Aperçu Exoprimal – Retour à l’amusement primaire
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Rédigé par Jordan
Qui aurait cru que Capcom s’intéresserait à une licence bourrée à ras-bord de dinosaures qui ne s’appelle pas Dino Crisis ? Exoprimal en a pris de court plus d’un lors de son annonce, et son pitch aussi absurde que jouissif promettait un bon défouloir très éloigné de la licence mythique de la PlayStation. Capcom tient là son représentant de la formule jeu-service, un genre qui n’a vraiment pas le vent en poupe ces derniers temps et qui affiche plus de casseroles que de véritables succès.
Alors quand en plus de cela, l’éditeur japonais nous propose d’incarner des soldats munis d’exosquelettes, les vieux souvenirs d’un Anthem à l’abandon ne tardent pas à ressurgir. Plus décomplexé que le jeu de BioWare, Exoprimal a tout de même une carte à jouer en assumant pleinement son aspect nanard, et sa première bêta nous a permis de le confirmer.
Conditions d’aperçu : Nous avons pu jouer en avance à la bêta d’Exoprimal pendant 4 à 5 heures, le temps de faire de nombreuses parties avec les différents exosquelettes. Nous avons pu tester la version PS5 du titre, le tout en français.
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ToggleUn défouloir bête et bourrin, tout ce qu’on aime
Le point de départ d’Exoprimal ressemble à un énorme fourre-tout qui ne met en place des éléments que parce qu’ils sont cool, et rien d’autre. Des dinosaures à shooter en masse ? Top. Des exosquelettes avec des gros katanas ? Génial. Un petit côté World War Z avec une intelligence artificielle qui veut détruire l’humanité ? On signe, malgré une présence de cette IA trop prononcée et agaçante. Capcom a pris tout cela et a mixé le tout le plus bêtement possible, car Exoprimal n’est là que pour assouvir des envies de plaisirs simples, presque régressifs.
Ce n’est pas plus mal après tout, car il aurait été dommage de voir le jeu se prendre au sérieux avec une telle proposition. Le peu de cinématiques qui nous sont présentées durant cette bêta montre que le second degré est présent, et qu’il ne faut sans doute pas trop en attendre du récit qui nous sera conté dans le jeu complet. On est là pour exploser et trancher des dinosaures en deux, rien de plus, le tout en coopération.
L’ennui trouve toujours un chemin
Car oui, Exoprimal est un bonbon qui se déguste à plusieurs, avec une structure de PvPvE dans laquelle deux équipes de 5 joueurs s’affrontent. Dans la bêta, le seul mode de jeu était celui de la Survie jurassique, qui consistait à résister à une série de vague de dinos en éliminant nos ennemis plus vite que l’équipe adverse. Une fois ces premiers objectifs accomplis, on basculait sur une autre mission où les deux équipes pouvaient cette fois-ci entrer en collision, comme de la protection d’un objet mobile (ici un gros cube) ou du ramassage de batteries, le tout avec des dinosaures qui viennent nous gêner, dans des parties qui durent entre 15 et 20 minutes.
N’ayant pu tester qu’un seul mode de jeu, la répétitivité de la formule s’est naturellement très vite installée. On fait vite les mêmes choses, et si on ne s’amuse pas à essayer un peu tous les exosquelettes, le gameplay tourne très vite en rond. On laissera à Exoprimal le bénéfice du doute ici en attendant de voir d’autres modes de jeu, tout comme on attend de découvrir toute l’étendue du bestiaire.
Car en dehors des petits vélociraptors qui fondent sur nous telle une vague de zombies de World War Z – avec parfois une mise en scène spectaculaire comme lorsque ces derniers tombent d’un gratte-ciel, le jeu met aussi en scène des T-Rex et des dinosaures un peu plus exotiques, appelés Neosaures.
On a ici des espèces qui peuvent se camoufler, d’autres qui crachent du poison, ou encore des créatures faisant office de sniper (oui). C’est d’ailleurs sur eux que l’on doit souvent se concentrer en laissant de côté le menu fretin, même si ce dernier envahit vite l’écran. On appréciera de voir que le nombre de dinosaures affiché à l’écran est plutôt impressionnant, sans que cela ne cause de ralentissements. Mais cela occasionne tout de même un joyeux bordel difficilement lisible, avec parfois quelques errements du côté de l’IA qui ne sait pas quoi faire de ses petits soldats.
Un plaisir qui trouve vite ses limites
Ce foutoir visuel donne souvent envie de foncer dans le tas, mais seuls quelques types d’exosquelettes peuvent s’octroyer ce luxe. On retrouve ici la sainte trinité du Tank/DPS/Soutien, avec 10 classes différentes accessibles dans la bêta. Cette première approche nous a permis de voir que tous les exosquelettes ne se valent pas, aussi bien au niveau des sensations que des performances. L’équilibrage semble donc être à revoir tant les snipers sont vite débordés (difficile de prendre son temps dans Exoprimal), tandis que les Krieger (des exosquelettes à grosse armure et à sulfateuse) se promènent aisément sur le champ de bataille avec des dégâts impressionnants. On aimerait également que certaines classes bénéficient d’un feedback plus prononcé, à l’image du Barrage, le pyromane de service dont l’impact des grenades ne procure aucune sensation.
On peut heureusement changer à la volée d’armure sans avoir à recommencer une partie si la classe choisie ne nous convient pas. On ne restera que quelques secondes sans exosquelette, donc il ne faut pas hésiter à s’adapter aux besoins de l’équipe et changer autant de fois que possible. En plus de switcher d’exosquelettes, il est aussi possible de sélectionner un outil parmi d’autres, avec au choix un shuriken électrique, un gros canon, un boost pour sauter très haut, un petit bouclier etc.. Chaque classe dispose ensuite de trois capacités en plus d’une compétence ultime, à utiliser avec parcimonie. Du classique pour un jeu du genre et pour quiconque a déjà joué, au hasard, à Overwatch.
Finalement, ça ne fait pas beaucoup, et comme on l’a précisé plus tôt, on tourne vite en rond malgré le côté jouissif que peut avoir le gameplay quand il s’agit de trucider des dinosaures par dizaines en une seule attaque. Le jeu n’est pas aidé par des maps très fermées, sans doute construites de cette façon pour mieux faire ressentir le gigantisme de la vague d’ennemis qui nous arrive dessus. C’est tout de même très scolaire, voire ennuyeux, et on ne fait qu’avancer d’arène en arène sans réfléchir. Seule une carte un peu plus ouverte nous a semblé de meilleure facture (dans un aéroport), mais c’est encore léger.
Il nous reste également à voir toute la boucle de gameplay concernant les récompenses et l’évolution de notre personnage, qui n’était pas disponible ici, en dehors de quelques avatars à gagner. Après chaque bataille, on récupère quelques piécettes qui vont certainement nous servir à pimper notre exosquelette via des objets à acheter sur une boutique virtuelle, mais cet aspect reste encore mystérieux. Ce n’est, de toute façon, pas celui que l’on a hâte de découvrir.
Après cette première approche, on reste tiraillé par ce que nous propose Exoprimal. L’expérience qui nous est présentée apparaît comme un plaisir simple et régressif, à l’image de son univers et de son postulat de départ tirant sur la corde du film de série B. Mais il ne suffit que de quelques minutes pour savoir que tout l’enrobage, malgré quelques belles choses, a peu de chances de prendre et que le jeu est presque déjà condamné à un destin funeste. On attendra de voir ce que Capcom propose du coté des différents modes de jeu et de sa stratégie pour que la communauté reste active, mais en l’état et à la vue des récents échecs de ce modèle, on pense qu’Exoprimal ne proposera qu’un plaisir éphémère qui s’estompera bien trop vite (même si on espère avoir tort).
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Date de sortie : 14/07/2023