Ares : Présentation et avis sur la Box 1 de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
Dernièrement, nous vous parlons de plus en plus de bande-dessinées japonaises et coréennes, en témoignent nos articles sur Kingdom, Baltzar ou encore Jormungand. Mais cette fois-ci, nous allons nous intéresser à un monument de la bande-dessinée coréenne : Ares. Récit épique sur la guerre, proposant une bonne dose de stratégie, l’œuvre de Ryu Geum-Chul avait déjà fait une tentative d’arrivée sur notre marché en 2011.
A l’époque, il était édité par Booken Manga, désormais disparu comme beaucoup d’autres maisons d’édition. Forte de 26 tomes, la série fait malgré tout son grand retour grâce à Meian Editions, qui nous propose ainsi trois coffrets collectors sont arrivés chez nous (le 3ème sortant le 20 février 2020). Deux coffrets contiennent dix tomes, tandis que le troisième en contient six, le tout formant ainsi l’intégrale de la série.
Aujourd’hui, nous allons vous parler du premier coffret, sorti en février 2019. Présentant une box, les tomes un à dix, quatre ex-libris et un poster format A2, nous allons jeter un coup d’œil à la qualité de l’ensemble et voir si cet achat vaut la peine. Pour une personne n’ayant jamais eu l’occasion de mettre la main sur Ares, c’est en tout cas un format qui a de quoi attirer le regard et attiser l’envie d’achat chez les lecteurs.
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ToggleUn univers en approfondissement constant
D’ailleurs, quand on s’intéresse au contenu de la boîte, on remarque rapidement la qualité du travail de l’éditeur. L’impression est bonne, et la qualité du papier est toujours au top. Avec Meian, c’est un peu une marque de fabrique me direz-vous. Et, pour 49,95€, on ne peut pas dire que ce soit du vol. Après tout, on retrouve non seulement dix tomes éditorialement de haut niveau mais narrativement tout aussi efficace. Et en prime, on reçoit quelques goodies, c’est franchement pas mal !
En parlant de la narration, sachez qu’Ares fait partie de ces œuvres qui gagnent en intensité et en profondeur au fil des tomes, voire même des chapitres. En effet, l’histoire commence en nous plaçant le décor, avec une page plus ou moins explicative. Dès lors, le lecteur peut se faire une idée plus ou moins vague de ce à quoi va ressembler l’univers de la série. Et, disons-le tout de suite, pas mal de petites choses s’entremêlent.
Déjà, Ryu Geum-Chul nous plante le tout dans un contexte médiéval, aux influences architecturales venues tout droit de l’Occident. Mais là où ça devient intéressant, c’est que le créateur de la série y ajoute quelques petits éléments originaux comme la mythologie ou un peu de contemporain ici ou là grâce à quelques clins d’œil dans l’environnement des personnages principaux. De quoi fournir un manga qui a de quoi séduire de par son originalité visuelle et contextuelle.
Ainsi, l’histoire commence dans le royaume de Chronos, nation prise au piège au milieu des autres pays. Bien entendu, ces pays sont en proie à la guerre. Dans cette nation, moult jeunes gens souffrent de la famine et décident alors de tenter leur chance lors d’un recrutement de l’Ordre du Temple, une troupe de mercenaire bien connue qui n’hésite à partir au front pour une belle somme d’argent. Et c’est là que nous retrouvons Ares, le personnage principal de cette œuvre.
Venu se présenter au recrutement, il y fait la rencontre d’autres personnages, plus ou moins importants. On comprend très vite que le petit groupe venu se présenter pour passer les tests est bel et bien celui que nous suivrons au cours de l’histoire. Mais l’auteur ne s’attarde pas sur ce point, préférant partir rapidement sur un premier combat, un premier conflit armé. Et cette volonté de partir sur une première bataille laisse donc rapidement place à un premier thème important pour la série : la mort.
Entre sérieux et humour bien placé
La mort comme thème n’est en soi pas une grande originalité, et il en va de même pour la guerre. Ce sont deux thématiques fort courantes de nos jours, mais Ares possède malgré tout ses petites originalités. Déjà, nous vous avons cité quelques petites choses plus haut, mais à cela s’ajoutent également un coup de crayon très particulier de la part du dessinateur. Ce dernier est quelque peu maladroit au début, avec des personnages secondaires qui peinent à se différencier les uns des autres et des combats un peu brouillon, voire parfois délicats à comprendre.
Néanmoins, il ne faut pas voir ce point comme un défaut. En effet, le style de Ryu Geum-Chul lui est très personnel et donne un petit côté appréciable à l’œuvre dans son entièreté. D’ailleurs, les quelques maladresses crayon à la main que l’on peut lui reprocher laissent vite place à une style graphique qui sublime le propos du manhwa, lui donnant une atmosphère visuelle unique et reconnaissable à des lieux à la ronde. Et, vu que ces maladresses disparaissent avec le temps, autant dire qu’Ares ne fait que gagner en qualité !
D’ailleurs, la qualité supplémentaire d’Ares est de proposer une histoire froide et sanglante, tout en y ajoutant une pointe de sarcasme, d’humour noir ou simplement d’humour tout court à divers moments. Cela peut être lors d’un affrontement entre deux groupuscules, lors d’un duel ou simplement lors d’une soirée de repos pour les mercenaires. Cet humour est clairsemé à travers les diverses pages des différents tomes afin de ne pas tomber dans la surenchère et rendre le tout agréable dès que ça apparaît.
Ajoutez à cela des personnages qui gagnent en profondeur, en charisme et en compétences martiales, et vous obtenez un somptueux mélange de bonnes idées qui sauront vous garder accroché à chaque tome, sans jamais vous lasser. Surtout que, comme nous le disions précédemment, l’univers ne fait, lui aussi, que gagner en complexité, offrant dès lors une histoire intrigante, mature et dénuée de tabous.
Faut-il craquer pour la première box Ares ?
Vous l’aurez compris, Ares est une œuvre complète, intéressante et pleine de bonnes idées. Le choix de l’auteur de développer et compléter son univers au compte-goutte rend l’avancée jouissive et permet au lecteur de continuer à découvrir de nouvelle choses à chaque page. Les principaux personnages prennent ainsi le temps de montrer qui ils sont vraiment et d’évoluer avec les autres et les événements qui surviennent, rien ne semble réellement gravé dans la roche et même le petit chouchou du public pourrait bien faire face à un destin funeste.
Si la série prend plusieurs tomes avant de réellement déployer ses ailes, le tout n’en reste pas moins génial, pouvant combler un lectorat plutôt conséquent et aux goûts variés. Ses thématiques matures, couplées à un humour bien placé et des personnages plutôt attachants font qu’il s’agit là d’un manhwa qui sait se bonifier avec le temps, sans jamais devenir oubliable ou « has been ». Et quand on voit la qualité des dix premiers tomes, on ne peut aspirer qu’à une chose… lire la suite !
Nous allons donc pouvoir conclure en soulignant à quel point Ares est une œuvre complète et excellemment réalisée. Certes, les débuts sont plus lents, mais la suite ne fait que révéler le potentiel incommensurable de la série. Fans d’histoires militaires, matures et un brin sanglantes, il ne faut surtout pas hésiter à passer le pas, Ares est fait pour vous !
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