Aperçu Neverlooted Dungeon – Le Dungeon Crawler qui rend paranoïaque
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Rédigé par Falk
Neverlooted Dungeon est un jeu d’aventure/dungeon crawler indépendant développé par Wild Mage Games, studio basé à Grenoble et composé d’un seul développeur : Arnaud Emilien. Héritier de l’âge d’or des jeux à la première personne comme Thief, Deus Ex ou encore des RPG papier style Donjons et Dragons, Neverlooted Dungeon nous invite à prendre d’assaut une gigantesque forteresse où le moindre recoin peut s’avérer mortel, en usant de tous les stratagèmes possibles pour en sortir vivant. Vous prendrez bien une petite leçon de level design ?
Conditions de l’aperçu : A l’occasion de L’AG French Direct, nous avons pu jouer une grosse poignée d’heures à une version alpha du titre sur PC. Non représentative du jeu final, cette version nous a tout de même permis d’avoir un bon aperçu de l’aventure dans sa globalité.
Sommaire
ToggleSeul avec sa torche et son couteau
Dans Neverlooted Dungeon, vous êtes un explorateur solitaire. Armé d’une épée ou de n’importe quelle arme trouvée sur votre route, vous aurez pour objectif de parvenir en vie à la fin de chaque niveau du « Donjon jamais pillé », puisque tel est son joli sobriquet en français. Afin de ne pas rendre la tâche plus difficile qu’elle ne l’est déjà, vous croiserez des lits de camp au sein des zones qui serviront de checkpoints, vous faisant recommencer au dernier lit croisé avant votre mort.
Jamais pillé… mais aussi extrêmement mal éclairé. Il sera vital de tenir en main libre une source de lumière, improvisée ou non. Bougies, chandeliers, torches, bâton magique, tout ce qu’il faudra pour éviter une mort quasi certaine. Car Neverlooted Dungeon ne vous veut pas du bien. Il se gaussera au contraire de vos chutes, empalements, écrasements, et comme le jeu impitoyable qu’il est, vous fera régulièrement perdre l’intégralité de votre inventaire, comme si ce n’était pas déjà assez drôle.
Vous aurez malgré tout la possibilité de revenir à votre cadavre fraichement découpé pour récupérer vos biens, mais pas toujours, ce dernier devenant parfois inaccessible selon l’endroit de votre défaite. On se dépêchera de mettre une partie de l’inventaire dans un coffre « cloud » (la bonne blague) dans lequel les objets seront stockés après votre mort.
Bienvenue en enfer
Si les armes servent à défaire les ennemis dans un système de combat assez rudimentaire, ces petites rixes, en plus d’être rares, ne sont pas le cœur du titre. Votre véritable némésis, c’est l’environnement, perclus de pièges et autres plaques de pressions déclenchant des mécanismes mortels. Vos yeux seront vos meilleurs alliés dans ce dédale de couloirs sombres aux embranchements confus et labyrinthiques.
Le moindre objet peut être ramassé pour remplir un inventaire très limité, et tous ont une utilité. La nourriture servira à vous rendre un peu de vie, quand le café boostera momentanément vos mouvements, vous permettant au hasard de passer au travers d’un piège trop véloce pour vos pauvres jambes.
Vous aurez l’occasion de ramasser des pièces pour renflouer votre bourse, histoire d’acheter quelque items très utiles à la seule âme qui vive à part vous : le marchand. Ses articles sont chers, et pour peu que le donjon ait régulièrement raison de notre âme en peine, on se retrouvera bien souvent la bourse vide, en se convaincant bon gré mal gré qu’après tout, c’est bien plus drôle d’explorer à poil.
Le labyrinthe du prank
Sournois, Neverlooted Dungeon l’est assurément. Fort d’un level design tortueux à dessein, on se perd régulièrement dans ses entrailles jonchées d’énigmes, de chemins dérobés et autres raccourcis salvateurs. En l’absence de carte, il faudra se résoudre à faire confiance à notre instinct et à notre sens de l’orientation. Le titre se veut de plus en plus impitoyable au fil des niveaux, et on aura tôt fait d’user de notre dernière carte : l’improvisation.
Disposant d’une physique permissive et riche d’expérimentations, on s’amusera à déclencher les pièges en lançant une simple tasse, ou en les évitant à l’aide d’un pont de fortune fabriqué à l’aide de caisses et de tonneaux. Une certaine baguette de lévitation vous permettra de soulever les objets lointains et de les déplacer à votre guise. Cet aspect bac à sable fut l’une des grandes réussites de cette version alpha.
Selon les outils dont vous disposerez à un instant T, vous trouverez toujours un moyen de parvenir à vos fins. Un peu de matière grise et d’observation feront l’affaire. Le système d’interaction avec le décor s’inspire de titres comme Amnesia, et on pousse/tire n’importe quel élément du décor à l’aide d’un clic maintenu suivi d’un mouvement de la souris, dévoilant les nombreux secrets qui se cachent derrière le mobilier. Dès lors, on ne boudera pas notre plaisir de saccager la moindre pièce bien rangée à la recherche d’un bouton dissimulé au mur. On ouvre l’œil on vous dit !
Le minimalisme au service de l’immersion
Techniquement, dans cette version alpha, le titre de Wild Mage Games verse dans le minimalisme assumé. Visuellement très simple voire simpliste, Neverlooted Dungeon se veut d’une clarté à toute épreuve en privilégiant une direction artistique épurée aux contrastes poussés à bloc afin de rendre les lieux non-éclairés injouables.
Bercé par le son de nos pas et par des musiques d’ambiance mystérieuses ou oppressantes, la solitude éprouvée pendant l’exploration fait mouche. Chaque niveau s’inscrit dans une thématique particulière allant des douves aux salles de tortures en passant par un temple religieux, et le sentiment d’explorer une forteresse au design cohérent malgré la folie évidente de son architecte est efficace.
On tremble de peur devant chaque couloir un peu trop long pour être honnête, notre claustrophobie rudement mise à l’épreuve dans ce dédale étouffant. Une ambiance réussie donc, ainsi que des mécaniques convaincantes dans cette première version alpha de Neverlooted Dungeon. On attend avec impatience de voir quel sort nous réservera le jeu une fois fini.
Cette version alpha de Neverlooted Dungeon pose les bases d’un concept aussi malin que vicieux. Au sortir de nos sessions, le titre de Wild Mage Games/Arnaud Emilien laisse un joli gout de reviens-y masochiste. Impitoyables et jouissant d’un level design labyrinthique, les différents niveaux du donjon jamais pillé nous en ont fait voir de toutes les couleurs, tout en nous laissant utiliser comme bon nous semble la palette d’outils à disposition. Une vision intéressante d’un game design inspiré des plus grands, qui nous fait attendre la version finale avec intérêt mais surtout la peur au ventre, malgré une version encore en chantier de par son statut d’alpha. On croise les doigts que cette base solide transforme l’essai.
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Date de sortie : N/C