Aperçu Souldiers – Une rencontre en 16 bits entre RPG, Metroidvania et Souls-like efficace ?
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Rédigé par Falk
Souldiers est le premier titre du studio Retro Forge Games, et édité par Dear Villagers, éditeur français basé à Montpellier ayant également travaillé sur The Forgotten City. Mélange de metroidvania 2D et de RPG mêlé à l’exigence ainsi qu’à certaines mécaniques bien connues des Souls-like, nous avons pu jouer une dizaine d’heures sur la trentaine annoncée par le jeune développeur. Habillé d’une sublime parure en pixel art inspirée des jeux rétro 16 bits, Souldiers est-il prometteur au-delà de son look fort séduisant ?
Conditions d’aperçu : Nous avons joué à Souldiers une dizaine d’heures sur PC avec une manette PS4.
Sommaire
Toggle3 Classes, 3 gameplay
Vous êtes un combattant inconnu au sein d’une armée dirigée par le vaillant général Brigard. Lors d’une bataille, et sur le point de mourir, vous et votre régiment êtes contactés par des Valkyries qui vous emportent dans leur monde, Terragaya. En simple troufion, vous devrez chercher à comprendre ce qui vous est arrivé, ainsi qu’au reste de votre équipe, et percer les mystères de ce nouveau monde.
Passé une rapide introduction mettant en place les enjeux, vous devrez choisir entre 3 classes qui représentent autant de gameplay différents. Le guerrier se bat à l’épée au corps à corps, l’éclaireur à l’arc à distance, quand le mage est un hybride entre les deux classes précédentes. Attention, ce choix est définitif et vous ne jouirez pas d’une grande malléabilité pour votre personnage. Si vous choisissez guerrier, préparez vous à vous battre à l’épée/bouclier pour le reste de l’aventure.
Là où ce choix devient intéressant, c’est que ces 3 archétypes disposent chacun d’un arbre de compétences dédié faisant drastiquement varier l’expérience. Quand l’éclaireur débloquera une capacité d’esquive suivie d’un triple tir, le guerrier pourra quant à lui déclencher une parade parfaite et asséner un coup destructeur à l’ennemi. Selon la classe choisie, le gameplay s’en retrouve profondément changé, et notre manière d’envisager un level design particulièrement retord également.
Cocktail d’influences
Si tant est que vous soyez à jour au niveau des jeux phares de leur genre (rogue lite, metroidvania, RPG), vous ne serez probablement pas dépaysés par Souldiers. Le jeu est découpé en zones plus ou moins grandes toutes reliées, et dans lesquelles vous pourrez vous téléporter à votre guise du moment que vous avez débloqué les différents points de contrôle jonchant chaque partie du monde. Les pièges sont nombreux et terriblement punitifs, alors attendez-vous à mourir très souvent d’une mauvaise chute ou d’une stalactite trop fragile, quand ce ne sont pas les ennemis placés vicieusement au plafond prêts à vous tomber dessus qui provoqueront l’un de vos nombreux game over.
Les combats, malgré un classicisme évident, sont très dynamiques et nerveux. Chaque classe dispose de deux coups, un principal et un secondaire, d’une esquive permettant de passer au travers des attaques en bénéficiant d’une frame d’invincibilité, ainsi que deux boutons dédiés aux consommables. Un pour les objets de soin, l’autre pour les armes de lancer (bombes, lances, couteaux…). Précise et intransigeante, dans Souldiers la baston ne plaisante pas. Les différents boss croisés sur votre route nécessitent chacun une stratégie particulière et mettront votre concentration à rude épreuve.
On notera également la possibilité de changer de forme élémentaire. Via une simple direction de stick, on peut au choix passer nos attaques en feu (seul élément disponible dans cette preview) ou revenir à la normale. Certains ennemis y seront sensibles, d’autres résistants, et ces changements de forme permettront également de débloquer certains passages ou résoudre certaines énigmes.
L’exploration à pas de loup
Cette version preview nous a permis de crapahuter dans 6 zones aux biomes variés, et on en attend bien d’autres dans la version finale. Ces 6 zones confirment que Souldiers n’a pas volé son statut de monde ouvert. La première est une gigantesque grotte labyrinthique aux multiples embranchements débouchant sur des secrets, des raccourcis, de nouvelles zones à part entière (parfois bien au-dessus de votre niveau), le tout agencé autour d’un level design aussi retord que tortueux. Vous pourrez ramasser des cartes cachées dans les niveaux afin d’y voir plus clair, ou simplement les acheter au marchand de cartes.
Rejoindre le prochain point de contrôle n’est pas toujours chose aisée, et quelques caisses ou cadavres disséminés sur votre chemin permettront de vous soigner modestement en cours de route. On avance alors à tâtons en priant pour que le chemin emprunté soit le bon. L’exploration au prix du risque est une formule qui a fait ses preuves, et Souldiers l’a bien compris. A la manière d’un Hollow Knight, d’autres capacités vous seront octroyées au fil de votre progression, comme un double saut salvateur qui vous donnera accès à des lieux auparavant inaccessibles.
Beaucoup d’endroits sont destinés à être débloqués suite à l’acquisition de ces capacités, et dans l’univers de Souldiers les secrets pullulent. Le jeu incite plus d’une fois à revenir sur ses pas pour explorer d’avantage des lieux déjà arpentés. Les bombes serviront à briser les murs les plus fragiles souvent très bien cachés eux aussi, et dévoilant parfois un item rare, comme des bijoux permettant d’augmenter certaines capacités ou octroyant des compétences uniques. En bref, on est ici face à un monde plutôt massif, bourré de secrets, et difficile d’accès.
L’heroic fantasy plein les yeux
L’univers du jeu est un concentré pur jus d’heroic fantasy. Chevaliers, sorciers, divinités, ville à l’architecture baroque et bestiaire classique du genre n’ont jamais autant brillé en pixel art. Doté d’animations fluides, de magnifiques transitions et d’effets visuels gracieux, artistiquement Souldiers en impose. Durant vos pérégrinations vous tomberez sur des PNJ au character design bien trempé et aux dialogues souvent très drôles.
Vous en recroiserez bien évidemment certain par la suite, notamment dans la Citadelle, ville principale servant de hub une fois découverte dont l’animation, la vie, et l’ambiance fantasy jusqu’au bout des ongles décrochera plus d’une mâchoire. Vous en profiterez pour dépenser vos pièces et matériaux durement ramassés en améliorations pour vos armes et armures, ou encore pour récupérer des quêtes secondaires (quêtes narratives, contrats de chasse..).
Avec ses décors fouillés, sa jolie bande son entêtante et son style ravageur, le nouveau né de Retro Forge Games est un plaisir pour nos yeux et nos esgourdes. Allié à un gameplay ciselé, le relatif classicisme d’une proposition touche à tout enivre et charme malgré tout. Souldiers est un titre pour le moment plaisant et généreux dont on a donc hâte de voir la suite. On se demande à quelle sauce on sera mangé, et si ces premières bonnes impressions se confirmeront dans la version finale.
Pour une première production, Retro Forge Games semble avoir mis les petits plats dans les grands. Avec son monde ouvert enchanteur et son gameplay précis, le tout contenu dans un sublime écrin en pixel art diablement bien animé, Souldiers est définitivement parti pour séduire. Le titre affiche une parure de petit jeu ayant tout d’un grand. Classique dans ses mécaniques de metroidvania/light-RPG à la difficulté relevée et se rapprochant parfois du die and retry, pour l’instant le jeu de Retro Forge Games fait mouche dans tout ce qu’il touche (et il touche beaucoup de genres à la fois). La seule interrogation qui subsiste est celle de de sa potentielle répétitivité, la version preview peinant légèrement à se renouveler sur la fin, la faute à un faible échantillon de mécaniques et de compétences débloquées. Pas de quoi s’alarmer outre mesure puisque les arbres de compétences semblent bien fournis et que nous n’avons fait que gratter la surface d’un titre au potentiel très engageant.
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Date de sortie : 02/06/2022