Aperçu World of Horror – L’éprouvante épouvante
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Rédigé par Okhario
Inspiré par les travaux de Junji Ito et H.P. Lovecraft, le polonais indépendant Panstasz nous livre aujourd’hui World of Horror,un jeu d’aventure textuel à forte tendance horrifique. Si sa patte graphique a pu attiser la curiosité de nombre de joueurs, une direction artistique seule n’a jamais suffi à faire d’un jeu vidéo un bon jeu. Voyons si dans le cas présent la plastique atypique du titre est accompagnée d’autres qualités.
Conditions de l’aperçu : Aperçu réalisé sur environ 9h30 de jeu sur la version 0.9.12 de l’accès anticipé.
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Dans une ville japonaise se trouvant au bord de mer, d’étranges phénomènes commencent à avoir lieu. Disparitions, meurtres, apparitions de créatures étranges et autres joyeusetés semblent se décupler dans ce qui était autrefois une paisible bourgade. Alors que les Dieux Anciens se réveillent et exercent de plus en plus leur influence sur l’endroit, les habitants perdent la raison, et vous aussi. Armé de votre courage, vous décidez néanmoins de faire face à ces entités lovecraftiennes afin de restaurer le peu de santé mentale qu’il vous reste et enfin ramener la paix chez vous.
C’est ainsi qu’on pourrait résumer l’histoire de World of Horror. Le titre étant en accès anticipé, vous n’aurez pas accès à tous les scénarios prévus, mais attendez-vous à avoir pas mal de pain sur la planche malgré tout. L’objectif sera ici de résoudre différents mystères, chacun aillant leur propre petit scénario.
Pouvant être réalisés dans n’importe quel ordre, il faudra néanmoins se montrer prudent et réfléchi puisque les décisions prises dans un mystère peuvent influencer le déroulement des suivants, ceux-ci se déroulant dans la même partie.
Une progression en dents de scie
Le soft se déroule comme un jeu d’aventure des années 80. Très textuel, le jeu vous demande de passer d’écran en écran, chacun ayant sa propre description et ses propres interactions (ouvrir une porte, composer un numéro de téléphone, etc.). Les différentes destinations possibles, ce sera à vous de les sélectionner. Allez-vous vous rendre dans les couloirs déserts de votre école, ou bien vous promener sur la plage où semblent avoir lieu de mystérieuses disparitions liées aux Sirènes ? C’est à vous de décider où aller et quand, certains objectifs ne pouvant être accomplis qu’une fois certaines conditions remplies.
Sachez que le jeu est avant tout un rogue-like (ou plutôt lite) et que chaque partie peut se finir brusquement, vous obligeant à recommencer depuis le début en vivant des événements peut-être totalement différents de la dernière fois.
Vos pérégrinations à elles seules se révèlent assez intéressantes. Entre les événements aléatoires qui peuvent avoir lieu ainsi que les différentes animations inquiétantes qui jouent subtilement avec vos nerfs, vous n’aurez pas vraiment le temps de vous ennuyer. Quelques énigmes sont également présentes, et même si elles ne se révèlent pas particulièrement corsées, elles ont le mérite d’accentuer le côté « enquêtes » de l’aventure, en plus de vous forcer à vous imprégner de l’ambiance de chaque zone.
Malheureusement, il faut bien avouer qu’au bout de trois ou quatre runs, les événements ont tendance à se répéter un peu trop souvent, poussant le joueur dans une certaine lassitude malgré de réels efforts mis en place pour proposer diverses façons de régler certaines péripéties. De la même façon, on tourne relativement vite en rond, alternant encore et encore dans les mêmes endroits jusqu’à l’indigestion.
Des combats et une interface intéressants mais perfectibles
Venons-en à l’interface du jeu. Comme précédemment évoqué, le titre propose une forte dimension textuelle. La particularité de l’affichage est que l’ensemble des informations est réparti sur l’intégralité de l’écran. Ainsi, chaque recoins de votre moniteur peut potentiellement se retrouver envahi de textes en tout genre, et autant dire que ce genre de situation arrivera souvent. Si cela a l’avantage de fournir tout un tas d’informations capitales accessibles en un clin d’œil, on perd malheureusement énormément en lisibilité.
On finit par s’accommoder de ce parti pris au bout de quelques minutes, mais il n’en reste pas moins assez désagréable à certains moments, d’autant plus que l’ergonomie qui en découle est parfois elle aussi discutable, notamment à cause des pop-up qui se chevauchent parfois de façon peu claire. On notera également que certaines icônes ne sont pas toujours très explicites.
Concernant les combats, outre le fait que cette fameuse interface les rend un peu laborieux, il faut bien dire qu’ils ne se montrent pas très passionnants. Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils sont totalement inintéressants pour autant. Difficiles, ils nécessitent tout de même un minimum de préparation et de réflexion pour en sortir sans trop de bobo. Dommage qu’ils deviennent rapidement répétitifs, à quelques exceptions près. L’aspect RPG et gestion de personnage rattrape un peu tout cela car il reste toujours amusant d’améliorer son personnage en le faisant monter de niveau et en apprenant de nouvelles compétences.
Une direction artistique fascinante
S’il y a bien un point sur lequel World of Horror se fait remarquer, c’est son visuel. Tout l’aspect graphique a été réalisé sur Microsoft Paint (ce qui est déjà un exploit en soi) et le design global du soft est remarquable. Chaque détail et design arrive à rendre la plus insignifiante des situations inquiétante voire carrément oppressante. On soulignera d’ailleurs l’absence de jumpscare, une prouesse de plus en plus rare dans les jeux d’horreur d’aujourd’hui. Notez que bien que le jeu soit en 1-bit par défaut, il est possible de le passer en 2-bits et même d’appliquer différents filtres visuels si le noir et blanc finissent par vous lasser.
Côté sonore, le jeu s’en sort bien. Les musiques sont de bonne qualité, même si certaines finiront par vous sortir par les narines à force de tourner en boucle.
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Date de sortie : 19/10/2023