Aperçu Have a Nice Death – Un rogue-lite qui nous procure déjà un plaisir aussi frustrant que mortel ?
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Rédigé par PikaDocMaster78/PikaDoc42
Officialisé fin 2021 lors du pré-show de la dernière cérémonie des Game Awards, Have a Nice Death est disponible en accès anticipé sur PC via Steam depuis début mars 2022. En marge de sa participation à la quatrième édition de l’AG French Direct, Magic Design Studios (Unruly Heroes) et Gearbox Publishing nous ont donné la possibilité de poser les mains pour la première fois sur la version en cours de développement de leur projet. Alors, ce rogue-lite en 2D se dote-t-il déjà d’un joli potentiel dans le cadre de son early access ? Réponse dans cet aperçu.
Conditions d’aperçu : Aperçu réalisé avec une manette Xbox One sur un écran 1080p ainsi qu’un PC possédant une mémoire vive de 16 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDIA GeForce RTX 2060. La version en cours de développement du titre a tourné dans sa configuration graphique par défaut pendant 7 heures, temps nécessaire pour atteindre au mieux le deuxième étage de la troisième zone du jeu tout en débloquant à notre rythme (30 runs effectuées environ) une bonne partie du contenu déjà disponible dans l’unique mode de difficulté proposé à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Patron Incognito : La Mort, PDG de Death, Incorporated
Pouvant rappeler par moments le ton léger et teinté d’humour noir de Death’s Door, l’action-RPG d’Acid Nerve et de Devolver Digital commercialisé l’an dernier, Have a Nice Death est un titre pour le moins original puisqu’il nous invite à incarner… la Mort. Attention, pas l’entité que l’on redoute de voir nous frapper à chaque instant de notre misérable existence mais plutôt celle qui n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis qu’elle a confié trop de responsabilités et de pouvoir à ses Fléaux, les chefs des différents départements de sa grande société Death, Incorporated.
Au bord du burn-out suite à l’afflux en masse des âmes et passablement agacé par cette situation qui n’a que trop duré, le protagoniste n’a d’autre choix que de remettre sa Cape et reprendre sa Faux pour faire le ménage dans sa propre entreprise en usant de la manière forte afin de rappeler à tout le monde qui est le patron. Et, vous vous en doutez, le chemin pour redorer son image sera long et semé d’embûches.
Même si nous avons des doutes sur sa capacité à ne pas sombrer dans la répétitivité et la redondance inhérente au genre rogue-lite, le jeu du studio montpelliérain parvient instantanément à nous plonger dans son univers à la fois glauque et complètement décalé. Cela passe par une direction artistique et des animations agréables à l’œil, des musiques collant parfaitement à l’ambiance décrite précédemment (mention spéciale au thème de l’ascenseur entre deux niveaux) mais aussi par un casting de personnages charismatiques à souhait.
De Brad, le chef de la sécurité glandeur ne manquant jamais une occasion de partager sur les réseaux sociaux ses victoires contre son patron, au délégué syndical Gérard, en passant par l’adorable stagiaire et diplômé de l’École Sépulcrale de la Gestion Éternelle des Vanités Pump Quinn, chacun d’entre eux a une personnalité unique que l’on est libre d’apprécier ou pas. De plus, ils nous gratifient en permanence de dialogues saupoudrés de second degré et même parfois de sel habilement dosé suite à une défaite contre un boss ou un mini-boss.
Notez que la richesse du lore ne s’arrête pas là puisque les développeurs ont également pris du plaisir à imaginer des zones (Hall de l’Éternité, Département Pollution Industrielle…), étages (Bureau du Thanager, Service Vitam-Mana…), ennemis (Fantômax, Pétroll, Norage…), armes et sorts à l’image de leur création.
Très sincèrement, dès l’apparition du menu principal, on sait que la production que nous avons sous les yeux est dotée d’un vrai cachet et ce sentiment ne nous a pas quittés une seconde pendant notre session. Un pur régal !
Faucher ses employés, c’est le pied !
Si donner l’opportunité aux joueurs et aux joueuses de se plonger dans un univers accrocheur est évidemment important, difficile d’apprécier un rogue-lite s’il ne propose pas un gameplay et un challenge digne de ce nom. Bonne nouvelle, bien qu’encore une fois il ne s’agisse que d’un accès anticipé, Have a Nice Death intègre des mécaniques de jeu nerveuses, grisantes et fluides nécessitant de réfléchir et d’agir vite et bien, l’IA nous faisant peu de cadeaux pendant les affrontements, qu’ils soient en arène ou dans le traditionnel cadre des phases de plateformes.
En plus d’embarquer des contrôles relativement classiques pour le genre comme des déplacements avec le joystick gauche, un saut unique en appuyant sur le bouton A, une ruée/esquive via la gâchette RT ainsi qu’un maniement de la Faux avec la touche X (attaque simple/chargée/alternative), Faux que l’on peut d’ailleurs améliorer et même transformer en échange de Soulary et de Prismium en se rendant au Local Technique, notre Cape nous permet d’ajouter une arme ou sort secondaire (Y) et tertiaire (B) à notre arsenal pendant une run.
Un concept plutôt simple et, soyons honnêtes, pas franchement révolutionnaire qui ne l’empêche pas d’être sacrément efficace puisque ce système à lui tout seul ouvre la porte à une variété de builds assez importante au vu du contenu déjà disponible (équipement à débloquer en dépensant des lingots auprès de Régis dans le hub central).
Non seulement la façon de se servir d’une arme ou d’un sort change de manière plus ou moins importante en fonction de son emplacement mais le choix de ce dernier a aussi un impact sur le type de Furie déclenchée. Voilà qui nous promet d’avoir droit à un gameplay qui ne cessera de gagner en profondeur au fur et à mesure des mises à jour qui seront déployées jusqu’à la sortie officielle du jeu.
Outre cet aspect et bien que le level design soit trop linéaire pour apporter une vraie dimension exploration à l’expérience, le titre inclut également divers objets utiles à récupérer en parcourant les étages de Death, Incorporated ainsi qu’un système d’arbres de malédictions. Fournies par Monsieur l’inspecteur du travail Anton Dumollard, chaque malédiction peut nous octroyer divers bonus/malus pendant une partie.
Vous l’aurez compris, mis à part un crash et quelques bugs rencontrés durant notre session, Have a Nice Death possède, environ deux mois après le lancement de son early access, un gameplay, un challenge et un contenu à la hauteur de ce que l’on attend d’une production orientée rogue-lite et nous sommes impatients de voir ce que nous réserve la suite.
Même s’il ne cherche jamais à révolutionner le genre auquel il appartient et qu’il faut éviter de trop s’emballer étant donné que son développement n’est pas encore terminé (ajouts de contenu, modes de difficulté, options d’accessibilité…), Have a Nice Death est déjà un rogue-lite à surveiller de très près. Grâce à son gameplay nerveux et fluide, des builds d’armes/de sorts assez variés, son challenge, tout aussi grisant que frustrant, et son univers, à la fois glauque et loufoque mais au combien accrocheur, le titre de Magic Design Studios et Gearbox Publishing bénéficie d’un accès anticipé solide et satisfaisant à nos yeux. Très sincèrement, les développeurs semblent avoir de l’or entre les mains, il ne revient désormais qu’à eux de l’exploiter correctement. Vivement la sortie officielle du jeu prévue l’an prochain, en 2023, sur PC !
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Date de sortie : 22/03/2023