l’époque (c’est en tout cas la vision qu’on a) avec des décors qui s’inspirent de toiles de maître, les développeurs ont également su nous surprendre avec des environnements plus étonnants comme le nid des rats (qui n’est qu’un petit aperçu d’après ce qu’on nous a dit par la suite). Il y a aussi plus de « gore » qu’on ne le pensait. Même si l’on incarne des enfants, l’ambiance est loin d’être enfantine. Ce contraste est sans aucun doute l’un des aspects les plus surprenants et intéressants. Pour finir, nous avons pu écouter une bonne partie de la bande-son composée par Olivier Derivière (Vampyr, Alone in the Dark…). Son travail fait mouche ici avec des thèmes à la fois inspirés et qui collent avec cet univers médiéval. Les musiques sont particulièrement importantes dans ce genre de jeu qui mise beaucoup sa narration et son ambiance. On peut dire que c’est pour l’instant réussi. Même si l’on privilégiera le doublage français lors de notre test (logique pour une intrigue se déroulant en France), on apprécie l’effort du doublage anglais au fort accent français.
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Date de sortie : 14/05/2019