Berserk of Gluttony : Présentation et avis du Light Novel de Mahô Éditions
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Rédigé par Ludvig Auvens
Mangas, romans, comics, livres d’analyse. Dans cette rubrique, nous vous avons déjà parlé de pas mal de genres d’ouvrages différents. Mais un dont on ne vous a jamais parlé, c’est le light novel. Aujourd’hui, nous allons changer ça en vous présentant Berserk of Gluttony, ou du moins son premier tome. De quoi changer un peu après vous avoir présenté le second tome de Die, hier.
Édité chez nous par Mahô Éditions, Berserk of Gluttony est un light novel que l’on doit à Isshiki Ichika, et illustré par Fame. Sur l’archipel nippon, la série a débuté en 2017, où elle compte déjà sept tomes et est toujours en cours. D’ailleurs, une adaptation manga de six tomes (pour l’instant) est également disponible au Japon, sans aucune information quant à une traduction française. erserk of Gluttony, c’est l’histoire d’un monde peuplé par deux types d’individus : ceux dotés de compétences reconnues puissantes, et ceux qui en sont dépourvus. Jusque-là, rien grand-chose de surprenant, une base très typée dans le monde des light novels. Quoi qu’il en soit, il s’agit ici du tout premier light novel 100 % japonais publié par Mahô, c’est donc une bonne occasion de s’y intéresser.
Sommaire
ToggleUne mise-en-bouche classique, mais rythmée
Dans cette série de light novels, les lecteurs suivent Fate, un garde dépourvu de compétences puissantes. Son seul pouvoir est celui d’avoir une faim continue, il est insatiable. Cette faim permanente lui est causée par sa seule compétence : Gloutonnerie. Une nuit, alors qu’il tue un voleur introduit dans le château, sa compétence dévore l’âme de ce dernier. Ses statistiques s’en retrouvent alors grandement augmentées et il découvre tout l’intérêt de son pouvoir qu’il pensait jusque-là inutile. Mais, évidemment, son pouvoir représente un contre-coup, sa compétence va lui demander toujours plus d’âmes pour qu’il puisse être rassasié.
Vous l’aurez compris, Berserk of Gluttony a tout de l’œuvre de fantasy nippone tout ce qu’il y a de plus classique. Le monde étant régit par les compétences, les plus forts dominent les plus faibles. Néanmoins, un ordre de chevaliers, constitué de très puissants individus, est présent à Seyfert, la capitale, afin d’éviter que la loi du plus fort ne soit ce qui rythme le monde. Bien entendu, certains d’entre eux profitent de leurs pouvoirs supérieurs pour tout de même écraser les plus faibles, dont Fate.
Dans son bestiaire, l’auteur ne cherche pas non plus à faire dans l’originalité, proposant des créatures connues de tous les amateurs de jeu de rôle papier ou format vidéoludique. Gobelins, kobolds, dragons et autres créatures peuplent donc ce monde fantastique. Et, comme pour beaucoup de ces œuvres, l’ordre des chevaliers a pour mission pricipale de tenir les forces du mal éloignées des plus faibles grâce à leur grand pouvoir. Du classique, donc, mais du classique parvient à faire mouche auprès du lectorat.
D’ailleurs, comme pour bon nombre de light novels, Berserk of Gluttony est construit par de courts chapitres, avec des descriptions concises et une histoire plutôt portée par l’action et les dialogues. Le présent livre ne déroge pas à la règle et ce sont les phases d’action qui sont ici les plus construites. Les descriptions des personnages et lieux étant, elles, plus légères. Cette façon de faire apporte un certain dynamisme à l’œuvre, avec un enchaînement quasi incessant d’événements en tous genres. D’ailleurs, on ne suit que le point de vue de Fate, là où un roman propose, très souvent, plusieurs points de vue, en des lieux différents. Ce n’est ici pas le cas.
En outre, le manque de profondeur dans certaines descriptions laisse la place libre à l’imagination des lecteurs. Si cela pourrait en gêner certains car le cadre est trop imprécis, la majorité des curieux devrait y trouver son compte tant l’auteur laisse la place à l’imaginaire de chacun tout au long de ce premier tome. Pour l’exemple, la capitale de Seyfert ne jouit que de très peu d’indications sur son architecture, son organisation interne (hormis les quartiers), ce qui me permet d’en avoir ma propre image, bien ancrée. Cela donne un peu l’impression de participer à la création de l’univers avec l’auteur lui-même.
Un casting sans juste milieu
Mais si l’auteur laisse la place à l’imagination de chacun, il lui faut tout de même de la matière pour imaginer. Au milieu de tout ça se trouve donc Fate Graphite, le personnage principal de cette série. Depuis toujours traité comme un moins que rien, Fate est un personnage ambivalent, possédant un grand cœur et désireux de faire le bien, mais condamné à lutter contre lui-même et sa compétence gloutonnerie qui menace de le faire basculer dans la folie à tout instant.
Isshiki Ichika a réellement bien pensé son personnage. D’un côté il souhaite devenir puissant, mais de l’autre il ne se considère pas lui-même comme un héros et ne doit sa prise de pouvoir qu’à une compétence jugée comme allant contre le divin. Très agréable à découvrir et à suivre, il est accompagné par son épée, Greed. Très tranchante, Greed est une épée douée de parole et sert de compagnon d’arme à Fate. C’est également lui qui apprend au héros le fonctionnement de sa compétence et le conseille durant les combats. Autre personnage important : Roxy Hart. Jeune membre des saints chevaliers, cette jeune femme est issue d’une des cinq grandes familles du royaume. Elle aide Fate à sortir de la misère en l’arrachant à plusieurs reprises des mains de ses bourreaux.
Très proches, Fate et Roxy se complètent mutuellement. La jeune femme a pris Fate sous son aile afin de l’extraire de sa situation chez une autre grande famille en lui offrant un travail plus méritant. Elle le soutient psychologiquement, tout en restant un peu retrait au début. Quant à Greed, il n’interagit qu’avec Fate, ce qui crée un lien très fort entre les deux personnages (même si l’un des deux n’est qu’une épée). Les trois sont très intéressants à découvrir, même si Greed est celui qui apporte, selon moi, le plus à ce premier tome.
Ainsi, l’auteur a pensé ses personnages pour les rendre quasi impossible à détester. Mais où va donc notre haine dans ce cas ? Elle va aux antagonistes de Fate. Ces derniers sont classiques, pensés pour éveiller le dégoût chez le lecteur, et rien d’autre. Persécuteurs, esclavagistes, voilà deux mots qui vont bien aux opposants [humains] du héros. Un seul désir : voir leur tête rouler sur le sol. C’est, par ailleurs, là un des défauts du casting de Berserk of Gluttony, il n’y a pas de juste-milieu chez les personnages. Ils ont été créés soit pour être aimés, soit pour être détestés. Des personnages un peu plus « neutres » n’auraient sans doute pas été de trop.
Enfin, nous arrivons au travail de Fame. Bien que manquant parfois de détails, les illustrations sont très jolies, présentant souvent les personnages en gros plan pour éviter les décors trop chargés. Certaines sont très marquantes, joliment effectuées et permettent surtout d’avoir une représentation visuelle des trois personnages centraux (Fate, Greed et Roxy) en l’absence de détails fournis par l’auteur. C’est donc du bon boulot qui nous est proposé et qui sait mettre en valeur certains pans de texte de l’auteur. A titre purement personnel, les deux protagonistes humains ne sont pas sans me rappeler (physiquement) Kirito et Asuna de Sword Art Online.
Faut-il craquer pour Berserk of Gluttony ?
Ainsi, nous pouvons dire que Berserk of Gluttony jouit d’un casting plutôt sympathique, porté par Fate, Greed et Roxy, trois personnages intéressants et attachants. Si les antagonistes manquent de profondeur, Isshiki Ichika propose tout de même un héros travaillé et en proie à un pouvoir qu’il ne maîtrise pas totalement.
En plus, l’auteur a créé une intrigue pleine de potentiel et qui ne manquera pas de prendre de l’ampleur avec les tomes suivants. Après tout, ce premier volume présente de nombreuses intrigues sous-jacentes qui doivent encore être développées. La tâche est donc loin d’être terminée et Mahô Éditions a encore bien du travail pour nous proposer l’œuvre dans son intégralité.
Dès lors, nous conseillons Berserk of Gluttony aux amateurs de fantasy plus légère. Entendez par-là une œuvre où les longues descriptions n’ont pas leur place et où l’histoire avance à un rythme plus soutenu. Les amateurs de light novels y trouveront également leur compte, l’histoire étant prenante et pleine de promesses pour la suite. Nous avons déjà hâte de pouvoir dévorer la suite.
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