Aperçu Blacktail – Approchez, approchez, et venez découvrir la légende de Yaga !
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Rédigé par Florian
Les croyances et autres imaginaires constituent une part importante de bon nombre de légendes du folklore slave. Le mythe de la sorcière Baba Yaga étant l’un des plus connus et des plus appréciés, il n’est pas étonnant de voir fleurir plusieurs œuvres culturelles qui lui sont consacré.
Aperçue dans bon nombre de productions vidéoludiques (comme lors d’un DLC dans Rise of the Tomb Raider en 2016 par exemple), Baba Yaga fut également le personnage principal du jeu indépendant Yaga sorti en 2019. Cette année, le jeune studio polonais The Parasight, fondé en 2019, basé à Cracovie et composé uniquement de 25 personnes environ, nous donne rendez-vous avec une nouvelle lecture de la légende de Baba Yaga en nous narrant les origines de Yaga, une jeune fille esseulée et par conséquence influençable dans Blacktail annoncé il y a maintenant 1 an et demi.
Nous avons pu poser les mains en avance sur le jeu prévu pour le 15 décembre prochain sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S afin de nous faire une première idée sur ce qui nous attend dans le monde de Yaga. Sortez votre plus beau chapeau et votre meilleur balai, direction les terres russes à la rencontre de la légende de Baba Yaga.
Conditions d’aperçu : Nous avons pu arpenter les terres de notre sorcière en herbe Yaga durant environ 7h de jeu sur deux parties, sur PC via Steam avec les paramètres graphiques élevés et principalement à la manette.
Sommaire
ToggleTu entends ce bruit dans les bois ?
Notre aventure débute au cœur d’une forêt. Yaga, une jeune fille de 16 ans, est à la recherche de sa sœur (et d’un mystérieux Chêne Rouge), avec qui elle avait l’habitude de se promener. Alors qu’elle retrouve son arc, Yaga est abordée par une voix féminine dans sa tête qui semble hostile mais qui semble tout aussi bien la connaître. Obligée de quitter son domicile car accusée d’aider la sorcière Baba (on partira du principe que la voix qu’elle entend n’est autre que celle de la célèbre sorcière du folklore russe), Yaga se retrouve donc seule en quête de vérités et de découverte de son soi intérieur.
Partie en quête d’une hutte qu’elle a aperçue quelques temps auparavant, Yaga se trouve face à des esprits errants, qui semblent être des souvenirs vivants de son passé. Son souhait le plus cher désormais : retrouver sa sœur et ses amis tout en cherchant des traces de son passé pouvant lui donner des réponses sur ses origines. Tel est le postulat signifié dans les synopsis du jeu. Dans le cadre de notre preview, nous avons simplement effleuré ce lore complexe en prenant le contrôle de Yaga au début de son aventure.
Les premières actions à effectuer sont toutes plutôt faciles : lors d’un gros tutoriel, vous apprenez à chasser, utiliser votre arc, cueillir et sauvegarder votre partie grâce aux sanctuaires, ainsi qu’utiliser des antidotes en cas de morsure d’araignée par exemple. Puis, en suivant un esprit égaré, Yaga débouche sur une clairière sombre où se tient une petite cabane, la hutte recherchée.
Cette hutte symbolisera pour votre aventure votre quartier général, d’où vous pourrez acquérir de nouvelles compétences (que vous pourrez débloquer en utilisant des dents localisées dans des coffres protégés pour la plupart, et des collectibles sur le terrain) et vous renseigner sur le lore du jeu notamment. La hutte se trouvant à l’extrémité nord de la carte, pas de panique, vous pourrez y retrouver à l’envi en utilisant le chat noir qui vous suit partout (comme pouvait l’être Chess dans Alice au Pays des Merveilles) et qui se trouve proche des feux de camps ou des sanctuaires en faisant office de voyage rapide.
A ce stade de notre découverte, si vous souhaitez en savoir plus sur la structure du jeu, sachez que pour ces quelques premières heures dessus, le titre est suffisamment structuré pour ne pas (trop) vous perdre. Un ensemble de quêtes de déclenchent à des moments spécifiques, une boussole en haut de l’ATH vous permet de vous repérer tandis que la carte, complète, vous permettra de localiser votre prochain objectif. Le scénario n’ayant que trop peu avancé dans notre aperçu, nous ne pourrons nous prononcer sur la force de celui-ci, mais force est de constater qu’il suscite l’intérêt.
Cependant, nous avons fait les frais de scripts mal calibrés quand, lors d’une visite sans réel objectif, nous sommes tombés sur une zone liée à la quête principale où se trouvait un Maudit du nom de Rebelle. Une cinématique et de nouvelles compétences débloquées plus tard, nous nous sommes rendus près d’un lieu indiqué par le personnage précédemment rencontré, pour tomber nez à nez contre deux champignons parlants aux allures de serpents aux yeux hypnotisants.
Vous avez le bonjour de Jack l’anguille
Ces deux champignons, Jack l’anguille et Borvy Borko nous ont, après une cinématique soignée, indiqué de nous rendre dans une zone précise pour rencontrer… notre Maudit vu juste avant, relançant la quête dans l’autre sens et nous condamnant à revivre la même cinématique et les mêmes événements que précédemment. Un défaut de construction que l’on pourrait oublier rapidement sauf que de nombreux événements sont constitués ainsi, nous forçant donc à suivre religieusement l’épopée telle que les développeurs l’ont choisie, et de ne pas trop s’égarer du chemin tracé sous peine de se retrouver perdus.
Pour devinerez en lisant ces dernières lignes que le jeu propose donc de vastes zones, que l’on pourrait qualifier de zones ouvertes et non de monde ouvert, bon nombre de chemins étant bloqués pour l’heure, tant que nous ne disposions pas des compétences nécessaires. Reste à voir si cela n’était dû qu’à la démo jouée ou si ce sera également présent dans la version finale. Néanmoins, cet aspect ne nous a pas gênés tant que cela puisque les zones à traverser étaient déjà bien étendues et regorgeaient de recoins à fouiller, tandis que les panoramas au loin donnaient furieusement envie de poursuivre notre quête.
Nous vous l’indiquions au début de notre aperçu, Yaga dispose d’un arc pour se défendre mais aussi chasser, et qui lui sera tout simplement capital pour progresser. A vous cependant de fabriquer vos flèches à l’aide de bois et de plumes que vous pourrez trouver sur le terrain en quantité normalement suffisante. Il vous faudra crafter souvent pour rester à flot puisque vous ne pourrez au début ne porter que 6 flèches dans votre carquois. Mais rassurez-vous, les améliorations seront de mises puisque nous pouvions, en fin de démo garder jusqu’à 12 flèches en réserve.
A noter que pour l’heure, nous ne disposions pas d’armes directes supplémentaires. Vos autres potentiels de défense ou d’attaque sont divisés en deux parties : tout d’abord, l’utilisation d’un hocus de déflexion (pouvant être modifié et amélioré), que l’on pourrait assimiler à l’utilisation d’un champ de force permettant de repousser les ennemis ou encore de détruire certaines barrières végétales.
Les balais quant à eux (après tout, vous êtes une sorcière), vous permettront, sous peine d’utiliser du mana se régénérant automatiquement, de leurrer vos ennemis pour qu’ils s’attaquent à ceux-ci plutôt qu’à vous et ainsi vous laisser le champ libre pour les abattre. Idem ici, vous devrez fabriquer ces balais et en stocker 4 (du moins à notre stade). Mais attention, car chaque action aura une conséquence sur votre personnalité, vos possibilités d’approche ainsi que vos rapports avec autrui.
Être bonne ou mauvaise ? Telle est la question
En effet, l’une des particularités de Blacktail consiste en son système très complet de Moralité. Dès le début du jeu, le titre vous demandera de choisir entre la voie de la lumière ou celle des ombres. Serez-vous une bonne sorcière, gardienne des bois, ou serez-vous mauvaise en terreur qui hante les cauchemars ? Telle est la constitution du mythe de la sorcière, aidant les preux et valeureux guerriers et n’hésitant pas à tendre des pièges à ceux qui le méritent. Soit, le choix vous est donné.
Après si peu d’heures au compteur concernant notre preview, nous n’avons pas pu voir les conséquences de nos choix, hormis sur notre jauge de Moralité, un peu comme avait pu le proposer les jeux InFamous à l’époque par exemple. Composée de plusieurs étages, eux-mêmes liés à plusieurs caractéristiques, tout ce que vous ferez pourra être retenu contre vous : aider un habitant, une larve, ou au contraire le tromper ou le laisser à son sort, sauver un oiseau emprisonné ou le laisser périr, laisser des fourmis envahir la forêt ou les détruire etc.
Enormément d’actions ou de prises de position au niveau des dialogues semblent influer sur votre destinée, mais nous le répétons, il est bien trop tôt pour se faire une idée de la puissance et de la portée de toutes ces actions. Il en va de même pour la chasse et la mise en liberté des espèces libres comme les lapins, renards, cerfs et autres oiseaux.
Au niveau des combats et affrontements, qui représentent une part non négligeable du jeu, nous n’avons eu affaire qu’à 4 types d’ennemis différents, allant des bêtes sortant du sol, à d’énormes guêpes en passant par des essaims d’abeilles. Il vous faudra être précis et rapides pour ne pas périr rapidement car les guêpes explosent et les bêtes souterraines vous lancent des pics. Nous avons pu également nous essayer à un combat de boss, que nous n’avons pas réussi à passer, sans doute à cause d’un manque de compétences adaptées.
Abordons désormais l’aspect technique et artistique du jeu. Disons-le d’emblée : nous avons connu de nombreuses chutes de framerates, notamment lors des reprises de jeu après une mort (au passage, Yaga ressuscite de manière originale en émergeant de sous la terre) ou un chargement par exemple, chargements qui ont été pour la plupart interminables (comptez 2 réelles minutes pour lancer le jeu par exemple), sans que l’on comprenne pourquoi, mais nous laisserons ce point en suspens car venant peut-être de notre PC pourtant porteur d’un SSD.
La direction artistique de Blacktail nous a par contre totalement séduits, allant des forêts de contes de fées, aux contrées sombres, jusqu’à des panoramas brumeux et autres arbres gigantesques et les prochains panoramas semblent prometteurs. Les effets de vents et de lumières sont de même tout à fait saisissants tandis que le sound design, bien que pouvant être encore arrangé et agrémenté, était tout à fait convaincant. Notez enfin que seules des voix originales en anglais sont disponibles ici (à voir si ce sera toujours le cas lors de la sortie), mais qu’une traduction complète en français est disponible.
Honnêtement, Blacktail doit encore faire ses preuves pour nous convaincre, notamment au niveau de sa narration et de la qualité de son « monde ouvert ». Bien que nous ayons été globalement conquis par le style du jeu et son approche ésotérique, nous attendons de voir davantage de références au folklore de la légende de Baba Yaga, une certaine montée en puissance de notre personnage, ainsi que les phases en 2,5D promises dans les trailers. Nous sommes également dans l’attente d’une diversification du bestiaire et de la multiplication des armes à notre disposition. Enfin, The Parasight doit mettre les bouchées doubles pour corriger les chutes de framerates et améliorer le suivi des quêtes pour que les joueurs et joueuses ne soient pas perdus par les allers-retours contraints par la narration.
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Date de sortie : 15/12/2022