Aperçu Immortals Fenyx Rising – Quand l’inspiration devient handicapante
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Rédigé par Jordan
Depuis son annonce, et même après son changement de nom, Immortals Fenyx Rising n’a pas franchement fait l’unanimité. Reprendre les bases (voire plus) d’un des jeux les plus populaires de ces dernières années est une entreprise risquée, bien que réussie avec plus ou moins de brio du côté de Genshin Impact. Si Ubisoft compte séduire à la fois les fans de Zelda Breath of The Wild et ceux d’Assassin’s Creed, en proposant le meilleur des deux mondes, il peut également en faire fuir beaucoup, qui trouvent que l’hommage se rapproche un peu trop de la copie. Un ressentiment que l’on partage aussi manette en main ?
Conditions d’aperçu : Nous avons pu jouer en avance à la démo exclusive proposée par Stadia, qui dure environ une demi-heure. Le tout a été testé avec une connexion performante, permettant d’afficher le jeu dans des conditions optimales.
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Même avec la meilleure des volontés, on ne peut s’empêcher de voir que Immortals Fenyx Rising transpire par tous les pores une inspiration puisée dans le titre de Nintendo. Entre la direction artistique chatoyante des décors, l’escalade, la jauge d’énergie, les énigmes et mêmes des animations communes entre les deux jeux, il est difficile de remarquer à première vue la singularité du titre d’Ubisoft.
Il faut en réalité aller la chercher du côté de son écriture, qui joue la carte de l’humour et du second degré à fond. L’histoire de Fenyx nous est racontée via un long échange verbal entre Zeus et Prométhée, qui servent de narrateurs à ce récit.
Le titre n’hésite alors pas à éclater le 4e mur à coups d’éclairs divins en enchaînant les punchlines et les situations grotesques, lorsque Zeus s’amuse à changer ce qu’il se passe à l’écran, en n’arrivant pas – par exemple – à se décider sur la nature du boss que Fenyx doit affronter, en le faisant passer d’un lion sauvage à un coq. Pas de quoi être hilare, mais le ton rend cette aventure plus légère à suivre. Le tout est servi par une VF de qualité, menée par Lionnel Astier dans le rôle de Zeus, qui offre pour le moment une performance convaincante.
Un déjà-vu pas forcément déplaisant
On espère donc que Immortals Fenyx Rising saura maintenir cet esprit léger sur plusieurs heures sans tomber dans le lourdingue, car il aurait bien du mal à se démarquer autrement. Cela étant dit, même en étant similaire, le gameplay du titre est pour l’instant une réussite, surtout lors des combats. Ces derniers ne manquent pas de panache, avec des coups qui ont de l’impact (sauf pour les attaques à l’arc, un peu molles), des esquives rapides et même aériennes, ainsi que plusieurs capacités et armes à maitriser pour avoir le dessus sur les différents types d’adversaires.
L’émule de Zelda n’est une nouvelle fois pas loin, avec des ralentis suite à des esquives bien placées, et même parfois de Kingdom of Amalur avec des animations et une façon de bouger générale qui comportent des similitudes, mais on notera aussi une barre « d’endurance » sur chaque ennemi, qui progresse au fil des coups. Une fois pleine, l’adversaire est assommé, ce qui est pratique pour se débarrasser sans soucis de lui.
On regrette cependant que tout cela ne soit pas forcément clair lors des affrontements, la faute à une caméra qui a tendance à se placer trop en hauteur de Fenyx, ce qui gêne la lisibilité. C’est heureusement un peu mieux lors des affrontements contre les boss, même si celui présenté dans la démo n’avait rien de très palpitant.
Notons tout de même qu’un système d’infiltration est présent, mais il est difficile de le juger rien qu’avec cette démo. Dans un monde ouvert comme celui-ci, le level-design ne semble pas favoriser cette approche, ce qui devrait la rendre plutôt caduque. Reste à voir si le jeu proposera des environnements plus fermés qui en tireront profit.
Un grand monde sans grandes idées
Quand Fenyx n’est pas trop occupée à trancher en deux des gorgones ou des soldats antiques, elle se creuse les méninges avec les quelques puzzles répartis dans les différentes zones. Et si ceux-ci ne brillent (vraiment) pas par leur originalité, ils ont au moins le mérite d’être diversifiés, du moins sur le peu de temps de jeu que la démo propose. Espérons tout de même que le jeu final proposera des puzzles originaux, qui n’auront pas l’air de sortir tout droit des énigmes des temples de Breath of the Wild.
Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura des choses à faire dans Immortals Fenyx Rising. Le monde ouvert semble gargantuesque, avec de nombreux secrets à découvrir dans des renfoncements dans les montagnes, dans des bâtiments en ruines ou derrière des cascades.
De quoi chercher des trésors, mais aussi des ingrédients qui serviront à crafter des potions, via un système relativement complet qui permet de renforcer l’effet de ses mixtures au fil du temps. En dehors de cette particularité, les menus du titre ressemblent à s’y méprendre à ceux des derniers Assassin’s Creed, ce qui n’est pas un mal pour autant tant ceux-ci sont utiles et agréables à explorer.
Enfin, si nous n’avons pas abordé la partie technique du titre, c’est qu’il est pour le moment difficile de la juger sur une démo Stadia. On attendra les versions consoles (actuelles comme nouvelles) pour se faire une vraie idée.
Une fois la démo terminée, le seul constat qui s’impose est celui du manque de prise de risque, avec un jeu qui emprunte plus ou moins tout chez ses voisins sans forcément sublimer l’ensemble. Immortals Fenyx Rising est tout de même très agréable à jouer, avec un gameplay efficace et un bon feeling général, en dépit de son manque d’originalité. Sa seule véritable arme reste son humour, mais comme il s’agit d’un trait bien subjectif, le titre aura fort à faire pour convaincre ceux qui se méfient d’une copie bête et méchante de Breath of the Wild.
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Date de sortie : 03/12/2020