Aperçu GetsuFumaDen : Undying Moon – Un Dead Cells japonais bien parti ?
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Rédigé par Quentin
Il fut un temps où Konami bombardait l’industrie du jeu vidéo avec des licences aujourd’hui devenues cultes : Castlevania, Silent Hill, Suikoden, Metal Gear Solid… La liste est longue mais le marché des consoles n’est vraisemblablement plus une priorité pour la firme depuis longtemps. Bien sûr certains titres fonctionnent toujours autant comme PES ou encore Yu-Gi-Oh!, mais on n’est loin de ce qu’il faisait à l’époque.
Pourtant, avec Skelattack sorti l’année dernière, Konami revient dans la course en passant par le secteur du jeu indépendant. Aujourd’hui c’est donc un autre projet qui a tapé dans l’éditeur japonais avec GetsuFumaDen : Undying Moon développé par le studio japonais GuruGuru.
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ToggleDe l’art japonais sublime mais qui pique les yeux
On ne va pas y aller par quatre chemins car la référence est évidente au premier coup d’œil, GetsuFumaDen est un roguelite très largement inspiré par le Dead Cells des Français de Motion Twin. Comme lui, fut une époque, il se lance d’abord en accès anticipé sur Steam, mais il s’agit également d’une sorte de « revival » puisqu’il reprend le jeu de plateforme du même nom sorti sur NES dans les années 80 uniquement au Japon.
Rappelons tout de même le principe du genre qui est de traverser différents environnements grouillants de monstres et trésors en tout genre, puis de terrasser des boss à la fin de chacun d’eux. Le tout jusqu’à à atteindre l’origine du mal. En cas de mort, notre âme retourne au sanctuaire de départ pour que l’on reparte de plus belle. L’ingrédient Metroidvania fait que l’on peut choisir le monde que l’on souhaite explorer via un système de portails présent à chaque fin de niveau.
On incarne ici un chef de clan du nom de Getsu Fuma qui va devoir descendre dans les enfers afin de conjurer une malédiction qui pourrait consumer le monde. Ce qui accroche d’abord l’œil, c’est son ambiance inspirée du folklore japonais et particulièrement sa direction artistique emprunté à l’ukiyo-e (un mouvement artistique de l’ère Edo). Que ce soit les décors, les armes, les démons, les boss, tout respire la culture japonaise de cette époque. La musique n’est pas en reste et accentue le trait même si on sent un petit manque en matière de quantité.
Dark Cells ?
Un atout qui lui permet de profiter d’une jolie esthétique mais qui se retourne malheureusement contre lui manette en mains. Car l’un des plus gros soucis du soft est sa lisibilité de l’action. Lorsque l’on tape un, ou pire, plusieurs monstres, les coups se transforment en une explosion d’effets artistiques et d’idéogrammes japonais sans oublier que les arrière-plans sont déjà très colorés pour ne pas aider.
En outre, le style de combat est assez particulier avec un rythme bien plus lent que celui de Dead Cells. Dans GetsuFumaDen, il faut prendre son temps avant de frapper et parfois esquiver ou contrer au bon moment. On peut y voir une part de Dark Souls dans la manière d’appréhender les affrontements. Chaque arme a une spécificité plus ou moins avantageuse face à certains types d’ennemis et chacune d’elles possèdent une capacité secondaire spéciale qu’il faut maîtriser.
GetsuFumaDen est donc loin d’être mauvais et offre une expérience assez plaisante avec une bonne dose d’action en 2D qui nous propose de manier différentes armes sans oublier un apprentissage sur le bestiaire donnant un bon sentiment de satisfaction lorsque l’on va plus loin que la fois précédente. Les boss sont aussi un des gros points forts du jeu autant par leur design que de par leur pattern. Le challenge de qualité est au rendez-vous à ce niveau-là.
La boucle du grind
On parlait de Dead Cells, et justement GetsuFumaDen est un de ces exemples qui montrent qu’il n’est pas facile de singer parfaitement les plus grands. Rappelons tout de même que le titre est amené à évoluer jusqu’à sa sortie finale. Il est vrai que roguevania de Motion Twin n’était pas aussi irréprochable à l’époque de son accès anticipé.
Outre son souci dans la lecture de l’action, il n’arrive pas à rendre la boucle assez satisfaisante. La faute à des environnements manquants de diversité dans les approches, à l’exception par exemple du quartier des phantasmes qui arrive à se démarquer du reste. Mais dans la plupart, il n’y a pas grand-chose à faire au niveau de l’exploration mis à part trouver des coffres, des stèles, et des boutiques cachées.
Le level design reste correct, néanmoins les phases de plateforme sont encore perfectibles. Un petit exemple parmi d’autres, la roulade dans les airs est assez frustrante et ne permet pas de gagner la petite distance supplémentaire nécessaire dans certaines situations. L’autre gros souci qui rend la progression assez molle est l’amélioration de son personnage et des armes. Cela nécessite des ressources et matériaux que l’on récolte dans chaque niveau, et si l’on trépasse, on perd quasiment tout.
Cela nous pousse donc parfois à refaire deux même niveaux (ou plus) d’affilé avant de revenir au HUB de départ. Non seulement le grind est pénible, mais le gain est dérisoire. On est plus souvent tenté d’avancer plus loin pour découvrir ce que le titre a à nous offrir. On dispose aussi d’améliorations propres à une run actuelle, représentée par des âmes bleues en bas de l’écran. Il faut savoir que l’on ne choisit pas vraiment dans quels traits dépenser car chaque âme récoltée nous fait passer à chaque fois d’un cran vers la droite. Il faut donc faire attention au nombre d’âmes que l’on possède pour les utiliser sur ce que l’on veut privilégier. Le principe n’est pas dérangeant en soi mais pas vraiment optimal non plus.
Si Dead Cells est l’un de vos indés favoris, GetsuFumaDen : Undying Moon pourra combler les joueurs en manque de jeux qui s’en rapprochent beaucoup. Sa direction artistique et son système de combat arrivent à le démarquer assez pour dépasser le stade de la simple copie. Il y a tout de même encore de gros soucis, notamment au niveau de lisibilité et de la progression (surtout pour les ressources). Des choses qui peuvent éventuellement se régler au cours de l’accès anticipé. En ayant connaissance de ses faiblesses, vous pouvez opter pour un achat immédiat du jeu, ou bien attendre de futures améliorations d’ici sa sortie officielle.
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Date de sortie : 10/02/2022