Aperçu Vampire: The Masquerade – Swansong – Bon « Cygne » ou non ?
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Rédigé par Quentin
Avec Vampire: The Masquerade – Swansong, le studio Big Bad Wolf nous propose un jeu narratif dans la lignée de leur précédent titre, The Council. Cette fois-ci, avec l’appui de l’éditeur Nacon, les développeurs s’attaquent à un univers bien connu des amateurs de jeu de rôle papier avec la franchise Vampire The Masquerade. Elle est d’ailleurs plutôt populaire si l’on compte le récent Battle Royale de Sharkmob ou bien Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2, qui rencontre quelques difficultés.
A l’occasion d’un évènement presse organisé par Nacon, nous avons pu assister à une présentation du jeu en compagnie des développeurs, et nous nous sommes essayé au titre sur PC durant quelques heures.
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ToggleUn regain de la formule Telltale ?
Il fût un temps où les jeux narratifs à la Telltale était légion. Le moyen le plus simple pour les reconnaitre était le fameux format épisodique qui s’est heureusement vite usé au fil du temps. Chose qu’avait faite The Council à son époque d’ailleurs. Si, comme nous, le genre avait fini par vous lasser à cause d’une offre trop forte (et très similaire dans ces codes en dehors de la narration), Vampire: The Masquerade – Swansong peut être la petite douceur qu’il vous faut pour vous remettre dans le bain.
C’est en tout cas l’impression qu’il nous a donné après ces quelques heures à ses côtés. Avant de rentrer dans les détails, rappelons que le titre nous plonge dans un thriller où l’on va incarner trois personnages différents : Galeb, Leysha et Enem. Chacun d’eux appartient à l’un des trois clans différents parmi le lore du jeu de rôle, avec respectivement : Ventrue, Malkavian et Toreador. Précisons d’ailleurs que les développeurs se sont basés ici sur la 5eme édition du JDR et qu’ils connaissent parfaitement leur sujet. Ils ont même pensé à inclure un codex sur le lore pour que les nouveaux puissent s’y retrouver.
Par exemple, dans notre partie, lorsque l’un des personnages révèle sa vraie nature, une notification nous indique qu’une nouvelle page s’est débloquée pour nous expliquer plus en détails de quoi il en retourne. Avec une licence aussi riche qui dépasse de très loin de stade de simple histoire de vampires, il y a largement assez de matière pour nous immerger rapidement dans cet univers de la nuit prenant place à Boston.
Une vague de meurtres et des soupçons de complots vont forcer le Prince de la Camarilla (alias le Cygne) à envoyer notre trio enquêter pour savoir ce qu’il se trame exactement. Nous allons ainsi les contrôler à tour de rôle pour démêler le mystère tout en influant sur leurs destins. Big Bad Wolf nous promet que nos choix auront de vraies conséquences sur le déroulement du jeu. Cette dernière formule est souvent galvaudée il est vrai, et pour nous rassurer sur le respect de ces paroles, il nous donne du concret en nous indiquant qu’il y aura 15 fins différentes pour l’intrigue principale, 10 pour les PNJ et 6 pour les factions.
Combats de rhétorique
Vampire: The Masquerade – Swansong se démarque des jeux purement narratifs en y implantant des mécaniques de RPG. En plus de nos trois héros, on nous a précisé que chaque PNJ dispose de sa propre fiche de personnage avec leurs forces et leurs faiblesses. Durant nos interactions avec ces derniers, c’est un jet de dés qui détermine le vainqueur d’une joute verbale en cas d’égalité. On apprécie ces éléments qui permettent de raccrocher les wagons avec le jeu de rôle papier en plus d’être une très bonne idée en matière de game design, même s’il faudra juger de l’efficacité de son exécution sur l’ensemble du titre.
Nos vampires stars disposent évidemment de leur propre fiche que l’on peut remplir à notre guise (avec quelques limitations tout de même) en début de partie. On répartit donc les points parmi différentes compétences et attributs afin de donner des talents pour nos investigations. Intimidation rhétorique, sécurité, déduction… autant de facultés qui nous permettent de résoudre des casse-têtes variés. Ainsi, il est possible de découvrir une information cruciale de plusieurs façons selon ce que vous avez privilégié.
Dans l’enquête que nous avons pu mener, nous étions aux côtés de Galeb. Le Prince lui a demandé de lui ramener un certain Jason Moore mais arrivé sur les lieux, il constate une scène de crime avec un meurtre qu’il doit prendre en main pour obtenir des réponses. Et il faut savoir qu’en plus de cette fiche, nous disposons d’un arbre de talents que l’on peut améliorer avec l’expérience accumulé au fil du temps. Chaque protagoniste aura ainsi sa propre spécificité pour glaner de précieux indices. Notre homme vampire dispose de prédispositions assez bestiales jouant sur la domination. Il peut résister aux aptitudes surnaturelles psychiques et physiques ou encore commander autrui.
La combinaison de ses aptitudes et des informations récoltées durant vos recherches vous permet ainsi de faire parler des témoins ou encore dénicher des secrets bien plus profonds en poussant la confrontation dans le dialogue. Dans ce RPG narratif un peu particulier, les confrontations font office de combats. Il s’agit de duels verbaux qui laissent peu de place à l’erreur, surtout si vous n’avez pas assez fouillé les envions. En fin de partie, nous avons même eu droit à quelques séquences d’action, c’était d’ailleurs l’une des surprises de cet aperçu.
Des enquêtes avec du challenge
Ce mariage entre le RPG et le genre narratif donne surtout du mouvement à la progression. Nous ne sommes pas là uniquement pour contempler des dialogues entre plusieurs personnages jusqu’au dénouement. Vampire: The Masquerade – Swansong propose en plus un aspect enquête assez satisfaisant qui demande de réfléchir et de bien fouiller les environnements. Avant de nous lancer, on nous avait conseillé de prendre des notes, et ça n’a pas loupé. Cela parait insignifiant, mais pour nous, c’est en tout cas très bon signe.
En tant qu’entité surnaturelle, Galeb dispose d’une sorte de 6eme sens pouvant dévoiler certains objets ayant eu un contact surnaturel. Malgré le challenge proposé, on a tout de même peur que cette faculté (fonctionnant apparemment différemment selon les protagonistes) ne soit trop pratique pour le joueur.
Les autres éléments que nous n’avons pas pu pleinement mesurer sont tout ce qui concerne les utilisations de pouvoirs. En haut à gauche de l’écran, nous avons une jauge bleue qui décroit en fonction des compétences utilisées tandis la jauge violette (représentant la faim) augmente à mesure que l’on utilise des pouvoirs vampiriques.
Il est possible d’étancher sa soif de sang en croquant quelques PNJ dans des « zones sûres » que l’on aura préalablement découvert. Cela déclenche une séquence où l’on doit appuyer sur la gâchette pour se nourrir, mais si l’on le doigt un peu lourd ou bien que l’on soit trop gourmand, la mort de la proie est inévitable. Cette faim, et la façon dont vous la gérez, est d’ailleurs l’une des composantes pouvant avoir des conséquences majeures sur le destin des trois vampires.
La proposition du studio français est assez étoffée pour nous rendre curieux et nous donner envie d’en savoir plus, en revanche il faut malheureusement souligner un retard évident en ce qui concerne les graphismes. Certaines animations ou encore les expressions faciales trahissent les faiblesses à ce niveau-là. Par contre, le doublage anglais est assez convainquant et les musiques offrent des ambiances assez posées pour nous laisser réfléchir tranquillement.
Il est difficile de jauger pleinement du potentiel de Vampire: The Masquerade – Swansong avec bon nombre d’ingrédients qui pourront être analysés en profondeur uniquement avec une ou plusieurs parties complètes, en revanche, il nous en montre assez pour nous donner une bonne première impression. L’alchimie entre le jeu narratif et le RPG fonctionne plutôt bien et nous permet de ne pas tomber dans une contemplation trop lourde pour peu d’action, comme peuvent le faire d’autres titres du genre. L’univers Vampire: The Masquerade donne du charme à l’ensemble et Big Bad Wolf semble bien l’exploiter ici en tant que fan et connaisseur. Cette première enquête de meurtre nous a demandé de chercher partout et de résoudre des énigmes assez retorses pour un résultat très appréciable en matière de challenge. En ce qui concerne l’aspect graphique et technique, l’étiquette AA du titre pourra en faire grogner certains, mais ce n’est pas du tout un frein dans le cas ici présent.
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Date de sortie : 19/05/2022