Aperçu Diablo IV – Quand l’Enfer est pavé de bonnes idées
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Rédigé par Jordan
Avec un Diablo III qui a divisé la communauté malgré une popularité indéniable, et un Diablo Immortal rejeté en bloc par une grande partie des fans de la série, Diablo IV ne relevait en rien de la suite facile. Blizzard se doit de convaincre avec cet épisode qui est crucial pour l’avenir de la licence. C’est pourquoi le studio semble avoir bien pris en compte les différents retours sur le troisième pour offrir exactement ce que les passionnés du monde de Sanctuaire attendent : un univers sombre, de l’exploration gratifiante et du loot bien équilibré. Et après cette première bêta qui a eu lieu ce week-end, on peut affirmer sans mal que le contrat est largement rempli, au-delà des espérances.
Conditions d’aperçu : Nous avons joué durant une douzaine d’heures à la première bêta du jeu, aussi bien sur PC que sur PlayStation 5. Les trois classes disponibles (Barbare, Voleur et Sorcier) ont été testées, avec une Sorcière montée jusqu’au niveau 25, niveau maximal de la bêta. Nous avons aussi terminé la quête principale de l’Acte I, tout en ayant participé à divers événements, dont le combat contre le boss mondial.
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ToggleUn Diablo captivant dès le début
Si Diablo III n’avait pas convaincu tout le monde à l’époque, c’est en grande partie à cause de sa direction artistique jugée comme étant trop colorée, loin de l’esprit originel des deux premiers épisodes. Blizzard a pris ce retour au mot près, et nous offre un Diablo IV bien plus sombre, où l’on ressent véritablement la mort tout autour de Sanctuaire. Mais là où le studio réalise un tour de force, c’est dans le fait d’utiliser très habilement l’éclairage pour ne pas donner un aspect trop terne à ses environnements, ce qui aurait été un piège facile. En comparaison, le troisième épisode apparaît presque comme un clone raté d’un Warcraft tant les deux propositions artistiques sont différentes.
Diablo IV mise bien plus sur le réalisme que sur l’aspect « cartoon » habituel des licences de Blizzard, et on attendait rien de moins de la part de la série. Ce réalisme se ressent également sur l’effort considérable qui a été effectué sur la mise en scène du titre, tout simplement bluffante.
Cet épisode parvient parfaitement à iconiser Lilith, mère de Sanctuaire, comme une menace effrayante et charismatique, en une seule scène d’introduction qui marquera à coup sûr l’histoire de la saga. Les cinématiques sont ici bien plus nombreuses avec un rendu très propre, notamment lorsqu’elles mettent en scène la mère des démons.
On a tendance à dire qu’un Diablo ne commence réellement que lorsque l’on arrive à la partie endgame, mais Diablo IV commence in medias res. Si nous n’avons pu tester que le premier Acte du jeu, on reste convaincu que ce Diablo IV a probablement le récit le plus captivant de la saga entre les mains, avec une épopée qui devrait à elle seule nous occuper des dizaines et des dizaines d’heures.
Plus chronophage que jamais
Cette sensation de ne pas avoir à attendre le endgame pour véritablement prendre du plaisir en jeu est aussi accentuée par ce monde ouvert, qui était une promesse périlleuse mais qui apporte un vrai vent de fraîcheur à l’expérience. En dehors de l’aspect coopératif – très MMO – qui est pour l’instant assez accessoire en dehors des événements spéciaux (des défis qui surviennent à différents endroits de la carte), l’open-world qui nous est offert est une bénédiction pour la série. On trouve même parfois dommage de voir autant de monde autour de nous car l’ambiance visuelle et sonore (la bande-son promet d’être assez qualitative) apportent beaucoup à l’expérience, tant elles sont orchestrées d’une main de maître avec un univers violent et lugubre dont on ressent tout le poids dès nos premiers pas.
Jamais l’exploration n’aura été aussi grisante dans la saga, avec des tas de donjons à aller trouver, des quêtes annexes à foison (très MMO là encore) et des ennemis coriaces à dénicher pour obtenir le meilleur loot possible. Seule une partie de ce monde ouvert nous était proposée ici, à savoir la zone enneigée des Pics brisés. Une partie finalement minime de la carte qui allait tout de même nous occuper durant des heures et où un week-end de bêta ne suffisait pas pour y voir tout ce qu’elle avait à nous offrir. Multipliez cela par trois ou quatre (en fonction des autres zones du jeu), et vous avez probablement ici l’épisode disposant de la plus grosse durée de vie, avant même d’arriver à sa partie endgame.
Diablo IV a donc tiré toutes les bonnes leçons du passé, tout en profitant de ce qui avait bien fonctionné dans le précédent opus, à savoir son gameplay. On retrouve ici toutes les bonnes sensations du troisième épisode avec un bon feeling, notamment à la manette. Jouer avec un pad est désormais bien plus aisé, ce que l’on doit aussi à une interface utilisateur repensée et claire.
Les trois classes qui étaient disponibles étaient toutes réussies, avec un champ des possibles assez grand pour que l’on puisse avoir envie de recommencer l’expérience avec une même classe mais avec un build tout à fait différent. Le Barbare dispose du plus grand arsenal de la bande avec une maîtrise des armes à faire avancer en plus de sa progression traditionnelle à travers l’arbre de compétences ; le Voleur est redoutable aussi bien à distance avec ses doubles lames et son arc ; et le Sorcier manie un grand nombre de sorts qui laissent bien plus de possibilités que par le passé.
Un potentiel qu’il nous tarde d’explorer
Bien entendu, il reste encore pas mal d’incertitudes à propos de ce Diablo IV. La bêta faisait par exemple en sorte que le loot soit un peu plus généreux en items légendaires qu’il ne devrait l’être en temps normal, afin de nous donner un aperçu des différents builds possible. Le dosage de ce dernier est donc difficile à juger en l’état, tout comme on ne pourra pas encore vraiment parler du système d’affixes qui demande à être vu sur la longueur, ni du système de Parangon, qui se débloque une fois votre personnage ayant atteint le niveau maximum.
Reste que la progression de ce dernier est agréable avec un arbre de compétences repensé et vraiment bien conçu (avec notamment la possibilité d’équiper des compétences actives en compétences passives), avec une vraie diversité offerte dans la personnalisation de votre avatar. Avatar qui, cette fois-ci peut aussi être façonné à votre goût avec un éditeur de personnages plutôt sommaire mais qui a le mérite d’exister.
Une variété d’approche qui prend tout son sens lorsque l’on sait que Diablo IV veut vraiment développer sa partie sociale, en étant plus multijoueur que jamais et en voulant évidemment nous différencier de notre voisin. Le jeu nous pousse d’ailleurs vivement à tenter de jouer avec nos amis ou des camarades de fortune afin de profiter de précieux bonus pour les défis les plus relevés, comme les boss mondiaux. Cette bêta nous permettait de faire face à Ashava, un redoutable démon cracheur de poison qui nous donnait rendez-vous dans un coin reculé de la map à heure fixe. Un combat redoutable, sans doute un peu trop si vous n’y êtes pas bien préparés, même en choisissant le niveau de monde le plus faible. Là encore, l’influence MMO se sent et se voit, et même s’il est globalement réussi, il pourrait ne pas plaire à tout le monde.
Bêta oblige, les couacs techniques ont aussi été nombreux avec un lancement difficile qui n’a pas manqué de rappeler les traumatismes des premières semaines de Diablo III. Après avoir passé des heures dans une file d’attente, on n’échappait pas à quelques bugs in-game avec des mini-freezes en passant d’une zone multijoueur à une autre (comme lorsque l’on sort de Kyovashad, capitale de la zone), tandis que de nombreux dialogues n’étaient pas encore passés par la case traduction. Diablo IV a donc encore des choses à prouver, mais il parvient pour l’instant à cocher toutes les bonnes cases.
Cette première bêta aura parfaitement rempli son rôle en nous rassurant sur l’orientation prise par ce Diablo IV, qui ne fait pour l’instant aucun faux pas majeur. Blizzard a vraiment amélioré la formule tout en écoutant attentivement les aspects qui ont déplu dans les précédents épisodes, On reste coi devant l’effort de mise en scène apporté, qui donne un vrai relief à l’histoire que l’on nous raconte, tout comme on est complétement séduit par son monde ouvert et la richesse de ce qu’il a à nous offrir. Si Diablo IV maîtrise aussi bien son introduction que sa conclusion et sa partie endgame, nul doute que la série sera remise sur de bons rails et que cet épisode soit l’un des meilleurs jeux que 2023 ait à nous offrir, et ce n’est pas peu dire tant la concurrence devrait être élevée.
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Date de sortie : 06/06/2023