Children : Présentation et avis sur le manga d’Omaké
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Rédigé par Ludvig Auvens

Ces derniers temps, nos publications mangas et autres bandesdessinées tournaient énormément autour du genre Isekai, avec notamment Cube Arts, DIE, ou encore Why Nobody Remembers My World. Mais aujourd’hui, nous allons partir sur une œuvre à la thématique un peu plus surprenante avec Children, un manga édité par Omaké.
Série en deux volumes, celle-ci marque la rentrée 2020 avec des airs d’Halloween. Très portée sur l’horreur et le sang, cette nouvelle entrée dans le catalogue de l’éditeur vient donc s’installer aux côtés du troublant Perce Neige. Imaginée par Miu Miura, cette courte histoire a pu se révéler au Japon grâce à Gangan Online entre 2017 et 2019.
Miu Miura est une jeune femme qui débute sa carrière avec un scénario qui laisse place au malaise, et dont le lecteur ne peut ressortir sans avoir la gorge légèrement serrée. Cette première réelle proposition (après le passage habituel des mangakas par le dôjinshi et autres publications one-shot) marque, et il est donc bon de garder un œil sur cette dessinatrice.
Plongeons donc ensemble dans cette aventure aux allures de gore afin d’avoir un avis plus conséquent sur ce que nous propose cette nouvelle arrivante sur le marché du manga.
Sommaire
ToggleLes apparences peuvent être trompeuses
Dans son histoire, Children nous propose de suivre Tôru Igarashi, un jeune homme de 18 ans qui se rend dans les montagnes d’Akita pour un CDD de six mois. Le job est simple sur le papier, puisqu’il s’agit de s’occuper de surveiller des enfants, une tâche que Tôru s’imagine faire sans encombre. C’est tout du moins ce qu’il s’imagine jusqu’à sa rencontre avec Sakurako, une adolescente de 14 ans, qui s’avère être la gérante. L’endroit semble vieux, délabré et les enfants ont un comportement des plus étranges. Mais tout s’éclaire lorsque Tôru comprend que les enfants et la gérante ont des occupations très… à part.
En effet, tout le monde sur place prend du plaisir en tuant et en commettant toutes sortes d’autres atrocités à d’autres humains. Ce premier tome ne perd donc pas de temps et Miu Miura nous plonge dans une ambiance macabre qui s’envole dès les premiers chapitres. Logique quand la série n’est composée que de deux tomes. En quelques pages, notre « héros » est déjà installé et le tout laisse vite la place à ce qui nous intéresse : le gore.
Après tout, Children est une histoire malsaine, où la violence et l’hémoglobine occupent une place importante. Chaque scène, chaque action, tout est fait pour le lecteur sente son estomac se retourner. Il est presque impossible de lire cette œuvre nonchalamment et d’en ressortir indemne. Et pourtant, je lis et regarde énormément de choses dites gores ou dérangeantes.
Bien entendu, Miu Miura sait comment faire pour nous mettre mal à l’aise. L’ensemble de son univers est « mignon » visuellement. Les personnages sont des enfants. Avec ces deux éléments, difficile d’imaginer que la série va nous mettre face à des scènes aussi difficiles à lire que celles de Children. Son dessin est très bon, et c’est justement ce qui rend ce premier tome si fou, la parfaite disharmonie entre la mignonnerie de son trait et les effroyables situations que l’on ingère par les yeux.
Des questions sans réponse
Mais ne voyez pas en Children une échappatoire cathartique pour vos pulsions meurtrières. Ce manga va bien au-delà de ça, autant la qualité défouloir pour se concentrer sur un aspect cruel et macabre de l’enfance. La lecture est plaisante, car l’expérience est quasi unique, mais de nombreuses choses font qu’on ne saurait jamais conseiller ceci à n’importe qui.
Miu Miura n’est bien entendu pas là pour nous servir une simple boucherie sans conséquences. Son intrigue est bien ficelée et se dévoile petit à petit. Sakurako et les enfants ne sont pas de vulgaires psychopathes et cet établissement n’existe pas par la simple volonté du hasard. Tout a une raison d’être et moult indices sont distillés à travers ce premier tome.
Dès lors, la bonne maîtrise de la scénarisation par la mangaka donne donc très envie de poursuivre la lecture au-delà de ce premier tome, bien qu’il nous faudra quelques jours pour nous en remettre. Espérons simplement que toutes les questions présentes dans ce premier volume trouvent une réponse dans la suite.
Et puis, côté édition, le travail d’Omaké est plutôt pas mal. Le papier est de bonne qualité et la couverture est du plus bel effet. Sans parler du travail de traduction qui apporte toujours un plus indéniable lorsque bien effectué. L’éditeur parvient donc à sublimer le travail de Miu Miura par sa maîtrise de l’édition. Un point qu’il nous semblait important de souligner.
Faut-il craquer pour Children ?
Qu’on se le dise immédiatement, Children était une expérience intéressante, surprenante, et que nous ne sommes pas prêt d’oublier (surtout qu’un second tome va arriver). Mais cette œuvre n’est pas à mettre entre toutes les mains, surtout pas dans celles d’enfants ou de personnes à l’estomac fragile. Pour les moins sensibles d’entre nous, c’est un bon mélange de maîtrise du dessin, de la scénarisation et de gore.
Et puis, Miu Miura gère aussi très bien ses thématiques, nous servant une perte de confiance de la jeunesse plutôt intéressante. C’est un sujet que l’on connaît assez bien, notamment via la scission qui apparaît entre chaque génération, mais ça fait toujours plaisir de voir ce problème mis en avant. Mais on imagine assez mal comment cette situation va se résoudre dans le tome suivant.
Acheter Children sur OmakéAinsi, nous conseillons cette lecture aux amateurs de gore, et uniquement ceux-là. Ceux qui détestent ça ne sauront pas passer outre. Il s’agit d’une lecture intéressante qui saura marquer les courageux se lançant dans l’aventure.
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