Aperçu Fire Emblem Engage – Moins bon que Fire Emblem : Three Houses ?
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Rédigé par Quentin
Après avoir repris des couleurs sur 3DS, la licence Fire Emblem a prouvé qu’elle pouvait être une série importante pour les joueurs Nintendo Switch. L’énorme succès critique et commercial de Fire Emblem : Three Houses suffit pour que l’on attende avec impatience le prochain opus, Fire Emblem Engage. Le studio Intelligent Systems s’écarte ici de la formule proposée précédemment pour revenir à quelque chose de plus classique, saupoudré d’une touche esthétique moderne qui ne plaira sans doute pas à tout le monde.
Nous avons pu jouer aux huit premiers chapitres du jeu de rôle tactique afin de vous livrer nos premières impressions sur cette première grosse cartouche de Nintendo pour l’année 2023.
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Après un passage par la case « Musou » avec Koei Tecmo et Omega Force, Fire Emblem Engage a la lourde tâche de passer après un opus particulièrement marquant dans la franchise, avec une ambiance très sombre et un découpage en trois maisons qui a renforcé notre attachement aux personnages qui découlait d’un choix très engageant. Intelligent Systems n’a pas remis le couvert en nous servant simplement la même formule (et heureusement). Au lieu de ça, on revient finalement à quelque chose de plus classique par rapport à l’histoire de la série avec tout de même énormément de changements notables.
Même si cet opus risque de diviser sur certains points, on salue néanmoins la prise de risque proposée ici, bien que l’on puisse tout de même compter sur la nostalgie apportée par des héros et héroïnes issus des précédents titres pour galvaniser les foules. On imagine que l’énorme succès de Fire Emblem Heroes sur mobiles permet de jouer cette carte à son plein potentiel. Ces protagonistes du passé vont revenir ici sous la forme d’anneaux de pouvoir qui seront au cœur de l’intrigue. Vous incarnez un dragon divin (homme ou femme selon votre choix) qui se réveille après un sommeil de 1000 ans. Un repos forcé engendré par un terrible combat remporté de justesse contre le dragon déchu Sombron. Aujourd’hui, des forces maléfiques tentent de réveiller ce mal d’un autre temps. Votre mission sera de rassembler les douze anneaux de pacte afin de combattre cette menace tout en faisant en sorte que leurs pouvoirs ne tombent pas entre de mauvaises mains.
On revient ici à quelque chose de très manichéen avec de l’heroic-fantasy très à l’ancienne. Il faudra attendre de voir ce que donne la suite du scénario pour pleinement en juger, mais pour le moment le souci de ce Fire Emblem vient surtout de son protagoniste à la fois très lisse et trop propre sur lui. Beaucoup plus bavard qu’un Byleth, celui-ci possède en plus un statut divin qui engendre des relations assez fades avec les autres personnages durant l’aventure. Le chara-design n’aide pas non plus à le rendre attachant, mais plus globalement c’est surtout l’aspect « anime/manga » qui pourra diviser le plus dans cet opus (et on ne parle pas de certains looks lorsque les personnages fusionnent avec les emblèmes).
Rassurez-vous, le titre propose toujours autant de personnages attachants qui bénéficient d’interactions sympathiques entre eux, qu’elles soient frivoles, comiques ou encore sérieuses. La grande majorité des personnages ont un design assez travaillé et agréable à l’oeil, on range par exemple Diamant, Yunaka ou Kagetsu parmi nos préférés. On a seulement l’impression que Fire Emblem Engage veut s’enfoncer dans le tunnel des « waifus », « husbandos » et autres « weeberies » contemporains illustrés par des jeux comme Genshin Impact. Encore une fois, les fans seront sans doute divisés, mais on ne peut nier un changement flagrant par rapport à ce qui se faisait avant.
Un retour aux sources explosif
Malgré ces critiques, Fire Emblem Engage est bien parti pour être une excellente suite qui pourra s’apprécier autant qu’un Three Houses, mais pas pour les mêmes raisons. Si l’on peut émettre des réserves sur le scénario et l’évolution du protagoniste, on ne peut nier une formidable vitalité en matière de gameplay. Parmi les gros changements notables par rapport à Three Houses, on note un retour du classique triangle des armes (épée, lance et hache) auxquelles on rajoute des arts martiaux qui ont l’avantage sur la magie, les dagues et les arcs. Cela veut dire qu’un avantage d’arme permettra de temporairement désarmer un ennemi afin que celui-ci ne puisse pas répliquer à la prochaine attaque.
De manière général, le gameplay est moins bordélique mais n’en reste pas moins très tactique grâce aux passifs uniques de chaque personnage et bien évidemment des emblèmes qui apportent un dynamisme fou, que ce soit visuellement grâce à des techniques spéciales impressionnantes mais aussi avec les capacités uniques qu’ils procurent. Chaque emblème peut se lier avec n’importe quelle unité sachant que l’accroissement des liens permet par la suite d’hériter des techniques (d’autres passifs) définitivement. L’emblème de Micaiah octroie une portée plus grande avec les bâtons et une attaque ultime permettant de soigner toute son armée sur la carte en sacrifiant tous ses points de vie sauf un.
Cela peut sonner assez fou (broken comme on dit dans le milieu), mais l’équilibrage de ces pouvoirs hors du commun semble bien dosé pour le moment. On ne peut utiliser ses techniques qu’une seule fois par fusion sachant que celle-ci dure un faible nombre de tours. Pour le moment, le titre parvient à très bien se renouveler au fil des combats grâce au recrutement de nouveaux personnages, l’ajout de nouveaux emblèmes et les particularités de certaines cartes qui obligent à adopter différentes approches.
On pense par exemple aux cartes plongées dans l’obscurité qu’il faut éclairer en avançant à tâtons. L’autre changement majeur par rapport au titre précédent c’est que les armes ne se brisent plus et peuvent donc être gardées indéfiniment sauf pour les bâtons (tout ce qui concerne principalement les soins). Cela ne rend pas la tâche plus facile pour autant puisque cela est contrebalancé par une obtention d’argent plus difficile. Rien que l’achat de magisters pour augmenter le grade d’une unité peut plomber votre budget.
Le plus beau Fire Emblem sur Switch ?
Fire Emblem Engage est plus clinquant et cela se ressent aussi dans sa direction artistique bien plus colorée qu’auparavant. Le soft se disperse moins visuellement (il n’y a pas de soldats ou de mise en scène autour lorsqu’on lance une attaque) et permet donc d’être bien plus propre visuellement. L’aliasing se fait encore sentir, mais Fire Emblem semble enfin atteindre un standard graphique qualitatif sur Switch. Il suffit de se balader dans le traditionnel HUB pour s’en rendre compte. En mode docké ou en mode portable, le rendu est plus que correct.
En parlant de votre base justement, une cité volante appelée ici Somniel, le studio a fait en sorte que l’on ne soit pas obligé d’y passer un temps fou afin de développer les relations entre les personnages. A la place, nous avons droit à un tas d’activités annexes pour donner plus de vie avec de la musculation, de la pêche ou encore un petit système de gacha permettant d’obtenir des anneaux représentant différents personnages de la série (et que l’on peut équiper à des personnages n’ayant pas d’emblème afin d’obtenir de petits bonus), toutefois nous n’avons pas encore tout débloquer dans cette base permettant d’avoir un avis définitif sur la question.
On apprécie également l’ajout d’une carte du monde permettant de mieux s’organiser entre les combats annexes et l’intrigue. On espère cependant qu’il nous réserve un peu plus de surprises au fil de la partie. Dernière chose pour les vétérans, sachez que cet opus ne déroge pas à la règle et propose des options en début de partie permettant d’activer ou non les morts permanentes et un mode difficile qui offre une bonne dose de challenge pour le moment.
Que l’on apprécie ou pas, il faut admettre que le studio Intelligent System sait renouveler sa licence afin que chaque opus ne ressemble pas radicalement au précédent. C’est le cas ici avec Fire Emblem Engage qui prend des paris assez audacieux tout en revenant à une formule plus traditionnelle. Même si l’on aura quelques doutes sur l’histoire et l’évolution du protagoniste, on reste pour le moment devant un jeu de rôle tactique prenant et qui se renouvelle constamment. Le système des emblèmes cache un énorme potentiel que l’on a hâte de découvrir plus en profondeur. Il faut également saluer un gain de qualité au niveau des graphismes même si la direction artistique très japanime ne parlera pas forcément à tout le monde.
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Date de sortie : 20/01/2023