Assassin’s Creed Valhalla : L’Aube du Ragnarök – Notre avis sur le DLC qualifié de plus massif de la saga
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Rédigé par Florian
Depuis le lancement de la nouvelle trilogie mythologique avec l’épisode Origins, la licence des français d’Ubisoft Assassin’s Creed lorgne de plus en plus du côté mystique et fantastique, là où son domaine de prédilection initial était l’Histoire et les événements au plus proche du réel.
Afin de pousser cette direction à son paroxysme, Assassin’s Creed Valhalla sorti en novembre 2020 nous offrait la possibilité de diriger un dieu nordique, Odin, au sein d’aventures fantasmagoriques au pays d’Asgard. Après deux extensions La Colère des druides et Le Siège de Paris timides mais au contenu solide, les développeurs d’Ubisoft Sofia sont désormais prêts à nous proposer l’ultime extension de l’épopée des vikings menés par Eivor.
L’Aube du Ragnarök sort ce jeudi 10 mars sur toutes les plateformes sur lesquelles Assassin’s Creed Valhalla est disponible à savoir PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S et Google Stadia. Rappelons qu’il est nécessaire de posséder le jeu de base afin de pouvoir lancer cette extension, disponible directement depuis le menu du jeu ou alors en allant voir Valka dans sa hutte à Ravensthorpe après de nouvelles visions d’Eivor. A noter que même si vous avez acheté le Season Pass, il vous faudra repasser à la caisse pour débourser 39,99€ afin de jouer à ce DLC.
Conditions de test : Nous avons arpenté les terres du Svartalfheim durant un peu moins de 20h, le temps de terminer largement la quête principale de cette extension et de faire une grande quantité des contenus annexes proposés, le tout en difficulté normale et mode performance sur PlayStation 5 via une copie envoyée par l’éditeur.
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ToggleSvartalfheim a besoin d’aide
Avant de débuter votre aventure et votre lecture, sachez tout d’abord que L’Aube du Ragnarök est prévu pour les vikings ayant déjà fini l’aventure principale d’Assassin’s Creed Valhalla et possédant déjà un niveau d’expérience élevé, en partant du principe que tous les ressorts scénaristiques principaux sont connus et compris. En effet, les développeurs recommandent un niveau de 340 afin d’être à l’aise avec la difficulté et les combats rencontrés dans cette extension, ce qui vous le verrez sera plutôt nécessaire.
Rassurez-vous cependant, les développeurs d’Ubisoft Sofia ont tout prévu et proposent aux joueurs et joueuses un nivellement par le haut afin de compenser un éventuel niveau inférieur. Cet écart sera exclusif à l’extension et les joueurs retrouveront leur niveau d’antan, hors niveaux supplémentaires acquis en jouant, lorsqu’ils retourneront en Angleterre.
Cette mise en garde faite, plongeons dans le Royaume du Svartalfheim, où siégeaient en paix nains et créatures mystiques. Le postulat de cette extension tient en quelques mots : le fils d’Odin (baptisé Havi ici) a été enlevé par Surtr (prononcez sourtre), un géant de feu immortel chef des Muspels du Royaume du Muspelheim ainsi que sa femme Sinmara, et ses enfants Glod et Eysa que vous rencontrerez à tour de rôle. Vous incarnez Eivor sous les traits d’un Havi toujours aussi imbu de sa personne et prêt à tout pour récupérer son fils Baldr des mains de son ennemi, alors qu’un drame entache le tout début du jeu. Havi s’engage alors dans une lutte contre le temps à la recherche d’une monnaie d’échange magique pour convaincre Surtr de lui rendre son fils sain et sauf, avant de se préparer au tragique Ragnarök qui se pressent comme imminent.
Sachez par ailleurs que si vous êtes avides de défi, L’Aube du Ragnarök vous lance à corps perdu dans un premier combat très rythmé et punitif, arrivant très tôt dans le jeu et qui pourrait vous donner du fil à retordre si vous n’avez pas touché depuis quelques temps au jeu de base. De quoi planter d’emblée les bases d’une extension exigeante et aux combats mid-boss en arènes très fréquents.
Depuis l’invasion du monde par les Muspels et les Jotnars du Royaume du Jötunheim, les nains se sont réfugiés sous Terre dans divers refuges qu’il vous faudra retrouver grâce à des indices laissés sur le terrain. Au nombre de 4, ces abris renferment forgerons, marchands, donneurs de quêtes etc., et représentent l’une des composantes de cette extension L’Aube du Ragnarök. Fourmillants de vie, ces lieux souterrains sont autant d’occasion d’améliorer vos équipements, l’Arrache-Hugr en première ligne.
Globalement, le scénario de cette extension n’est clairement pas son point fort, tout comme les précédentes extensions. La faute à des PNJ pour la plupart pas très intéressants, hormis les boss que vous rencontrerez au fil du jeu qui bénéficient d’un traitement honorable mais également du fait d’enjeux difficilement palpables jusqu’à la toute dernière partie du jeu. On aurait notamment aimé un peu plus de lore au sein de la trame principale là où les textes et contenus annexes rassasient notre soif d’informations, les amateurs de l’Odyssée d’Odin seront pour autant conquis dans cette sorte de quête ultime.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités
C’est l’attraction phare de cette extension qualifiée de « la plus ambitieuse dans l’histoire de la franchise », le vol de pouvoirs. Grâce à l’Arrache-Hugr que vous récupérez très tôt dans le jeu, vous serez en capacité de dérober à vos adversaires un total de 5 pouvoirs aux effets et durées différents :
- Le pouvoir du Muspelheim vous permet de prendre l’apparence d’un Muspel et donc de passer inaperçu afin de réinitialiser les combats par exemple, de marcher dans la lave et de résister au feu et aux explosions.
- Le pouvoir de renaissance vous permet de ramener à la vie vos adversaires éliminés pour qu’ils combattent à vos côtés.
- Le pouvoir du corbeau vous permet de vous transformer en corbeau, couvrir de longues distances ou encore d’assassiner des adversaires en plongeant vers eux.
- Le pouvoir du Jötunheim vous donne la capacité d’utiliser des « cibles » pour vous téléporter à cet endroit et ainsi traverses des zones inaccessibles, mais aussi de vous téléporter vers un ennemi pour l’éliminer.
- Le pouvoir de l’hiver gèle vos ennemis au fil de vos attaques, permettant ensuite de les briser en plusieurs morceaux.
Chacun de ces pouvoirs possède un attirail de 2 améliorations et ne sont disponibles qu’à certains endroits du monde. Il vous faudra récolter du Hugr pour alimenter les slots permettant leur déclenchement, une sorte d’essence relâchée par vos ennemis tombés au combat. Cet Hugr peut être collecté sur le terrain via d’énormes fleurs (un peu trop présentes par ailleurs) ainsi qu’en mettant une raclée à vos ennemis. Vous avez également la possibilité de remplir vos jauges en sacrifiant une grande partie de votre vie grâce aux Autels d’Yggdrasil disséminés à des endroits (trop) stratégiques.
Ces pouvoirs ne représentent pas qu’un énième gadget comme l’on connait tant. Ils seront capitaux pour vous permettre de progresser dans L’Aube du Ragnarök tant la lave est dévastatrice ou que certaines structures ne seront accessibles que par la voie des airs par exemple. Une utilisation asymétrique des pouvoirs cependant pousse certains à être davantage utilisés que d’autres.
A noter également qu’assez tôt dans l’aventure, Havi obtient une nouvelle arme, l’Atgeir, une grosse lance à deux mains très lourde mais capable de coups légers et lourds et notamment de combos possédant plusieurs finishs en fonction de vos répétitions de touches. Ces éléments vous sont d’ailleurs très bien expliqués au sein d’une introduction assez longue et très dirigiste d’environ 1 heure permettant de vous familiariser avec les nouveautés et les enjeux de ce nouveau monde.
Le plaisir de la liberté
Côté monde ouvert, L’Aube du Ragnarök ramène ce qu’Assassin’s Creed fait de mieux, à savoir son exploration décloisonnée et sa grimpette extrêmement libre à rendre une certaine Aloy jalouse. Toujours aussi efficace, cette dernière est complétée par la possibilité d’être intégralement prémuni des dégâts de chute quelque soit la hauteur, à partir du moment où vous possédez 5 éléments d’armure divine (on pense à l’armure Carolingienne notamment), une vraie bouffée d’air frais et de dynamisme dans votre évolution.
A noter que vous gardez toutes vos capacités et aptitudes acquises lors de votre aventure principale et que vous pouvez bien entendu attribuer vos points de compétence où vous le souhaitez à tout moment de l’aventure dans de nouveaux embranchements dans les arbres existants proposant de nouveaux mouvements à apprendre. Vos montures sont bien évidemment de retour avec la possibilité d’en acheter de nouvelles afin de varier entre chevaux, gros phacochères ou cerfs gigantesques.
Le craft est par ailleurs toujours présent pour améliorer ses équipements (notamment grâce aux Runes d’Odin présentes sur le terrain), mais on regrettera malgré tout le remplissage si bien connu des jeux en mondes ouverts de l’éditeur français, avec ses éternels points de couleur, mystères, livres de savoir, éléments d’armures, mystères, richesses, artéfacts, une douzaine de camps de rebelles ennemis et autant de points de synchronisation qui rythment une aventure principale tenant autrement sur une petite quinzaine d’heures de jeu en ligne droite, auxquelles il faudra rajouter 10h pour faire tout le reste, là où le discours marketing se targuait d’un total de 35h pour tout faire.
D’autres nouveautés font également leur apparition comme la présence d’une Arène tenue par une Valkyrie bien connue et dans laquelle vous pourrez « revivre » les récits de valeureux guerriers disparus au combat. Pour cela, trouvez leurs récits dans le monde (icône de parchemin) et vivez-en d’autres dans des combats souvent relevés (difficulté au choix ceci dit) et vous permettant d’essayer armes, aptitudes et pouvoirs avant de les étrenner sur le terrain accompagnés de récompenses durement acquises.
Et quel terrain. Grâce à l’ajout du Pouvoir du corbeau et de la possibilité d’annihiler les dégâts de chute, le Royaume du Svartalfheim se veut beaucoup plus vertical avec des tonnes de montagnes dorées magnifiques à grimper, de tours et autres Monolithes de Muspelheim, grosses montagnes rougeâtres lévitant dans le ciel et que vous pouvez rejoindre en volant. Avec sa taille représentant grossièrement un tiers de la taille de l’Angleterre dans le jeu de base, la carte se veut aussi plus contrôlée, plus dense, composée uniquement de quatre régions de niveaux différents lui permettant ainsi de ne pas s’éparpiller.
Un monde cohérent, des souterrains à l’aérien, bénéficiant d’une direction artistique singulière et souvent très bien mise en œuvre (mention spéciale aux racines de l’Arbre-Monde Yggdrasil visibles au loin), avec de jolis effets de lumière, des biomes aux allures très distinctes et une faune vivante à souhait.
Même la liberté a un prix
La liberté de choix et d’action se retrouvent également très présentes pendant votre aventure dans L’Aube du Ragnarök, vous permettant comme d’habitude d’utiliser la voie de la discrétion ou la voie du bourrin. A noter que de petites variantes viennent pimenter l’expérience à savoir la présence d’autels utilisés par les Muspels pour appeler des renforts tant que vous n’aurez pas détruit un talisman présent dans la zone, mais aussi leur capacité à utiliser un cri de guerre leur permettant davantage d’attaques de feu et groupées.
A ce sujet, sachez que les Gardiennes des Flammes seront des ennemis coriaces et sont capables d’invoquer de nouveaux ennemis via les flaques de lave, tant que vous les vaincrez pas. Pour cela, et pour les autres gros ennemis également, il vous faudra d’abord viser les points faibles apparaissant en jaune une fois que vous visez avec votre arc afin de briser leur protection et d’accéder à davantage de dégâts pour enfin les éliminer.
Pour être tout à fait honnêtes, nous ne pourrions conclure notre avis sur cette nouvelle extension sur la quantité assez importante de bugs en tout genre, allant de voix tout simplement absentes pendant de longues minutes, ou encore des personnages coincés dans le décor, des boss qui ne bougent pas (faciles à battre pour le coup) ou encore des scripts ne se déclenchant pas comme il le faudrait. « Habituel » direz-vous mais assez présents lors de notre test, mais surtout en début d’aventure.
Finalement, L’Aube du Ragnarök tient assez bien ses promesses d’extension la plus ambitieuse de l’Histoire de la franchise. En parvenant à proposer des mécaniques tranchant allègrement avec le concept initial que reste Assassin’s Creed, notamment de par l’omniprésence du spectre fantastique, il est fort à parier que cette extension va cliver les joueurs avides de ce type de contenus et les joueurs de la « vieille » demandeurs d’un retour aux anciennes formules, avec une petite déception pour celles et ceux qui attendaient des séquences cruciales se déroulant dans le Présent qui ne sont tout simplement pas présentes ici, ce qui en fait un ensemble un peu cher pour le contenu.
On regrettera un scénario un peu faible au global et une fin trop rapide, des interactions finalement assez limitées avec les habitants de petite taille de ce Royaume et la présence de plusieurs bugs, tout ceci contrebalancé par un gameplay apportant de réelles et plaisantes nouveautés ainsi qu’une direction artistique à couper le souffle. Avec l’ombre d’un Assassin’s Creed Infinity planant au-dessus de sa tête, la saga se cherche encore et pourrait à l’avenir proposer davantage de mondes fantastiques plus petits comme celui-ci (on rêve d’une représentation des 9 Royaumes au complet par exemple) tout en proposant des aventures d’envergure plus historiques comme ce fût le cas depuis le premier volet de cette licence âgée désormais de 15 ans.
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Date de sortie : 10/11/2020