Aperçu RiMS Racing – Un premier contact mitigé (voire inquiétant ?) à deux mois de la sortie
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Rédigé par PikaDocMaster78/PikaDoc42
Assez discret depuis son annonce lors de la Nacon Connect 2020, RiMS Racing, la nouvelle simulation de motos développée par le studio milanais RaceWard, sera disponible sur PC et consoles le 19 août prochain. A deux mois de sa sortie, ce titre plein de promesses a décidé de se laisser approcher par la presse. Malheureusement, on ne peut pas dire que la version que nous avons eu entre les mains soit particulièrement séduisante et on vous explique pourquoi dans cet aperçu.
Conditions d’aperçu : Aperçu réalisé à la manette sur un écran 1080p et un PC possédant une mémoire vive de 8 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDA GeForce RTX 2060. La version en cours de développement du titre a tourné en configuration Ultra pendant environ 6 heures, temps nécessaire pour profiter du début du mode Carrière et rouler avec plusieurs motos sur les différents circuits proposés tout en jouant avec les paramètres de la conduite, de l’IA et de la météo.
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ToggleUn gameplay réaliste et exigeant vous dites ?
Il y a environ un an, Marco Ponte, le patron de RaceWard Studio, avait déclaré vouloir proposer un gameplay capable de ravir les plus exigeants avec un minimum d’accessibilité. On ignore s’il y a eu un changement de direction dans le développement du titre entre-temps mais, dès les premiers tours de piste, on n’a pas eu l’impression que cette promesse soit vraiment respectée. Une bonne nouvelle pour les néophytes, pas pour les fans ardus de simracing.
Rassurez-vous, l’expérience répond aux normes d’un jeu axé simulation. Rouler sur un tracé sec est plus facile que si celui-ci est mouillé, certaines portions d’un circuit sont plus simples à parcourir que d’autres et devoir gérer les freins avant et arrière séparément ainsi que la transmission et la position de notre pilote sur la moto manuellement n’est pas évident. De plus, le jeu n’intègre pas de flashbacks, afin que les accidents aient de vraies conséquences sur votre course, ni d’aide aux réglages.
Cependant, la profondeur du pilotage n’est clairement pas au niveau des productions Milestone qui sont une référence dans ce domaine. Cela se voit dans la liste des paramètres à la conduite qui est assez pauvre pour le genre et dans la prise en main elle-même.
Mais ce qui fait vraiment défaut au titre, c’est le manque de réalisme de la physique du véhicule et du conducteur. Chaque bécane a beau être unique, que ce soit en termes de design ou de performances, on ressent trop peu de différences entre elles.
Quant aux collisions et aux chutes, elles ne sont absolument pas naturelles. Mention spéciale au pilote qui, malgré une attitude plutôt cohérente sur la moto, n’est en fait qu’un pantin désarticulé qui pourra voler dans les airs au moindre crash. Bref, le gameplay paraît correct mais on a déjà vu beaucoup mieux.
Une Carrière complète mais classique et sans aucun challenge ?
A défaut de nous satisfaire pleinement sur la conduite, RiMS Racing fait tout de même quelques efforts pour éveiller notre intérêt concernant son mode Carrière. Extrêmement classique mais complet dans sa conception, votre hub sans âme vous permettra de participer à des événements se déroulant sur quinze circuits et pistes différentes (Zolder, Nürburgring, Million Dollar Highway…) afin de débloquer les huit motos disponibles dans le jeu (considérées comme étant les meilleures au monde), obtenir des points d’écurie à dépenser dans les arbres sommaires et sans grande originalité d’ingénierie, de recherche et de management ainsi que gagner des crédits in-game.
Cet argent est indispensable pour personnaliser le look de votre pilote et surtout pour améliorer et entretenir vos deux-roues qui s’useront au fur et à mesure, notamment à cause des chutes. Un point sur lequel les développeurs ont mis énormément de cœur à l’ouvrage puisqu’il est possible de modifier pas moins de quarante-cinq parties différentes de chaque véhicule. Étriers, freins, disques, échappement, pneus, carénage, il y a vraiment de quoi s’amuser et on sent enfin que nous avons affaire à un projet imaginé par des férus de motos.
Sachez que RaceWard Studio a même poussé ce côté mécano encore plus loin en implémentant un système nous demandant de retirer et d’installer les pièces manuellement par l’intermédiaire de nombreux QTE (mécanique également disponible lors d’un arrêt aux stands). Une idée sympathique sur le papier qui devient rapidement lassante tellement il y en a. Résultat, les développeurs ont ajouté l’opportunité d’effectuer cette tâche ingrate automatiquement en passant par l’arbre d’ingénierie.
Autre problème, le challenge proposé lors des premiers événements de la Carrière n’a jamais été au rendez-vous. Contrairement au mode Course Unique qui permet de modifier la difficulté de l’IA via une jauge allant de 1 à 100 %, ici, il semblerait que le défi imposé n’aille pas au-delà du niveau Pro qui est loin d’être à la hauteur de son nom. Malgré quelques bonnes prestations en qualifications, la concurrence peine à suivre le rythme en course.
Mais le pire, c’est que nos adversaires conduisent comme s’ils se croyaient seuls sur la piste en permanence et, comme le système de pénalités n’inflige une sanction qu’en cas de faux départ ou d’une sortie de route, cela devient vite agaçant. Espérons que ce comportement soit amélioré d’ici la sortie.
C’est ça le KT Engine ?
Terminons cette découverte de RiMS Racing en évoquant l’aspect technique qui est assez inquiétant, un sentiment qui n’est pas uniquement dû aux bugs rencontrés ni au framerate instable subi pendant la phase d’essai.
Même si nous avons conscience que le jeu est encore en développement et qu’il est destiné à sortir sur de nombreuses plateformes dont la Switch, le rendu visuel proposé à deux mois du lancement ne fait pas honneur au KT Engine qui a pourtant déjà montré de belles choses sur la licence WRC. Certains plans, notamment lorsqu’une course se dispute sous un coucher de soleil ou par temps sec sur piste humide, peuvent être assez jolis mais on est loin de la claque graphique.
Quant à la réalisation, là encore, ce n’est pas fameux. La mise en scène est inexistante, les menus et l’interface ne respirent pas le modernisme, il n’y a pas de météo dynamique, la trajectoire affichée à l’écran est imprécise et le sound design se contente d’être correct sans plus. Ce n’est pas brillant.
Difficile d’être emballé par ces premiers tours de chauffe sur RiMS Racing. S’il est évident qu’un gros travail a été fourni pour proposer une personnalisation des motos très dense, le gameplay axé simulation semble correct mais manque de profondeur et de réalisme, la Carrière est très classique dans sa conception, l’IA n’est pas encore au point, huit véhicules et quinze circuits, ce n’est pas beaucoup, et que dire de la réalisation austère et de l’aspect technique qui risque d’avoir bien du mal à se hisser au même niveau qu’un WRC. Oui, le titre est encore en développement. Oui, il est plus pensé pour les amoureux de deux-roues que les passionnés de jeux vidéo. Oui, peut-être qu’on en attend trop de cette nouvelle licence. Mais après toutes les belles paroles prononcées par les développeurs l’an dernier, comment ne pas être exigeant avec ce titre. Évitons tout de même d’être alarmiste car, après tout, il reste encore deux mois avant la sortie. Cependant, on ne voit pas comment cette simulation pourrait nous séduire le 19 août prochain sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et Nintendo Switch. Croisons les doigts pour que la production du studio milanais nous fasse mentir.
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Date de sortie : 19/08/2021