Arkane T02 – La Résurrection : Présentation et avis sur le livre de Bragelonne
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Rédigé par Nathan Champion

Courte série débutée en 2017 avec La Désolation, Arkane s’achevait un an plus tard avec un tome 2 nommé La Résurrection. Ceux qui ont eu la chance de dévorer le premier volet savent qu’il est fait référence, via ces sous-titres, à deux ordres qui s’opposent dans l’univers décrit par Pierre Bordage. Après avoir énuméré en détail les qualités du début des aventures d’Oziel, de Renn et de Noy, attachons-nous aujourd’hui à voir ce que vaut la suite, toujours éditée par Bragelonne !
Notez que pour pouvoir aborder ce second tome, il nous faut décrire certains des événements du premier, notamment la fin. Nous vous invitons ainsi à éviter cette lecture si vous n’avez pas terminé Arkane T1 – La Désolation, sous peine de griller quelques effets de surprise à l’avance, et donc de vous gâcher le récit ! Idem dans le cas où Arkane – L’intégrale vous ferait de l’œil, bien évidemment !
Sommaire
ToggleEntrée dans le feu de l’action
D’emblée, on constatera avec délice que ce second roman débute là où s’arrêtait le précédent. Évitant ainsi de faire durer trop longtemps l’attente autour des pérégrinations de chacun des trois personnages, que nous laissions en fâcheuse posture à la fin de La Désolation.
Oziel découvrait qu’elle était héritière d’un pouvoir très puissant, celui du Drac, avec lequel elle embrasait une énième portée d’assaillants. Ce qui ne lui offrait toujours pas de moyen sûr de rejoindre son frère Matteo dans les fonds. Renn retrouvait Orik, le guerrier venu du nord, salement amoché par un combat d’une violence extrême, dont il sortit heureusement vainqueur. Quant à Noy, il est pour ainsi dire absent de toute la dernière partie du roman, après que sa femme, Adamanta, l’ai emmené se perdre dans un dédale de couloirs souterrains… Duquel le lecteur ne pouvait pas encore apercevoir le terme.
Si Arkane T2 – La Résurrection ne débute pas directement dans le feu de l’action, préférant nous narrer une journée type de Matteo, perdu dans les fonds, ce n’est que pour mieux nous mettre en jambes. Les aventures de Renn, remontant à son rythme le gigantesque fleuve l’Odivir en compagnie d’Orik, prennent directement la suite du récit. De quoi nous rassurer quant à l’état du guerrier précédemment mal en point. Quant à Oziel et Arjo, ils sont toujours bloqués dans le niveau des Marches au sein de la ville d’Arkane, mieux lotis qu’on aurait pu le penser. Mais cet agréable coup du sort ne saurait trop durer !
Enfin, Noy semble tout de même bien mieux s’en tirer que les deux autres protagonistes. Après son mariage avec Adamanta, jeune femme qu’on nous décrit belle et sensuelle, il se retrouve rapidement devant les Akchas. Il s’agit d’une race de monstres millénaires, cachés depuis des temps immémoriaux sous la surface d’Arkane, attendant la venue d’un roi humain pour les sortir de leur prison de terre et de pierre. Bien sûr, Noy devra choisir à qui va sa loyauté, et ainsi décider de devenir, ou non, le roi de ces créatures laides, mais ô combien puissantes. Un choix qui sera déterminant dans le sort que connaîtront les Hauts de la ville et sa population noble.
Une suite sous les mêmes hospices ?
Ne passons pas par quatre chemins, cette suite débute aussi bien que le premier tome. On est une nouvelle fois happés par l’écriture d’un Pierre Bordage visiblement en forme, nous décrivant trois histoires se recoupant de manière plus évidente à mesure que l’on progresse, et ce avec avec une finesse appréciable. Néanmoins, bien que son commencement soit excellent, on notera que la seconde moitié du roman est moins réussie. Plusieurs petites facilités d’écriture font tâches, au milieu d’un récit pourtant rondement mené. On a aussi l’impression que l’auteur essaye de prolonger artificiellement certains pans d’histoire.
Ainsi, après plus de 200 pages délectables, il est difficile de ne pas être un brin frustré par le rythme du récit. Bien que tout aille très vite, une fois encore, une impression soutenue par des chapitres courts, ces prolongements artificiels des déboires de Renn et d’Oziel sonnent le début d’une partie moins intéressante. Quant à l’histoire de Noy, plus diluée dans le récit que les deux autres, à l’instar du premier tome, elle souffre moins de ce problème. Cependant, elle s’achève d’une façon un poil contestable. Mais surtout, tout vient beaucoup trop vite !
Et c’est bien le plus gros reproche que l’on pourra faire à Arkane T2 – La Résurrection. Bien qu’il aborde des thématiques intéressantes, approfondisse ses personnages et réponde à de nombreuses questions que soulevait le premier volet, il va néanmoins trop vite. La guerre qu’on attend depuis le début du précédent tome aurait très bien pu être l’objet d’un roman à elle toute seule. Ce qui aurait permis de mettre plus en valeur la ville d’Arkane et ses labyrinthes, ou encore certaines relations sous-exploitées entre les protagonistes.
Enfin, cette vitesse avec laquelle se termine le roman, sonnant d’une certaine manière comme la preuve de l’ennui de l’auteur vis-à-vis de sa propre œuvre, a une conséquence plutôt décevante sur le récit. Plusieurs questions restent encore en suspend une fois la dernière page tournée. Certes, il n’est pas rare qu’un roman laisse planer le doute concernant l’avenir de ses personnages ou de son univers. Mais là, il faut avouer que cette fin particulièrement abrupte a quelque chose de frustrant. Bien que quiconque ait aimé le premier tome ne puisse que pousser plusieurs soupirs de soulagement au cours des derniers chapitres.
Faut-il craquer pour Arkane T2 : La Résurrection ?
Bien sûr, si vous avez déjà accordé votre temps à Arkane T1 – La Désolation, et que celui-ci vous a plu, alors investir quelques deniers dans la suite coule de source. Ce second roman reprend là où s’était arrêté le premier, s’offrant même le malin plaisir de nous teaser l’apparition d’un Matteo changé par ses années au bagne, et ce dès le premier chapitre. Le rythme n’a pas changé, toujours aussi vif, ce qui est délectable, du moins pour un temps !
Acheter Arkane T2 : La résurrection sur AmazonNéanmoins, nous sommes plus réservés concernant la seconde moitié du récit, et sa fin bien sûr. En effet, l’impression tenace que l’auteur s’est empressé de terminer son roman s’est faufilé dans notre esprit, à la lecture de plusieurs passages expédiés trop vite. Nous avons aussi pu noter quelques facilités d’écriture plutôt voyantes. En cela, ce second tome est un peu décevant comparativement à son prédécesseur. De là à ne pas conseiller Arkane T2 – La Résurrection ? Il y a un pas que nous ne franchirons pas. Nous nous contenterons de recommander aux lecteurs du premier volet de revoir leurs attentes un brin à la baisse.
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