Aperçu Concrete Genie : Un titre poétique et artistique intéressant mais qui se disperse peut-être un peu trop
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Rédigé par Quentin
Annoncé lors de la Paris Games Week en 2017, Concrete Genie a autant suscité la curiosité que l’inquiétude. Il faut dire que l’exclusivité PlayStation 4 du studio Pixelopus n’arrivait pas exactement à nous dire où elle allait réellement en matière d’expérience. On imagine que le soft se cherchait encore aux vues des nombreux reports de la période de sortie. Les contours se sont toutefois révélés à nous puisque nous avons eu l’occasion d’essayer le titre durant quelques heures dans les locaux de Sony à Paris. Nous vous livrons donc nos premières impressions sur ce titre qui fait la part belle à l’art.
Sommaire
ToggleUn soupçon de Pixar
C’est dans la peau de Ash, un jeune garçon très doué pour le dessin, que nous avons démarré notre aventure. Pour la petite histoire, notre héros s’échoue près d’un phare après un étrange phénomène survenu alors qu’il fuyait. Sur place, il trouve un pinceau magique qui a le pouvoir de donner vie à ses créations. Grâce à cette nouvelle faculté, il décide d’embellir Denska, une ville portuaire ravagé par la pollution et la noirceur.
En démarrant Concrete Genie et en admirant sa magnifique cinématique, on ne peut s’empêcher d’y ressentir un sentiment similaire à ceux des films Pixar. Cet univers à la fois enfantin avec son héros et ses créations magiques, mais qui aborde aussi des thèmes sensibles comme l’environnement ou le harcèlement, lui donne un certain charme. Comme les longs métrages, son ambiance peut donc s’apprécier que l’on soit vieux ou jeune (bon c’est PEGI 12 tout de même).
Manette en main, le titre fait donc appel à notre sens créatif pour donner vie à des paysages et créatures sur les murs de la ville, toutefois nous sommes bien évidemment limités par les éléments qui nous sont offerts. Le livre de Ash nous laisse choisir entre plusieurs dessins différents que l’on peut ensuite appliquer. Nous sommes d’abord limités puisque notre pauvre héros a vu les pages de son cahier déchirer par des petits garnements. Ainsi, si l’on veut dessiner un soleil par exemple, il faut d’abord récupérer la page correspondante dans ce monde ouvert.
Pour faire court, votre mission est de redonner des couleurs à la ville tout en retrouvant des pages du cahier tout en évitant la bande qui vous harcèle en permanence. Le gameplay utilise une fonctionnalité que l’on n’a pas vu depuis bien longtemps, la détection de mouvement de la manette Dualshock 4. En plus de donner un certain réalisme à l’exécution, il faut avouer que le tout fonctionne admirablement bien. Après quelques minutes d’adaptation, la maniabilité devient hyper intuitive. Premier gros bon point pour une chose longtemps laissée de côté ou uniquement utilisé en tant que gadget. De plus le fait, d’avoir des formes prédéfinies permet de créer de belles choses assez facilement.
Un coup de génie ?
Comme le nom du jeu l’indique, il est également possible de donner la vie à des créatures que l’on appelle génies. Ces derniers nous aident à résoudre différentes énigmes pour progresser dans la ville, et là encore, on nous donne plusieurs outils pour personnaliser un minimum leur apparence. On peut ensuite les balader en suivant les murs bien qu’ils sont souvent bloqués par de la matière noire. Pour l’enlever, il est nécessaire de déclencher un pouvoir appelé « Super Paint » qui boost toutes vos créations pendant un certain temps.
Concrètement, Concrete Genie propose une expérience assez intéressante mais très « artistique » comme on aurait pu s’en douter. On peut le voir comme un dérivé de titres assez atypiques à la Flower ou encore Journey façon Jet Set Radio. Un autre point commun avec ses légendes du jeu vidéo est une direction artistique particulièrement soignée. On vous parlait de Pixar tout à l’heure, et bien on retrouve aussi cela visuellement avec des animations faciales dans cette mouvance, et des portraits colorés avec une dimension à la fois onirique et enfantine.
Malgré tout, on sent tout de même que la création de Pixelopus se cherche un peu, qu’elle tente de diversifier un peu les choses. A la fin de notre session, nous avons eu l’occasion d’expérimenter un combat de boss contre une créature. Cela peut sembler surprenant, mais oui, il y a des combats dans Concrete Genie, et cela ressemble beaucoup a un ajout de dernière minute histoire de dynamiser le rendu général. A notre sens le titre n’avait pas besoin de ça, mais soit, il faudra voir si le tout est bien maîtrisé par la suite car le gameplay des affrontements se révèle trop basique pour l’instant.
Un mot sur la réalité virtuelle
Bien qu’il faille plus de temps d’écoute, la bande son du jeu a l’air d’être de bonne qualité et reste dans le ton onirique de l’atmosphère générale. En revanche, côté technique nous avons eu l’impression que le titre manquait de fluidité par moment. Il faut dire que nous sommes face à du 30 FPS constant même sur PS4 Pro. Toutefois, on précise qu’il ne s’agissait pas de la version finale donc les soucis peuvent éventuellement être réglés par la suite.
En marge de cette session de jeu, nous avons pu également nous essayer au mode VR du titre qui sera inclut avec le jeu de base. Il s’agit ni plus ni moins que d’un espace libre où l’on peut disposer différents éléments de la nature à sa guise. Là encore le système est assez intuitif, le contrôleur de mouvement à notre main gauche tient le pinceau tandis que la main droite tient le livre avec les éléments (fleurs, brins d’herbe, arbres…) telle une palette d’artiste peintre. On en fait vite le tour mais on passe tout de même un bon moment.
Concrete Genie possède énormément de qualités à commencer par son ambiance qui rappelle les productions Pixar. Il a tout du jeu poétique qui peut offrir une expérience satisfaisante pour les joueurs en quête de créations artistiques ne demandant pas des talents incroyables d’autant que la direction artistique rend largement hommage à la discipline. De plus il est assez rare de voir un titre utilisant aussi bien la détection de mouvement de la manette. Cependant, on a tout de même l’impression que le titre a le cul entre deux chaises puisqu’il veut absolument garder un côté « jeu d’aventure » qui reste tout de même trop classique, les combats en sont une bonne preuve pour l’instant. Il faudra confirmer tout ça lors du test final, mais son prix de base (30€) et son mode VR seront aussi de solides arguments.
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Date de sortie : 09/10/2019