Aperçu Tin Hearts – Une histoire de cubes de bois pas encore assez carrée
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Rédigé par Florian
Annoncé en mars dernier lors de la PAX East, Tin Hearts (littéralement Cœurs d’étain), développé par Rogue Sun, a su attiser la curiosité des joueurs et joueuses à chacune de ses présentations, au point de recevoir l’Awards du jeu le plus attendu sur Nintendo Switch lors de la dernière Gamescom.
Rogue Sun a été fondé en 2016 par Kostas, Jon et Ian, après qu’ils se soient rencontrés sur le très apprécié Fable original développé par Lionhead Studios. Basé à Guildford, dans le sud de l’Angleterre, le studio s’apprête donc à sortir son premier jeu, édité par Wired Productions. Avant sa sortie officielle prévue pour le 20 avril prochain sur PC via Steam, Epic Games Store et GOG.com, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et Nintendo Switch, nous avons pu essayer le début du jeu pour nous forger une première opinion sur Tin Hearts. Prêts à retourner en enfance ?
Conditions d’aperçu : Dans le cadre de cette preview, nous avons pu jouer environ 2h sur PC à Tin Hearts, dans les paramètres graphiques les plus élevés, le temps de parcourir le Prologue et le premier Acte de l’aventure, sur les trois que devrait contenir le jeu final. Les illustrations de cet article proviennent de captures d’écran fournies par l’éditeur en vue de cette preview.
Une boîte à musique et des bonhommes de plomb
Albert J. Butterworth est un inventeur de talent, reconnu pour son génie et ses inventions primées, marié à Helen et heureux papa d’une petite Rose tout aussi inventive et espiègle, qui vivent tous les trois dans une belle maison à l’époque Victorienne. Au point où nous sommes rendus au terme de cet aperçu, nous n’avons qu’entraperçu la trame narrative du titre qui prend le temps de se raconter.
Par le biais d’animations sous forme de souvenirs prenant place au sein même des niveaux dans lesquels vous progressez, nous avons pu voir la relation qu’Albert entretenait avec sa fille quand elle était petite, tandis que l’homme fourmillait d’ingéniosité pour créer de nouvelles façon d’animer ses figurines mais préférant rester indépendant, allant même jusqu’à refuser un poste important dans une grande usine de jouets.
Nous n’avons pour l’instant pas réellement pu saisir l’importance de cette histoire qui semble même s’étaler sur plusieurs générations, et l’on pourrait même dire que, pour l’instant, elle a été mise au second plan par rapport aux énigmes et niveaux à élucider, ces quelques souvenirs devenant des prétextes à progresser de salle en salle. D’ailleurs, l’intégralité du premier acte du jeu, que nous avons pu essayer en intégralité, est composé d’une vingtaine de niveaux, de difficulté croissante, et se déroulant exclusivement dans le grenier de la maison familiale.
Une, deux, une, deux
Ce terrain de jeu immense devient alors l’occasion de faire crapahuter ces petites figurines de plomb, en dirigeant objets, pièces en bois et autres tambours afin de les mener à une petite porte validant le niveau. L’objectif étant « simple » en apparence : parvenir à mener au moins une de ces figurines à la porte finale pour valider le niveau et permettre l’ouverture de la porte menant à la suite de l’épopée. Mais bien entendu, tout le sel de Tin Hearts réside en votre capacité à amener toute votre troupe allant de quelques énergumènes à plus d’une dizaine dans quelques cas, vous forçant à chaque instant à vérifier si tout le monde suit le bon chemin tracé.
Pour suivre ce chemin justement, vous allez apprendre au fil des niveaux du prologue et du premier acte, à utiliser votre environnement : d’abord statique et ne possédant que la capacité de bouger des pièces ne rentrant que dans un sens grâce à une forme spécifique en son sein, vous allez rapidement étoffer votre palette en ayant la capacité de vous mouvoir dans la pièce, mais aussi d’accélérer le temps, de le figer, d’apercevoir le parcours que vous avez tracé en amont, tandis que vous pourrez faire avancer ou reculer des petits trains, modifier l’angle d’inclinaison des tambours, contourner un diablotin, utiliser des canons vous aidant à vous forger un passage et d’autres joyeusetés.
Un ensemble solide, qui prône l’intelligence de la réflexion et qui flatte le joueur pour parvenir à percer les secrets de ces pièces, mais ceci ne peut aller sans un certain sentiment de redondance, déjà présent dans ce premier acte, tant l’histoire avance plutôt lentement et que l’aide est inexistante lorsque vous bloquez de nombreuses minutes sur un obstacle. Loin de nous l’idée de demander un mode facile ou des indices, mais il est vrai que cela peut s’avérer frustrant lorsque vous mettez 20 minutes à trouver que ce canon doit finalement se tourner de quelques centimètres pour libérer le chemin, la faute à des contrôles imprécis et une maniabilité hésitante.
Après avoir placé tous les éléments possibles afin de créer un chemin pour vos figurines, vous pourrez ouvrir la boîte les renfermant et lancer ainsi les hostilités, vous demandant même parfois de bouger des éléments en temps réel, le nombre de pièces étant souvent insuffisant pour tout faire en une fois. Le jeu bénéficiant d’une mise en scène et surtout d’un soin du détail avec des graphismes très pointus, profitez alors de la vue subjective offerte à vos figurines pour suivre leurs pérégrinations de la plus belle des manières.
A noter par ailleurs qu’un mode VR sera disponible, intégralement développé de zéro afin de faire profiter au maximum les joueurs et joueuses de l’ajout de cette technologie, sur PSVR2, PC VR et Meta Quest 2 dès cet été. L’aspect sonore du titre, enfin, n’est cependant pas des plus mémorables pour l’instant, avec des mélodies très douces et peu d’effets sonores vivifiant l’ensemble, bien que la promotion de Tin Hearts crédite Matthew Chastney, déjà à l’œuvre dans des partitions pour les productions comme Joker, Chernobyl ou encore La Chronique des Bridgerton.
Après ces premiers pas dans l’univers de Tin Hearts, nous ressortons finalement dubitatifs quant à l’intérêt du titre sur le long terme. Avec déjà une sensation de lassement après une vingtaine de niveaux, et alors que nous ignorons si le gameplay sera largement chamboulé par la suite, nous ne pouvons que rester prudents concernant la qualité finale du jeu. Reste que le concept est diablement efficace et que le soin apporté aux décors, à la mise en scène et aux graphismes comportant des textures incroyablement belles, nous pensons qu’il faut laisser une chance à Tin Hearts de nous montrer ce qu’il a dans le ventre dans la suite de l’aventure. Nous sommes par ailleurs impatients de découvrir les autres endroits de cette maison aux inventions toutes aussi loufoques les unes que les autres, tandis que les différents trailers du jeu nous dépeignent une vie de famille mouvementée pleine d’amour mais aussi de compromis. Réponse dans quelques semaines lors de sa sortie définitive.
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Date de sortie : 20/04/2023