Aperçu Miasma Chronicles – Un dernier tour de piste convaincant avant sa sortie
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Rédigé par Mathieu Corso
Déjà aperçu lors de la gamescom de l’année passée, Miasma Chronicles, le nouveau titre des créateurs de Mutant Year Zero, s’est de nouveau laissé approcher. C’est lors d’un press tour en Suède que nous avons eu la possibilité de jouer au nouveau jeu des p’tits gars de The Bearded Ladies. Et en prévision de sa sortie prochaine, le soft s’annonce plutôt convaincant.
Conditions de l’aperçu : Lors de notre petit voyage en Suède, nous avons pu jouer à Miasma Chronicles durant un peu plus de 7heures en tout. Le titre a été testé à ce moment là sur un très bon PC.
Sommaire
ToggleNarration et direction artistique, à boire et à manger
De ce que l’on a déjà pu voir de sa structure narrative, Miasma Chronicles devrait être assez lambda. Le titre orienté post-apo et se déroulant 140 ans après la grande stabilité nous mettra dans la peau de Elvis, et son comparse Diggs. Notre héros est à la recherche de sa mère, lui ayant confié un mystérieux gantelet pouvant contrôler le miasme, une matière énigmatique qui ravage tout sur son passage, transformant d’ailleurs la faune et la flore en monstruosités.
Concrètement, même si nous sommes forcément très curieux de voir la finalité de son histoire, Miasma Chronicles n’a pas une trame des plus originales. Outre le duo Elvis/Diggs qui offre des dialogues pas trop mal écrits et une ville de Sedentary vraiment vivante, on ne peut pas réellement affirmer que l’histoire soit attrayante. On a pour le moment, l’impression de se retrouver en face d’une énième histoire post-apocalyptique. Et même s’il y a quelques interrogations plaisantes qu’il nous tarde de percer dans le jeu final, nous attendons de voir si le résultat final sera à la hauteur. Pour l’heure, nous ne sommes pas pleinement convaincus.
Néanmoins, Miasma Chronicles peut devenir une petite claque artistique, s’il continue sur sa lancée tout le long du jeu. S’il est évident que lors de notre prise en main, le tout nous a fait une fois de plus penser à Mutant Year Zero – et les développeurs ne s’en cachent pas d’ailleurs -, il faut bien admettre qu’il y a quelques différences notables dans l’esthétique. En effet, nous avons quand même quelques dissimilitudes dans certains environnements, voire les protagonistes qui vont nous accompagner durant notre périple. Le soft devrait se doter au fil de notre progression de biomes plus diversifiés (chose qui était à ce stade, difficile à vérifier). En tout cas, si le jeu claque bien sur l’habillage, nous demandons à voir s’il arrivera à s’extirper pour de bon de l’étiquette Mutant Year Zero lui collant à la peau.
Une expérience tactique plus permissive
Si vous avez déjà joué à Mutant Year Zero: Road to Eden voire à un XCOM-Like, vous ne serez certainement pas dépaysé par son gameplay. Avant de justement venir sur la partie exploration qui sera tout aussi importante, le jeu arbore un aspect tactique au tour par tour. Sur ce point là c’est classique, vous avez comme toujours deux actions par personnage, une pour vous déplacer et tirer ou utiliser vos autres compétences, ou bien juste vous déplacer très loin, ce qui consomme automatiquement deux points d’action. Vous l’aurez compris, la maniabilité est fatalement dans la lignée de Mutant Year Zero avec le retour des fameux pourcentages voire le système de couverture complète ou partielle.
Néanmoins, d’autres éléments intéressants sont venus se greffer à ce gameplay tactique. Dans un premier temps, sa difficulté est adoucie, tout en disposant de deux modes tactiques bien précis : le mode tactique léger ou complet. Le premier sera un mode tactique plus simplifié et permissif, tandis que l’autre sera indéniablement plus punitif et précis sur les pourcentages de chance de toucher divers ennemis en fonction de leur position ou leur distance. Il est pour le moment difficile de donner un avis là-dessus, étant donné que nous n’avons touché qu’au mode tactique complet qui étonnamment, semblait relativement juste et pas nécessairement punitif. Autrement dit, chaque erreur commise venait forcément de notre part, et pas du jeu.
Dans un second temps, les p’tits gars de The Bearded Ladies ont eu la bonne idée de rendre une copie plus propre sur la partie infiltration. Le champ de vision des ennemis est désormais beaucoup plus clair sur l’interface, et cela permet justement de se la jouer infiltration bien comme il faut. Il est au passage toujours possible de passer du mode exploration au mode embuscade, lorsque des ennemis sont à proximité. Ceci est censé vous donner la faculté d’éliminer quelques ennemis un peu isolés à la volée pour se faciliter la tâche. Nous avons eu, dans notre preview, Jade, seule protagoniste à pouvoir éliminer ses cibles à l’aide de son sniper silencieux, et pouvant ainsi éviter d’éveiller les soupçons des autres adversaires sur la zone.
Les développeurs ont donc bien compris qu’il était primordial d’avoir des personnages ayant des spécificités propres, contrairement à un Mutant Year Zero où tout le monde pouvait avoir des armes silencieuses. Cette séquence est bien gérée, et permet d’encore mieux se faciliter la tâche avant d’aborder des combats frontaux obligatoires. Notez d’ailleurs qu’il sera possible pour Jade de balancer quelques bouteilles de verres pour faire diversion, et profiter de cette faille pour éliminer certaines créatures ou bandits gênants pour progresser. Indéniablement, ces petits détails enrichissent et embellissent le gameplay, toujours aussi jouissif.
Le plaisir ou la frustration d’éliminer ou rater nos cibles comme dans un jeu de rôle papier est plaisant de bout en bout, et la moindre erreur ou précipitation de votre part abouti souvent à un game over. La patience sera à privilégier sur ce titre, bien qu’il soit plus accessible pour les nouveaux venus du genre si on le compare une nouvelle fois à Mutant Year Zero. Le titre, dans son mode standard, est beaucoup plus facile et même si vous ne voulez pas passer par l’infiltration pour éliminer vos ennemis, sachez qu’il sera quand même possible de remporter vos batailles acharnées. La palette de modes de difficultés proposée permet justement d’accueillir tout type de joueurs à bras ouvert, et c’est une bonne chose pour toucher un maximum de personnes, habitués aux jeux tactiques ou non.
Trois personnages, trois fois plus de plaisir ?
Comme Mutant Year Zero, de nouveaux personnages viendront vous rejoindre au fil du jeu. Toutefois, il est à noter que vous ne partirez en vadrouille que par groupes de 3. Il sera ainsi possible, comme la précédente production de The Bearded Ladies, de choisir qui emmener avec nous en fonction de chaque habileté de chaque personnage. La raison pour laquelle le studio est resté sur cette idée est, comme l’a dit Mark Parker le producteur du jeu, que seulement trois personnages à gérer sur ces phases de combats était suffisant. Au moins, cela forcera le joueur à faire des choix.
L’élément le plus peaufiné du nouveau titre de The Bearded Ladies, ce sont indéniablement les habiletés différentes de chaque personnage. Chacun aura un arbre de compétences beaucoup plus diversifié avec par exemple un Diggs qui aura la possibilité de se déplacer très loin pendant les combats, puis d’utiliser une action bonus pour shooter un adversaire à proximité. Quant à Elvis, il pourra utiliser la compétence surveillance, permettant de tirer sur chaque ennemi passant dans son champ de vision. Clairement, chaque capacité apportera un plus dans les affrontements tactiques.
Tout est bien calibré, et le miasme offre encore plus de possibilités de gameplay. Elvis pouvant, au fil du jeu, interagir avec cette matière étrange, le bougre pourra glaner des compétences provenant de différents torrents de miasme. Ainsi, nous avons pu entrevoir deux pouvoirs dans cette preview. Moyennant de l’Energie, Elvis avait soit la capacité de projeter ses ennemis sur certains éléments du décors ou d’autres adversaires, provoquant des dégâts, ou simplement d’envoyer une grosse décharge électrique, pouvant toucher jusqu’à trois cibles. Ces pouvoirs sont très funs à utiliser, et peuvent être d’intéressants moyens de venir à bout d’un ou plusieurs ennemis en simultané, à condition de bien s’y prendre. Nous avons déjà hâte de découvrir les prochains pouvoirs que pourra obtenir Elvis sur le jeu final.
Pour terminer, notez qu’il y aura apparemment d’autres personnages que l’on rencontrera au fil de notre progression, qui pourront eux aussi contrôler les pouvoirs du miasme comme Elvis. Par ailleurs, sachez que le titre opte pour une personnalisation également poussée avec des éléments glanés en chemin pouvant améliorer nos armes pour faire plus de dégâts critiques par exemple, mais aussi améliorer nos compétences de miasme via des puces trouvées. Cela aura pour effet de faire plus de dégâts, notamment élémentaires. Autant dire que sur cet aspect, Miasma Chronicles sera indéniablement super complet dans l’amélioration de notre personnage via l’équipement et les compétences, tout en ayant une interface il faut le dire, assez concise et avec peu de ratés.
L’exploration, une partie mieux peaufinée ?
Outre la narration et son aspect purement tactique, Miasma Chronicles sera trois fois plus grand que Mutant Year Zero. Effectivement, il y aura beaucoup plus de zones à explorer, et vous aurez un QG principal du nom de Sedentary. Ici, vous aurez la possibilité de suivre vos missions principales, mais aussi de marchander. Avec du plastique trouvé de ci de là et representant la monnaie du jeu, vous aurez la possibilité d’acheter de nouvelles armes ou des consommables. Mais évidemment, il faudra faire des choix méticuleux dans l’achat de votre équipement, étant donné que le plastique ne se trouve pas à tous les coins de rues.
Ceci dit, l’exploration est ici une feature qui récompense grassement le joueur. Les moindres recoins fouillés sont grisants, et permettent de récolter au choix des équipements très attrayants, du plastique en masse ou bien quelques kits de soin qui peuvent vous aider dans votre quête. Qui plus est, tout cet aspect est mieux ficelé que Mutant Year Zero avec des environnements plus larges, qui prennent la forme de puzzles. Il n’est pas rare de trouver quelques portes verrouillées renfermant de precieux artefacts ou armes, vous forçant à encore plus fouiner afin de trouver le badge, le code ou la clé vous permettant d’y accéder.
Qu’on se le dise, l’exploration est passionnante dans Miasma Chronicles, et bien plus variée. De plus, des quêtes secondaires sont de la partie. Mais bien entendu, et comme le faisait Mutant Year Zero, il vous faudra à minima avoir le niveau recommandé pour accéder à ces zones. Ce ne sera pas impossible de les faire avec un bas niveau, mais ce sera logiquement plus long et complexe si vous vous y prenez bien selon les dires de Lee Varley, le lead game director du jeu. C’est une bonne chose. Sachez que pour l’heure, les missions annexes ne se résumaient qu’à sauver des survivants, ou bien trouver des Watchers, de mystérieuses créatures qui en savent bien plus que notre héros. C’est classique, mais ces missions optionnelles servent à recevoir des récompenses alléchantes, et ainsi améliorer vos divers personnages, dont le levelling est d’ailleurs automatique.
Une prouesse technique, ou presque
L’un des points restant à améliorer demeure la technique. Reprenant les bases de Mutant Year Zero en terme de moteur graphique, le soft arrive encore à être beau sur pas mal d’effets et de textures, comme les modèles 3D. En revanche, nous sommes une fois encore loin de la claque, et nous avons pu encore noter sur cette build, quelques soucis de framerate. Pour le reste, c’est plus que bon que ce soit dans les animations ou la chorégraphie des combats tactiques, bien ficelés. Il y a encore quelques bugs çà et là mais qu’on se le dise, cela devrait etre peaufiné comme il faut d’ici sa sortie prochaine.
La bande-sonore a elle aussi attrapé le syndrome Mutant Year Zero. On y retrouve une atmosphère électro/synthé dans les musiques, ce qui laisse hélas encore penser au précédent titre du studio. Est-ce un mal ? Eh bien, oui et non, dans la mesure où cela marche finalement bien, même si certains joueurs y verront forcément des similitudes. Néanmoins, le doublage est impeccable, avec un bon acting qui devrait être de même qualité tout au long du jeu, on l’espère.
Avant sa sortie ce mois-ci, Miasma Chronicles nous a bien convaincu. Si bien évidemment, les similitudes avec la précédente production de The Bearded Ladies se font encore un peu ressentir, le studio suédois a cependant fait son maximum pour améliorer la formule tactique et exploration. Tout y est plus clair, l’aspect jeu de rôle papier est complet, et les pouvoirs du Miasme apportent une petite touche agréable. Qui plus est, et même si le gameplay sera sensiblement le même que Mutant Year Zero, les développeurs ont redoublé d’efforts pour quand même se différencier sur l’esthétique, les habiletés de chaque protagoniste ou encore le nombre de zones à visiter. Nous avons pu aussi voir qu’il y a eu de bons ajustements sur le level-design, encourageant l’exploration mais aussi le côté infiltration via le système d’embuscade. Par ailleurs Miasma Chronicles sera plus permissif que le précédent jeu du studio, tout en étant vraiment plus fun et jouissif grâce à ses nouveautés. Rendez-vous le 21 mai prochain pour confirmer notre bonne impression sur le titre qui a le potentiel pour charmer son monde, même si nous avons encore des réserves sur sa narration, pas très originale.
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Date de sortie : 23/05/2023