Aperçu – Visage : Un héritier de P.T sur la bonne voie ?
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Rédigé par Tony Ruscito
Annoncé en 2016 via une page Kickstarter qui a connu un certain succès, Visage se sera fait attendre et n’arrive que maintenant, en accès anticipé seulement. Présenté comme un héritier direct de P.T, démo du regretté Silent Hills, annulé par Konami, le titre développé par SadSquare Studio nous promettait un concept à la fois similaire et plus travaillé, tout en s’inspirant de jeux horrifiques aujourd’hui réputés. Ayant pu se frotter au tout premier chapitre, voici nos premières impressions. Alors, prometteur ou pas ?
Une angoisse palpable
Attardons-nous rapidement sur l’histoire, puisque le jeu démarre sur une séquence introductive qui ne manquera pas de nous filer des angoisses d’emblée : nous voilà en vue subjective dans la peau d’une personne en possession d’un pistolet. En face, trois personnes sont ligotées : une femme et deux enfants. Le personnage s’empare de l’arme et abat ses trois prisonniers d’une balle dans la tête… puis se suicide. Nous nous réveillons ensuite dans une maison, et l’aventure commence. Et toute l’intrigue est là. Qui sommes-nous ? Que s’est-il exactement passé ? Tout est lié à la maison et il faut découvrir pourquoi.
Voilà le prétexte à une enquête qui risque d’être éprouvante. Le but est alors de déambuler dans la maison afin d’en découvrir tous les mystères. Immédiatement, l’on constate l’énorme influence de P.T sur le jeu : vue subjective, environnements photoréalistes d’une maison au milieu des années 80. L’ambiance est au rendez-vous, aucun problème là-dessus. Le plus impressionnant est d’ailleurs le travail apporté à l’ambiance sonore, très classique mais toujours aussi efficace. L’orage et la pluie à l’extérieur, le plancher qui craque, les bruit de pas au loin… D’une certaine manière, l’apparent calme qui règne dans la bâtisse contribue grandement à nourrir l’angoisse qui pointe rapidement le bout de son nez.
Mais l’on constate plus que de l’inspiration provenant de P.T. En effet, certains endroits sont des références évidentes à des lieux de teaser jouable d’Hideo Kojima. De même, les fans de Silent Hill 4 ne manqueront pas de reconnaître un certain autre lieu. Bien que sympathiques au premier abord, ces références paraissent tout de même trop peu subtiles, ce qui contribue par moments à nous sortir de Visage.
Un système de jeu à revoir
Mais ce n’est pas le plus important, au contraire de la jouabilité et du système de jeu, et c’est malheureusement là que les plus importants soucis surviennent. Pour progresser dans la maison, il faut impérativement tout fouiller et rester attentif au moindre détail, aussi bien visuel que sonore. Pour ce faire, les interactions avec l’environnement se font via un système proche de celui d’Amnesia, revendiqué par les développeurs. En somme, une touche permet d’attraper un objet comme une porte, et un mouvement de souris permet de bouger cet objet. Ainsi, reculer ou avance la souris permet d’ouvrir ou de fermer portes, tiroirs, etc.
Là où le bât blesse dans Visage, c’est que le système est beaucoup moins intuitif que celui d’Amnesia. Effectivement, dans ce dernier, un clic de souris associé à un mouvement de celle-ci permet d’effectuer les mêmes actions. Ici, il faut appuyer sur une touche du clavier et bouger la souris, ce qui est déjà beaucoup moins pratique. Et pour ne rien arranger, il faut donner de gros coups de souris. D’ailleurs pour cette raison, nous conseillons davantage de jouer à la manette, ce qui rend les actions bien moins laborieuses.
Mais ce n’est pas fini, puisque la jouabilité repose sur une autre fonctionnalité assez boiteuse. Dans Visage, il est absolument indispensable de gérer le niveau de stress de son personnage (oui, comme dans Amnesia), sous peine de voir se produire des événements paranormaux de plus en plus souvent. Car oui, des événements paranormaux aléatoires peuvent survenir, comme des portes qui s’ouvrent et se ferment seules, des ampoules claquent ou des bougies s’éteignent. Cela a ensuite pour effet de nous plonger dans le noir, ce qui augmente le stress du personnage. Et le stress monte vite, très vite. En clair, tous les systèmes sont liés et il faut faire très attention pour ne pas vite mourir, attaqué par les « esprits » qui hantent cette maison.
Afin de baisser son stress, il faudra trouver des médicaments dans la maison ainsi que des ampoules, bougies et briquets, disponibles en nombre très limité. Autant dire que l’aspect survie est central et contribue grandement au côté stressant du jeu. Notre personnage peut par ailleurs tenir un objet dans chaque main et les intervertir à tout moment. Malheureusement, ce système est lui aussi assez mal réalisé et l’on finit parfois par s’emmêler les pinceaux, particulièrement dans les moments de stress.
Si sur le papier tout le système paraît plutôt sympathique et malin, notamment par l’apparition d’événements aléatoires, force est de constater que tout est fort mal exécuté, rendant le jeu déjà bien difficile encore plus compliqué, voire très frustrant par moments. Car oui, la difficulté est bien au rendez-vous dans Visage, si bien que pour finir le seul chapitre actuellement disponible (en trois heures maximum), il faudra s’armer de patience, se préparer à mourir régulièrement et surtout profiter de tous les emplacements de sauvegardes ainsi que des sauvegardes/chargements rapides.
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Date de sortie : 30/10/2020