Aperçu Stranger Of Paradise: Final Fantasy Origin – Une première démo déroutante
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par Jordan
Que s’est-il passé ? C’est probablement la première chose que beaucoup d’entre vous se sont demandés lorsque l’on a pu voir pour la toute première fois Stranger Of Paradise: Final Fantasy Origin, dont le style est plus que discutable. La promesse était pourtant l’une des propositions les plus intrigantes de ces dernières années : mêler l’univers si riche de Final Fantasy à un gameplay Souls-like, tout en conservant une certaine accessibilité. Sur le papier, tout est bon. Manettes en mains, c’est la désillusion, même si on s’accroche à quelques bribes plus séduisantes.
Conditions d’aperçu : Nous avons joué une première fois à la démo en mode normal sur PS5 pour la terminer. Nous avons brièvement tenter le mode facile et difficile pour voir ce qui changeait.
Sommaire
ToggleTout est chaos…
Commençons par écarter le sujet le plus sensible et le plus évident : Stranger Of Paradise: Final Fantasy Origin n’est pas beau, et à tous les niveaux. Sur le plan technique, on peine vraiment à croire au résultat que l’on a en face de nous, tant il nous renvoie des générations en arrière. On aimerait que l’invective que l’on voit souvent sur les réseaux sociaux « c’est moche, on dirait de la PS3 » soit une hyperbole, mais on est pas loin de la vérité. On a vraiment la sensation que le jeu est moins réussi techniquement que Nioh. Le premier.
Ne soyons pas totalement mauvaise langue non plus car il est vrai que cette démo n’est qu’une alpha très anticipée, et qu’elle ne reflète pas le jeu final, censé sortir en 2022, on le rappelle. On espère cependant que l’on parle de la fin 2022, tant le travail a accomplir semble encore important. Entre bugs de collisions, textures baveuses et soucis de framerate (même en mode Fréquence d’images), difficile d’en tirer un bon bilan. Et on sait bien que l’on s’aventure ici dans les « ténèbres » comme aime à le rappeler le trio, mais l’éclairage est complétement à revoir.
Cela vient peut-être aussi de la direction artistique, particulièrement grise. On comprend alors que l’idée était de singer l’ambiance des Souls avec un univers gothique, mais Bloodborne ressemble à un arc-en-ciel à côté de Stranger Of Paradise: Final Fantasy Origin (on exagère le trait, mais vous saisissez l’idée). Et que dire de ces personnages ridicules, dont les modèles 3D semblent avoir été volés à Prompto, Gladio et Cor de Final Fantasy XV ?
Une direction artistique qui pose problème
La démo ne nous dévoile rien de plus par rapport au trailer sur l’histoire, mais tout porte à croire que le jeu surfe sur la vague de l’isekai (terme japonais désignant des œuvres où le héros se retrouve transporté dans un autre monde). Dans l’idée, pourquoi pas, même si ce genre de concept fonctionne rarement sur des franchises déjà établies (on pense à toi, Monster Hunter le film). Mais dans l’exécution, ça ne passe pas du tout.
On a vraiment du mal à accepter que l’on se trouve ici dans le monde de Final Fantasy premier du nom tant rien ne pourrait nous le faire penser, que ce soit au niveau de l’architecture ou des habits de nos héros. Rassurez-vous, Jack et sa bande ne restent pas en t-shirt tout du long, mais les armures ressemblent à s’y méprendre aux armures de Final Fantasy XIV, ce qui est étonnant.
L’absence de clarification autour de la présence de nos héros n’aide certainement pas à l’identification, mais c’est une démo, et on comprend bien que les choses doivent aller vite. On ne peut donc qu’espérer que les dialogues ne soient que des placeholders tant ils sont ridicules, et rendent le trio insipide (surtout Jack, aka « l’homme en colère »), alors que l’on comprend bien que le jeu va tenter d’instaurer une jolie bromance, qui se ressent aussi durant les combats et qui peut être intéressante.
La musique tente tant bien que mal de sauver le côté artistique du titre, même si on est loin des envolées que la saga propose d’habitude. Vient alors le thème du combat contre Chaos, ou Proto-Chaos, qui est vraiment réussi, et qui rappellera le style de Final Fantasy XIII. On peut alors espérer que cette partie là du jeu soit très plaisante à terme, même si tout ce que l’on a entendu ne nous a pas forcément séduit pour le moment.
Des combats prometteurs
On pourrait encore tenter de comprendre ce qu’il s’est passé pour que l’on aboutisse à cette démo, mais il ne faut pas enlever à Stranger Of Paradise: Final Fantasy Origin ces quelques qualités. A première vue, le jeu n’est rien d’autre que Nioh avec une moustache, et cela se voit notamment à la partie loot, complétement calquée sur les précédents jeux de la Team Ninja.
Mais le studio a eu la bonne idée d’y infuser des éléments typiques de Final Fantasy pour façonner une vraie identité pour le jeu. On retrouve alors le système de classes des FF, et contrairement à un Souls traditionnel, il est possible de changer de classe à la volée. On peut alors alterner entre un mage noir et un chevalier en un éclair, avec des sets et des attaques complétements différents.
Comme dans les FF, la magie et les faiblesses élémentaires jouent un grand rôle dans le jeu, et on imagine que posséder un set de mage sera essentiel pour faire face à toutes les situations. Par exemple, Lorsque Chaos enchantait son épée avec des flammes, il était possible de lancer un sort d’eau pour les éteindre. L’exécution du geste reste encore un peu maladroite, puisque choisir sa magie en plein combat est compliqué.
Car les affrontements vont vite, et on est loin d’un rythme à la Souls. On ira pas jusqu’à dire que le jeu lorgne du côté d’un Devil May Cry mais plutôt d’un Nioh boosté aux hormones, dans la mesure où il n’y a aucune jauge d’endurance ici. Vous pouvez alors attaquer en continu, mais vos attaques spéciales vous demanderont des PM, que vous pourrez récupérer en tapant.
Plus accessible, mais à quel prix ?
Le tout manque encore d’équilibrage, mais le système se révèle être prometteur, notamment avec les deux types de garde. La première est simple et consiste simplement à bloquer les attaques, en faisant attention à ce que la jauge de garde ne se brise pas, tandis que l’autre doit être activée avec le bon timing, et permet même d’absorber les attaques magiques. Il est alors possible de retourner ces attaques contre l’expéditeur. Cela sert par exemple lors des affrontements contre les bombos, en retournant Brasier contre eux afin de les alimenter en flammes jusqu’à ce qu’ils explosent.
Le système de combos semble lui aussi bien pensé. En progressant dans l’arbre de compétences de chaque classe, il est possible de gagner des coups supplémentaires à attribuer à certains enchainements, en plus de capacités qui peuvent être partagées entre les classes.
Il faudra voir sur la longueur si les combats parviennent à trouver une vraie profondeur, qui viendra notamment du système de classe, forcément limité dans la démo. On note tout de même des imprécisions et un manque de feedback sur certains coups qui devront être réglés, tout comme la caméra qui est problématique.
Ce qui est sûr, c’est que Stranger Of Paradise: Final Fantasy Origin se veut être accessible, ce qui se voit dès le lancement de la démo avec un mode facile qui est disponible (un mode difficile est aussi présent). Le fait de ne pas être seul aide aussi forcément, même si l’IA des alliés n’est pas encore optimisée. Il serait intéressant de voir si un système d’ordre ou de réglages finira par être implémentés, afin de donner un vrai rôle à Ash et Jed plutôt que de se servir d’eux comme appât.
Malgré tout ce que l’on peut en dire, il y a qualités qui ressortent de cette démo de Stranger Of Paradise: Final Fantasy Origin. Un potentiel encore peu visible, caché sous une surface affligeante qui nécessite d’encore beaucoup de soin pour n’être qu’aux standards de la génération passée. Difficile de ressortir conquis de cette démo, qui ressemble à s’y méprendre à un crash test, et qui va, on l’espère, permettre à la Team Ninja de se repositionner dans la bonne direction, en améliorant des bases solides et en corrigeant au mieux le plan artistique, si possible.
Cet article peut contenir des liens affiliés
Date de sortie : 18/03/2022