Aperçu Resident Evil 4 Remake – Le jeu culte revient encore une fois, transfiguré ?
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Rédigé par Falk
Resident Evil 4, c’est un peu le Skyrim de Capcom. On ne le présente plus tant ses nombreuses itérations sur toutes les générations ont créé l’évènement. Pour rappel, le titre est sorti sur Gamecube, PS2, PC, Wii, iOS, PS3, Xbox 360, puis de nouveau sur PC, sur WiiU, et enfin sur PS4 et Xbox One.
Connu pour avoir révolutionné le jeu d’action en 2005, considéré comme le plus culte de la saga, mais aussi comme le meilleur de tous par une grande partie de la communauté, ce n’était qu’une question de temps avant qu’un remake en bonne et due forme pointe le bout de son nez. Ici, pas question de lissage, de remaster, d’améliorations ça et là. Non il s’agit bel et bien d’une refonte totale du titre d’origine. Nous avons pu mettre la main dessus pendant un peu moins d’une heure et on vous fait part de nos impressions.
Conditions de l’aperçu : Nous avons joué à Resident Evil 4 Remake sur PS5 via une démo de 45 minutes chez Capcom France, à l’occasion d’un évènement presse dédié au jeu.
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Quoi de mieux pour apprécier les changements apportés à cette nouvelle version de Resident Evil 4 que de retracer le tout début du jeu jusqu’à la scène culte du village qui a tant fait suer bon nombre d’entre nous en 2005. A l’instar de l’original, Léon est fraichement débarqué dans la forêt aux abords de la bourgade et il ne faut pas plus de quelque minutes pour constater l’ampleur des modifications apportées au level design.
Loin de la réplique bête et méchante, ce dernier s’est vu enrichi au profit d’une immersion approfondie. Là où il ne fallait qu’une poignée de secondes pour rejoindre la première maison, Resident Evil 4 Remake s’amuse à faire durer le plaisir en nous faisant profiter de cette ambiance champêtre presque burtonienne durant 5 bonnes minutes de marche. C’est un tout nouveau décor à découvrir, la forêt fait en effet l’objet d’un soin tout particulier et prend ici la forme d’un vrai niveau d’introduction.
De la même manière, la première maison qui marque notre première rencontre avec les autochtones se voit ici transformée en immense bâtisse, rallongeant considérablement la durée d’exploration de son intérieur. Des couloirs, plusieurs pièces à visiter, un escalier menant à la cave, des cutscenes complètement nouvelles, encore une preuve que ce remake n’a pas volé son nom. Si tant est qu’il poursuive sur cette lancée par la suite, Resident Evil 4 Remake a pour le moment tout d’une revisite profonde et audacieuse qui a la ferme intention de surprendre les fans sur la construction de ses niveaux.
Bon c’est beau ou pas ?
Annoncé sur nouvelle mais aussi ancienne génération, Resident Evil 4 Remake nous a fait forte impression d’un point de vue esthétique. La démo tournait sur PS5, nous ne pouvons donc pas nous prononcer sur sa version PS4. Capcom a abattu un travail colossal sur la direction artistique qui donne au titre une toute nouvelle identité. En premier lieu via une palette de couleurs plus saturée, loin des tons grisâtres/maronnasses auxquels on était habitués. La forêt semble tout droit sortie d’un film de Tim Burton, baignée dans le bleu profond d’une nuit américaine. Les feuillages très fournis vacillent au grès du vent en laissant filtrer quelque rayons de lune, l’ambiance à couper au couteau bercée par le cliquetis des cages à oiseau suspendues aux branches.
C’est une véritable redécouverte visuelle et sonore. Ce renouveau artistique s’accompagne évidemment de nouvelles textures très détaillées, notamment dans les intérieurs où l’alliance de détails et de jeux de lumière tisse une atmosphère vraiment saisissante. On n’en dira pas autant des extérieurs de jour, qui trahissent quelque peu la sortie du titre sur ancienne génération. Les textures y sont plus grossières lorsqu’on les regarde de trop près, rien d’alarmant bien sûr, mais il nous tarde d’apercevoir le résultat sur PS4.
Visuellement transfiguré et définitivement impressionnant lorsqu’on le compare à l’opus original, Resident Evil 4 Remake ne s’arrête pas au simple ravalement de façade. C’est aussi l’occasion d’apprécier la foultitude de nouveaux détails rajoutés par le studio de développement. Leon se couvre le nez lorsqu’il approche d’un corps en décomposition, les planches du pont en bois s’affaissent chacune individuellement sous ses pas, et les blessures subies restent sur son corps jusqu’à ce qu’il se soigne. A ce titre, ce remake nous a semblé bien plus violent et crû que son ancêtre. Les impacts de balles défigurent durablement vos ennemis, les coups de hache font apparaitre sur Leon des cicatrices sanguinolentes précisément à l’endroit de l’impact…
Et on en oublie des dizaines de la sorte. Cette attention portée sur les petites choses qui passeront pour certains inaperçues force le respect, et de ce point de vue, Resident Evil 4 Remake met les petits plats dans les grands. Capcom fait ici le choix d’une proposition franche et assumée qui tranche radicalement avec l’esthétique d’origine, ce qui n’est pas forcément le cas dans tous les domaines.
Un gameplay entre tradition et modernité…
Le studio est de toute évidence au courant qu’il manipule un matériau fragile et propice aux réactions échauffées d’une communauté aux aguets. Remettre en question le gameplay d’une pièce maitresse et culte comme celle-ci tient plus du numéro d’équilibriste que de l’évidence, et bien qu’on ait peine à le croire, nous sommes en 2022, soit plus de 17 ans d’idées et d’innovations séparant Resident Evil 4 de son remake.
Capcom a ici fait le choix de la sécurité, tout en se permettant quelques ajustements bienvenus. Leon est en effet plus souple et moins lourd à déplacer, la caméra s’éloigne quelque peu et se place naturellement pour donner aux cadres l’aspect le plus cinématographique possible. L’interface elle aussi a eu droit à son coup de polish en s’inspirant des épisodes RE2 Remake et RE3 Remake. Plus moderne et en phase avec les standards actuels, elle est désormais modèle de clarté et de fluidité lorsqu’il s’agit de combiner les objets grâce aux recettes préenregistrées. La gestion de l’inventaire n’a jamais été aussi intuitive qu’aujourd’hui.
Au cœur de cette présentation, la phase de survie dans le village se voit agrémentée de possibilités multiples par rapport à l’original. Au rang des surprises, un bouton dédié permettant à Leon de s’accroupir pour être discret, et se débarrasser d’un ennemi sans attirer l’attention de ses compères. Une fois la cohue déclenchée, vous pourrez comme à l’ancienne vous barricader dans la maison, ou bien rester à l’extérieur pour profiter de petites nouveautés surprenantes. La vache dans l’étable se situe dorénavant sous une lampe à huile qui peut être décrochée pour enflammer le pauvre animal qui foncera tout feu tout flamme sur tout ce qui bouge, vous compris. Egalement, selon l’endroit où Leon se trouve à un instant T, de courtes cutscenes peuvent survenir, vous mettant par exemple à la merci de monsieur-tronçonneuse qui détruira une partie du décor, rendant de ce fait certains passages inaccessibles.
… Mais le derrière entre deux chaises ?
Bien plus que de simples détails ajoutés pour faire bon genre, la séquence culte s’en retrouve sublimée, enrichie d’expérimentations et de nouvelles scènes qui font monter encore d’un cran son intensité. Tous ces changements modernisent et remettent au gout du jour un titre qui malgré son âge a plutôt bien résisté aux affres du temps. En témoigne le choix de Capcom de garder une certaine lourdeur dans les déplacements. On peut se mouvoir en tirant, mais Leon ne sera pas des plus habiles dès lors qu’il pointe son arme.
Ce choix de game design soulève toutefois quelques interrogations quant à cette nouvelle mouture. Resident Evil 4 Remake étant mu par une souplesse nouvelle, bénéficiant d’animations flambant neuves et de sensations de tir décuplées, il est assez perturbant de retrouver également ses aspects les plus rigides qui font certes le charme de l’ancien, mais auront peut-être plus de mal à s’imbriquer dans tout ce lot de nouveautés dopées au modernisme. Espérons juste que cette étrange ambiguïté ne le desserve pas sur le long terme.
Pas de doute, Resident Evil 4 Remake s’annonce comme une refonte totale du jeu culte, particulièrement sur sa direction artistique, la construction de son level design et via la quantité astronomique de petits détails qui ornementent désormais l’expérience. Ce qui permettra aux fans de redécouvrir leur jeu favori de fond en comble, en ayant presque jamais l’impression de refouler des sentiers battus. Plus dynamique, plus violent, beau comme un diable et bénéficiant d’ajouts bienvenus comme la furtivité, le titre de Capcom semble cependant rester fidèle à ses racines en gardant certaines rigidités qui faisaient tout son sel en 2005. Une ambiguïté qui aura le mérite d’essayer de contenter tout le monde, mais qui interroge quand tout le reste jouit d’une fluidité et d’une approche nouvelle. En attendant, Resident Evil 4 Remake semble bien parti pour sublimer un chef d’œuvre dans le plus grand des respects qui lui est dû. Et c’est le plus important.
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Date de sortie : 24/03/2023