Aperçu King’s Bounty II – Quand un mastodonte refait surface
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Rédigé par Ludvig Auvens
Récemment, nous avons eu la chance de rejoindre 1C Entertainment pour une petite présentation d’un titre annoncé en août 2019 : King’s Bounty II. Prévu pour le printemps prochain, ce titre a de quoi ravir les fans du premier opus, ainsi que les quelques irréductibles en attente d’un nouveau Heroes of Might & Magic. Le tout, à la sauce tour par tour sur carte quadrillée, évidemment.
A la baguette de ce nouvel opus, le premier depuis de très longues années, nous retrouvons 1C Entertainment, aidé par quelques anciens de Katauri. De quoi rassurer, déjà, quant à la qualité du jeu et au respect des valeurs de la série. Mais après une telle pause pour la licence, la formule ne s’essouffle-t-elle pas un peu ?
Pour répondre à cette question, nous avons pu voir le jeu tourner pendant une heure. Les développeurs en ont également profité pour répondre à quelques interrogations sur les mécaniques de gameplay de ce King’s Bounty II, ainsi que sur le lore du titre, son héritage. Bref, on vous donne notre avis après cette sympathique présentation.
Entre nouveautés et apprentissage du passé
Qu’on se le dise tout de suite, ce King’s Bounty II, malgré son chiffre n’est la suite d’aucun autre épisode. Les clins d’œil au passé sont nombreux, mais ce nouvel opus compte bien reprendre les bases pour nous servir un menu tout à fait à part, avec une intrigue et des mécaniques capables de relancer la licence dans le cœur des jeunes et moins jeunes joueurs. Mais surtout, un King’s Bounty capable d’attirer un nouveau public, un public peut-être déjà dans le moule de la stratégie, avec Total War, ou dans le moule du tour par tour sur cartes quadrillées, avec Fire Emblem par exemple. Ou plus simplement, un public neuf, qui cherche à s’ouvrir à un nouveau genre.
Au premier coup d’œil, King’s Bounty II est parvenu à mettre une petite pichenette sur le coin du visage aux plus aguerris. En effet, la vue de dessus n’est plus, laissant place à une caméra centrée sur le héros, en vue à la 3e personne. Rien d’étonnant puisque le studio nous parle tout de même de titres tels que The Witcher et Dragon Age lorsque vient la question des inspirations. Et cela se remarque fortement dans l’atmosphère visuelle du titre.
Comme cela a toujours été le cas, le joueur devra alors diriger une petites armée, pour laquelle il recrutera diverses troupes. Ces dernières vont du paysan au dragon, en passant par les plus habituels magiciens et piquiers. Pour diriger ces troupes, trois personnages sont disponibles, chacun ayant ses propres caractéristiques, ses statistiques, rendant l’aventure unique quelque puisse être votre choix. Et puis, cris et bruits de métaux qui s’entrechoquent s’ensuivront, sur une carte quadrillée où le sang couvrira la plaine.
Sur ces cartes, les développeurs ont pris soin d’ajouter quelques obstacles, nécessitant ainsi le déplacement des troupes pour obtenir une bonne visibilité. Le combat est au tour par tour, et si votre héros ne prendra pas forcément part au combat directement, il pourra tout de même user de ses compétences et de sa magie afin de faire des dégâts dans les rangs adverses. Ainsi, si le titre ne renouvelle pas le genre, les combats promettent tout de même d’être intéressants et, sans aucun doute, un peu stressants lorsqu’une armée plus nombreuses et plus entraînée viendra barrer la route de votre héros.
Trop de dark tue le dark ?
Là où le bât blesse, cependant, c’est bien du côté de la technique pure. Si la présentation tournait avec une build non-finale, quelques défauts sont à pointer du doigt. Certes, tout est acceptable, mais ce retard technique reste présent. Le frame-rate était loin d’être stable et les modélisations avaient, par moments, de quoi faire grincer des dents. Malgré tout, nous gardons espoir quant à une amélioration de ces deux points d’ici la sortie finale du titre, dans quelques mois.
Là où nous sommes un peu moins confiants, c’est du côté des décors, où tout paraît très vide. Pour un titre qui prétend s’inspirer des plus grands, on ne peut que noter un échec pour ce point. Non, ce n’est pas mauvais, c’est juste désespérément vide. Pour la comparaison, on pourrait croire qu’on galope au milieu de la carte de Dynasty Warriors 9. C’est sûr qu’il y a mieux comme compliment.
En outre, 1C Entertainment semble avoir oublié un élément important dans la réalisation de ce titre : la palette de couleurs. Tout est terne, les couleurs revigorantes d’antan ont disparu. Certes, les développeurs veulent coller un peu plus à la dark-fantasy, mais ça ne veut pas pour autant dire que l’herbe ne doit pas être verte, ou que tous les humains doivent avoir le teint aussi pâle qu’une armée de vampires ne s’étant plus abreuvés depuis des semaines. L’avantage, c’est que c’est le genre de détails qui peuvent se régler. Mais, soyons honnêtes, les chances de voir ceci modifié, notamment à cause du revirement opéré par l’équipe sur le projet, sont très minces.
Enfin, le jeu proposera, évidemment, des arbres d’évolution pour les personnages et de l’expérience pour les troupes. Jusque-là, rien de surprenant. Et pour rester dans l’attendu, le titre proposera aussi toute une série de quêtes annexes, plus ou moins scénarisées, comme c’est devenu la norme dans tout jeu qui ne se veut pas linéaire. Espérons que ces dernières proposent suffisamment de profondeur pour valoir la peine que l’on s’y attarde. Au passage, les dialogues sont désormais mis en scène, comme l’exige une vue de dos.
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Date de sortie : 24/08/2021