Aperçu Scorn – Le FPS horrifique à la Giger a encore beaucoup de choses à prouver…
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Rédigé par Mathieu Corso
Attendu depuis cinq longues années, Scorn s’est finalement laissé approcher lors de la Gamescom 2022. Programmé pour une sortie le 21 octobre prochain sur PC et Xbox Series X|S, le FPS horrifique s’inspirant largement des travaux de Hans Ruedi Giger doit encore nous prouver beaucoup de choses, puisque cette session de gameplay nous a déçue sur quelques points cruciaux.
Conditions de l’aperçu : Nous avons joué au début du jeu durant 55 minutes. Le titre a été testé sur PC au combo clavier/souris.
L’ambiance graphique/artistique, ça commence pourtant bien
Avant de parler des détails qui fâchent il faut bien admettre une chose : l’ambiance proposée par Scorn est vraiment exceptionnelle. Rien que sur le début de la démo, représentant plus ou moins l’introduction, le titre d’Ebb Software arrive efficacement à nous mettre mal à l’aise avec notre personnage sortant d’une « prison » organique peu ragoutante. Qui plus est, notre protagoniste semble avoir des visions parallèles, entre décors désertiques d’un côté, et environnements organiques voire poisseux de l’autre. En tout cas, le point de départ de Scorn proposera de découvrir des mystères horrifiques.
Quant à la patte artistique, Scorn tape très vite dans l’œil. Cette démo nous a fait avancer dans des panoramas crasseux, peuplés de mécanismes et de créatures très étranges. Qu’on se le dise, tout ceci contribue à renforcer cette ambiance malsaine, sublimée par une bande-son qui renforce le sentiment d’oppression et de malaise à chaque instant. Le moindre arrière-plan ou détail est juste glauque à souhait. Quand Ebb Software nous promettait que chaque décor raconterait une histoire, il ne nous mentait pas. Au passage on espère que l’histoire, qui sera sujette à interprétations, viendra nous satisfaire sur la version complète, même si cela est bien parti avec son côté énigmatique et torturé réussi.
Outre l’habillage artistique, on attendait de voir ce qu’allait donner Scorn sur le point de vue graphique. Une fois sorti de la démo, on retiendra indubitablement que le titre est une claque graphique. Il faut l’admettre, le niveau de détail est impressionnant, fidèle aux travaux de Giger, et doté qui plus est d’une optimisation aux petits oignons. Franchement, on en redemande encore, et sur ces nombreux points cités Scorn pourrait bien faire forte impression. Cependant, nous allons arriver aux points qui dérangent.
Un gameplay mou avec une progression laborieuse
Car l’un des premiers points qui nous ont laissé complètement de marbre, c’est le gameplay. Ici, nous aurons des déplacements globalement mollassons et avec une introduction qui n’aide pas, le tout faisant presque office de « walking simulator » au début. Il nous fallait activer quelques mécanismes organiques afin d’ouvrir une porte, nous permettant d’arriver dans une immense salle où se dressait un premier puzzle. Apparemment, comme nous l’a expliqué le développeur, la progression de Scorn s’axera systématiquement sur des grandes salles de ce type, et nécessitera ainsi de résoudre les différentes énigmes qui s’offrent à nous afin d’avancer.
Concernant l’énigme en question, celle-ci nous demandait d’aller récupérer un cocon vivant en faisant de la place pour permettre à une machine de le récupérer. Un choix s’offrait ensuite à nous, entre l’ouvrir ou l’écraser afin de récupérer notre congénère ou son bras, qui permettait d’ouvrir la porte de la prochaine salle. Si le puzzle était plaisant et forçait clairement à l’expérimentation jusqu’à trouver la solution, nous avons peur que ce principe ne tourne trop vite en rond, et propose peut-être une progression un peu trop confuse. Néanmoins, nous avons aimé le concept de choisir la résolution du puzzle en sélectionnant l’une des deux machines à disposition qui pouvait ouvrir ou écraser le cocon. Il n’est pas certain que cela ait une vraie incidence sur le déroulement du jeu, mais ce point est à souligner, surtout s’il est bien maitrisé sur les autres énigmes.
Toutefois, il est évident que Scorn ne sera pas à mettre entre toutes les mains, vu que le titre proposera une certaine difficulté sur les puzzles, et trop peu d’indications. D’ailleurs, en parlant de ce point précis, les indications dans le jeu sont extrêmement floues pour s’y retrouver, et il nous est arrivé à plusieurs reprises de ne pas savoir quoi faire ni où aller à l’instant T. D’un côté, si le soft se présente comme ça durant toute la progression, il y a fort à parier qu’il perdra quelques joueurs sur la route. Mais de l’autre, nous pouvons aussi nous dire que l’exploration est peut-être au service des puzzles, ce qui aurait du sens. En tout cas pour le moment, Scorn nous laisse penser à un level-design qui se la joue de manière hasardeuse. On espère que le jeu final arrivera à lever nos craintes.
Concrètement, nous avons le sentiment que les développeurs étaient probablement tiraillés sur le type d’expérience à fournir aux joueurs, et il est pour le moment difficile de jauger si les bons choix ont été faits sur le game design. Nous verrons de quoi il en retourne sur le produit fini.
Sachez que Scorn aura des armes à disposition. Nous avons pu en obtenir une seule dans la démo, permettant de tuer quelques monstres organiques volants, et d’activer d’autres mécanismes organiques. Ces pétoires sortant de l’ordinaire devraient donc nous aider à nous défendre et nous donner un coup de pouce dans les puzzles, qui vont pour sûr demander un minimum de matière grise. Notez qu’il y aura un système de soin et d’inventaire, que nous n’avons pas pu réellement voir étant donné que nous étions sur l’intro du jeu.
On termine avec la durée de vie. Comme nous l’a indiqué le développeur présent sur place, Scorn se terminera probablement en 10h de jeu. Cette durée de vie pourrait être cependant rallongée par la difficulté de ses énigmes, ce qui a des chances d’arriver étant donnée l’approche quand même particulière de Scorn, qui nous laisse encore perplexe.
Bien que Scorn risque d’être excellent sur sa partie graphique, sonore et artistique, il doit encore prouver le potentiel de son gameplay. Si la plupart des puzzles devraient être intelligemment construits, nous avons de grosses réserves sur la progression qui peut être laborieuse, à cause d’un vrai manque d’indication sur le level-design, un peu en dent de scie. La jouabilité en elle-même reste elle aussi un peu molle. C’est sur ces points que Scorn nous a déçu. Bien évidemment, nous attendons de voir si le jeu final nous fait mentir, et arrive à lever nos craintes sur le game design, qui peut paraitre douteux au premier abord. Réponse à sa sortie le 21 octobre prochain sur PC et Xbox Series X|S. On espère que Scorn nous fera changer d’avis car, encore une fois, tout n’est pas à jeter.
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Date de sortie : 14/10/2022