Pourquoi on aimerait un retour d’Army of Two ?
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Rédigé par Neomantis Dee
La décennie 2000 à 2010 fut une période foisonnante pour le jeu vidéo avec l’irruption de nouvelles licences de qualité et des genres vidéoludiques en perpétuelle évolution. Une période surtout marquée par les bruits de tronçonneuse de Gears of War (2006), entre autres. L’influence évidente de GOW n’aura cependant pas cloisonné la concurrence à faire de la copie bête et méchante sans véritable identité. En effet, plusieurs titres tentaient d’apporter des idées et concepts plus ou moins réussis, comme avec la licence du jour, Army of Two, dont le premier épisode date de 2008.
Loin d’être une incontournable du TPS, la licence développée par EA Montréal avait tout de même su se faire remarquer pour sa proposition, particulièrement sur le deuxième épisode publié en 2010 et qui réglait la mire. Avant de se saboter avec un troisième volet clairement oubliable. La licence s’est construite sur un concept simple : la coopération. Rien de révolutionnaire il est vrai, néanmoins nous ne retrouvons pas tant de jeux que cela pour reprendre l’idée, particulièrement dans le TPS action.
Si j’ai décidé de parler d’Army of Two, c’est parce que je garde de bons souvenirs de cette aventure coopérative. Aussi simple qu’efficace, on passait un bon moment. En outre, je trouve qu’il y a un intérêt à proposer un nouvel opus. La réussite de jeux coopératifs comme It Takes Two, bien que dans un registre totalement différent, montre tout de même l’intérêt porté par le public pour ce type d’expérience « canapé », que je trouve, à titre personnel, plus amusante et prenante que des parties en ligne sans amis physiquement présents.
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Army of Two est un TPS action reprenant la sauce Gears of War et destiné à offrir une expérience assez bourrine et sans véritable temps mort. Les jeux nous font incarner le duo composé de Rios et Salem, ce dernier étant par ailleurs doublé en français par l’emblématique Christophe Lemoine (voix de Cartman ou encore Jack Black, entre autres), des mercenaires à la solde d’une société militaire privée (SMP). Si en 2008 ce n’était pas encore ça, la recette se révélant un peu trop bancale, dès l’opus suivant, qui va majoritairement nous intéresser pour cette chronique, les studios vont rehausser le niveau pour pleinement embrasser leur concept.
Scénaristiquement la licence n’avait pas de grandes ambitions, même si on saluera l’écriture de nos deux héros qui, mine de rien, en tout cas pour moi, ont des personnalités fortes ne nous donnant aucun mal à s’attacher à eux. A la différence de certains jeux d’action mettant en scène des militaires et/ou mercenaires où les personnages ne sont pas toujours très marquants. Quand bien même des scénarios peuvent se montrer plus attrayant que dans les jeux d’EA Montreal, Army of Two mise plutôt sur ses protagonistes.
Cela se ressent mieux dans Army of Two : Le 40ème Jour qui nous présente un Salem et un Rios maintenant devenus indépendants, en charge de leur propre SMP fraîchement fondée. Société concurrente et terrorisme seront les éléments importants de l’opus qui, cette fois, se déroule à Shanghai et va nous offrir des environnements mieux variés et au level design mieux agencé, en comparaison du premier jeu. En outre, les mécaniques de gameplay déjà instaurées vont être rééquilibrées comme il se doit pour nous offrir un soft qui se tient, malgré toujours se sentiment de sous-exploiter ses idées.
Si l’aventure ne demandera qu’une poignée d’heures pour se terminer, le plaisir est bien là. On s’amuse à défourailler à tout va et à profiter des éléments coopératifs signatures de la licence. C’est bourrin et sans temps morts, et ça fonctionne, d’autant plus avec la mécanique d’Aggro. Cette dernière met en surbrillance votre personnage le plus agressif, celui faisant le plus de mal aux lignes adverses, pour qu’il devienne la cible à abattre en priorité. Ce focus des ennemis sur notre héros va en fait servir de diversion au coéquipier qui pourra alors les prendre à revers sans être inquiété.
Double Détente
La formule fonctionne très bien dans Army of Two : Le 40eme Jour grâce aux zones de jeu mieux agencées, avec davantage d’espace pour se mouvoir. Cela donne aussi l’impression de pouvoir établir une stratégie avec son collègue. Sans être la folie non plus, c’est tout de même sympathique. L’aspect bourrin du titre possède alors une autre saveur. Et c’est que j’aime dans la licence. Ce sentiment de devoir réfléchir un peu à l’action, se concerter entre joueurs pour savoir qui fait quoi.
Les éléments de coopération vont dans ce sens puisque les quelques trouvailles des développeurs, comme feinter la mort ou une reddition, donnent du goût aux affrontements ainsi qu’une identité au jeu. Mitrailler dos-à-dos, saut en parachute, bouclier humain, échange d’armes et de munitions, importance de se couvrir mutuellement. Cela participe au plaisir de l’expérience, surtout en jouant avec un ami. D’une certaine façon, le soft met les deux joueurs, joueuses, à égalité. Nous n’avons pas le syndrome du collègue solitaire se prenant pour John Rambo, car Army of Two contraint à la coopération.
En outre, cela renforce la complicité entre les joueurs, faisant écho à celle de Rios et Salem dans le jeu. Nul doute que ça aide à s’attacher à eux. Ce sont des petits détails qui, finalement, prennent de l’importance. Bien entendu, tout n’est pas parfait, notamment le dos-à-dos pourtant mis en avant sur les campagnes publicitaires, cette mécanique étant scriptée et disponible à un moment précis. Mais c’est aussi pour ça qu’un retour serait intéressant, pour améliorer la formule et aller plus loin dans les possibilités d’actions coopératives.
Army of Two : Le 40eme Jour amenait aussi les choix moraux durant l’aventure. Plusieurs situations exigeront un choix, dont la conséquence sera illustrée sous forme de comics. Sans changer l’histoire plus que cela, leur présence apporte du positif à l’expérience, nous implique un minimum et nous rapproche encore un peu plus de nos deux héros, Salem et Rios. C’est peut-être là que la faiblesse du scénario se fait sentir, puisqu’il était possible d’insuffler beaucoup plus d’émotion et d’accentuer l’implication des joueurs, joueuses. Et puis les sociétés militaires privées ont de quoi nourrir des réflexions pertinentes. D’autant plus en découvrant le traitement du sujet par un Hideo Kojima dans la franchise Metal Gear.
Pourquoi on aimerait un retour d’Army of Two ?
Je trouve regrettable que la série se soit stoppée à cause du troisième opus. Un faux pas qui mériterait d’être oublié en ressortant un nouvel épisode pour améliorer la formule d’Army of Two : Le 40eme Jour. Il y a encore de la place pour enrichir l’expérience et corriger les défauts de la licence, et puis cette dimension coopérative pourrait rafraîchir le TPS action. Qui plus est, je souhaite revoir Salem et Rios. Deux personnalités qui comptent tout de même, leur complicité fonctionnant bien, il ne suffirait que d’un scénario mieux rôdé pour les mettre davantage en avant.
Je suis intéressé pour en apprendre davantage sur leur vie privée, leur vie en dehors des missions, et je pense qu’il y a matière à. Greffer des thématiques actuelles dans un nouveau scénario serait bien pour ancrer la licence dans la réalité, malgré la grandiloquence des situations. Cela ajouterait un cachet à l’expérience. Côté gameplay, il faudra approfondir les mécaniques de coopération. Repenser le « dos à dos » par exemple, afin de pouvoir en profiter à sa guise dans l’action et intensifier l’aspect bourrin de certaines séquences. On veut du grand spectacle.
En outre, il y a encore pas mal d’interaction coopératives pouvant être amenées dans l’expérience. Depuis les années, j’ose croire que les savoirs faire ont évolué, les idées aussi, et Army of Two pourrait aller bien plus loin dans son concept. Le deuxième épisode suivait le bon chemin justement. Le design doit être entièrement tourné autour de la coopération, chaque strate de jeu doit servir cette idée. A défaut de demander à la licence d’être au top du top sur son gameplay, il faut au moins que son identité, que ses spécificités, marquent suffisamment pour le détacher des autres softs qui pourraient lui faire de l’ombre.
Qui plus est, bien que je ne sois pas un passionné des contenus Online, il est évident que pour un nouvel opus cette partie devra se montrer solide. Je pense que le 2 vs 2 est une carte à jouer. Je vois déjà, pourquoi pas, des compétitions par équipe de deux. On pourrait aussi découvrir de nouveaux personnages, eux aussi appartenant à une SMP, créer des liens scénaristiques etc… Varier les modes de jeu ou que sais-je. S’inspirer de ce qui se fait ailleurs, tant qu’Army of Two garde son identité.
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