Aperçu Blacksad: Under The Skin – The Cat Among Us
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Rédigé par Quentin
Malgré la fermeture du studio Telltale, qui a été l’un des précurseurs, avec Quantic Dream, du genre tel qu’on le connaît actuellement, les jeux narratifs n’ont jamais été aussi présents dans le paysage vidéoludique, sans oublier que ces derniers se déclinent aussi en autres petits sous-genres. Cependant, nous vous parlons de Telltale car leur style en a inspiré beaucoup. Aujourd’hui, c’est Pendulo Studio qui reprend ce savoir-faire car les espagnols sont d’abord des créateurs de point’n click mythiques comme la série Runaway. Cette fois-ci, ils délaissent donc ce style très « 90’s » pour être dans l’air du temps à l’occasion d’une adaptation qui reprend l’univers de la bande dessinée Blacksad.
Lors d’un événement organisé par l’éditeur Microids, nous avons pu jouer aux deux premières heures du jeu pour vous donner nos premières impressions. On précise qu’il s’agissait d’une version non définitive qui tournait sur PC.
Hardy-Boiled
Depuis son annonce, Blacksad: Under The Skin aura eu le mérite de populariser un peu plus cette série de cinq volumes dont la qualité n’est plus à prouver. Si jamais vous ne connaissez pas l’univers de la BD, pas de panique, cette histoire est totalement indépendante et colle parfaitement avec cette suite d’enquêtes que l’on retrouve sur le format papier. Pour résumer rapidement, il s’agit de suivre des enquêtes dans un New York des années 50 où tous les êtres sont des animaux anthropomorphes. L’ambiance rappelle bien évidemment celle des films noirs, elle est d’ailleurs incarnée particulièrement par son héros mi-homme mi-chat, John Blacksad.
Sur place, on nous a bien fait comprendre que les deux auteurs, Juan Díaz Canalès et Juanjo Guarnido, étaient régulièrement en contact avec l’équipe de développement histoire d’apporter des retours réguliers sur l’avancement du projet. On ne peut que constater que la collaboration a porté ses fruits puisque le titre est très fidèle à l’oeuvre originelle. L’esprit est plutôt bien respecté dans le ton, avec des séquences très crues, et des thématiques qui font à la fois écho au passé et à notre présent puisque l’on retrouve une sombre histoire de racisme en arrière-plan.
Le format jeu vidéo permet en outre de donner un peu plus de vie puisque l’on peut enfin entendre les personnages, en particulier Blacksad avec les fameuses voix off de détective « hard boiled ». Sa voix française est d’ailleurs plutôt bien choisie puisque c’est le comédien Jérémie Covillault (il est la voix régulière de Tom Hardy, mais aussi celle de Negan dans The Walking Dead ou encore du Faucheur dans Overwatch) qui interprète le galérien désabusé.
Les autres personnages doublés ne sont pas en reste, mais il est bon de savoir que l’on peut changer la langue des voix à tout moment dans les options si l’on souhaite potentiellement quelque chose de plus authentique (c’est New York après tout). Que serait un bon film noir sans une bande-son qui sent bon le jazz ? Rien justement, mais heureusement Pendulo a pensé à tout, c’est un régal d’écouter les monologues de ce bon vieux John avec du saxophone en fond sonore. C’est donc un sans faute en ce qui concerne l’atmosphère du soft qui respecte admirablement le matériau de base, nous sommes ainsi très facilement plongés dans un monde que l’on a déjà appris à aimer à travers la BD.
Un bon cocktailtale ?
Etant donné que nous sommes devant un jeu très narratif, on ne s’étalera pas trop sur le scénario histoire de ne pas gâcher les surprises de l’intrigue qui apparaissent très tôt. Sachez seulement que l’on évoluera dans le monde de la boxe. En ce qui concerne l’introduction, on reste dans les clichés du cinéma puisque c’est une ravissante jeune femme avec du caractère qui vient nous proposer une affaire. Son père, propriétaire d’une salle de boxe, a été retrouvé pendu au bout d’une corde dans ce qui semble être un suicide. Au même moment, le meilleur boxeur est porté disparu alors qu’il doit disputer un combat capital pour la survie du club. Malgré des débuts assez classiques, l’enquête se révèle bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Vous l’avez sûrement compris, nos allusions au studio Telltale n’étaient pas le fruit du hasard. Blacksad: Under The Skin fait énormément pensé à The Wolf Among Us, ce qui n’est clairement pas pour nous déplaire, cependant attendez-vous à revoir même les choses qui pourront agacer les joueurs comme quelques QTE demandant un timing inutilement compliqué dans les phases d’action. Pour le reste, nous sommes en terrain connu. Les choix de dialogue sont légion, malgré tout l’approche du studio est assez particulière.
Plutôt que de se concentrer sur l’investigation, les développeurs ont misé sur le modelage moral du personnage principal par le joueur. Ainsi, ce qui importe ce n’est pas vraiment la réflexion, mais plutôt comment vous allez vous y prendre. Le tout fonctionne tout de même plutôt bien car on se creuse quand même un minimum les méninges et les situations peuvent changer du tout au tout selon la route que l’on prend pour arriver à ses fins.
Car le déroulement est assez dirigiste, on récolte des éléments, on interroge les personnes et l’on émet des conclusions en recoupant les indices dans un menu « déduction » à la The Sinking City pour prendre une exemple récent. Certains d’entre eux se trouvent en observant le décor ou sur un suspect en plein interrogatoire, chose qui est possible grâce aux sens super développés de Blacksad que sont la vue, l’ouïe, et l’odorat. Encore une fois, il s’agissait d’une version preview donc certains points sont amenés à être potentiellement corrigés mais nous avons noté quelques petits défauts.
Même pour un jeu aussi posé, on arrive à pester contre la lenteur de notre protagoniste, de plus certaines animations assez rigides n’aident pas dans ces impressions lors des déplacements. Une marche rapide n’aurait pas été de trop. Les environnements semblent très restreints, on craint donc que le peu d’espace alloué ne renforce trop le dirigisme. Pour ne rien arranger, les décors extérieurs sont assez fades graphiquement, la vue de New York par la fenêtre du bureau de John était une assez mauvaise démonstration. En revanche, les intérieurs sont beaucoup plus soignés de même que la modélisation des personnages. On retrouve chez certains les traits comportementaux des animaux qu’ils incarnent, ce qui est assez sympa.
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Date de sortie : 05/11/2019