Pourquoi on aimerait un retour de Naruto : Rise of a Ninja ?
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Rédigé par Nathan Champion
Ce 17 novembre sort Naruto X Boruto : Ultimate Ninja Storm Connections, une compilation de tous les Naruto Ninja Sorm parus à ce jour, contenus supplémentaires inclus, avec, cerise sur le gâteau, un scénario inédit. Un petit bonbon pour les amoureux de cet univers et ses personnages… Quoique, on serait en droit de se demander à qui s’adresse vraiment cette galette vendue au prix fort, quand les différents épisodes de la série sont déjà revenus, sous un format similaire, sur PS4, Xbox One et Switch. Ou quand on constate le nombre de versions PS3 et 360 traînant à très bas prix dans les bacs d’occasion de tous les revendeurs du marché. Tout le monde, parmi les fans de l’œuvre de Masashi Kishimoto, n’a-t-il pas déjà fait un tour exhaustif de ce que cette série propose ?
Qu’en est-il de ceux qui n’en peuvent plus de l’Arena Fighting ? Un genre qui, n’ayons pas peur des mots, n’a jamais brillé pour sa subtilité, sa profondeur et son intérêt sur le long terme ! À ceux que ce style de combat débecte, on serait tenté de déconseiller fermement la franchise Naruto Ninja Storm. Malgré une quantité ahurissante de personnages jouables, des qualités de mise en scène indéniables ou, bien sûr, un contenu qui n’a rien à envier aux Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi. Ce n’est pas peu dire. Restent les Naruto Ultimate Ninja de la PlayStation 2 et de la PSP. Mais ils commencent un peu à dater, et tout n’y était pas parfait. Notamment au niveau des modes solo, qui ne proposaient guère que des successions de combats.
Entre les deux, pourtant, Ubisoft réalisait, sur Xbox 360, le très sympathique Naruto : Rise of a Ninja. Un jeu d’aventure et de combat, proposant un Konoha de taille respectable, fourmillant de petites missions annexes et d’objets à collecter. Un titre rapidement suivi par The Broken Bond, mettant fin à l’arc scénaristique de l’animé Naruto, et préparant comme il se devait le terrain pour Shippudden… Mais l’histoire ne se passa pas exactement comme prévu. Bandai Namco n’était pas décidé à laisser une entreprise française gérer l’avenir vidéoludique d’une franchise aussi lucrative, et reprit les rennes. Très vite, nous fûmes submergés par Ninja Storm et ses suites ou spin-off. Pourtant, seize ans après la sortie de Rise of a Ninja, on aimerait beaucoup un retour de cette courte série.
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ToggleC’est mon Nindô
On ne vous fera pas l’affront d’un récapitulatif intégral de la carrière de ce bon Naruto sur consoles de jeu. D’abord parce que ça n’aurait pas de sens, ensuite parce que nous ne sommes pas là pour ça. Notons seulement que, comme évoqué en introduction, les deux plus grosses séries découlant du manga demeure Ultimate Ninja et Ninja Storm. L’une faisait le choix du combat en deux dimensions, avec un dynamisme certain, et une galerie de personnages grandissant au fil des opus. L’autre optait plutôt pour de la 3D, et des combats en arène sans grande profondeur, mais immédiatement funs à jouer. Quant au jeu qui nous intéresse, il pioche un peu des deux côtés…
La première force de Naruto : Rise of a Ninja, c’est bien évidemment son aspect visuel. En 2007, le jeu est sublime, bien qu’il n’ait pas opté pour une réalisation crayonnée, comme beaucoup d’autres titres issus de mangas et / ou d’animés. La direction artistique est relativement sobre, mais fonctionne finalement à merveille, avec son fin mélange de 3D colorée et de Cel Shadding discret. Les différents effets visuels sont à la pointe, et de manière générale les environnements en jettent, à fortiori le Village Caché des Feuilles, autrement appelé Konoha. Quant au Character Design, le constat est sans appel : on tenait, à l’époque, les plus belles versions en jeu vidéo des héros de l’animé.
À côté de cela, Naruto : Rise of a Ninja ne manque pas de qualités. La zone ouverte de Konoha est un vrai délice à parcourir, et elle regorge par ailleurs d’objets à collecter, ainsi que de missions annexes. Le tout est assez redondant, malheureusement, et on sent, rétrospectivement, que les équipes d’Ubisoft ne savaient pas encore bien s’y prendre avec tout ce qui est Open (mais ça changera vite, avec l’arrivée, peu après, de Assassin’s Creed II). Dommage, par ailleurs, qu’on en voie aussi vite le bout, puisqu’en à peine sept à huit heures l’histoire est pliée, et l’envie d’y revenir ne se fait pas ressentir avant un moment. Notamment parce que la construction des missions n’est pas optimale.
La bonne volonté des développeurs crève les yeux, mais le résultat manette en main est nettement perfectible. En premier lieu parce que les différents mini-jeux et les mécaniques permettant d’utiliser le chakra ne sont pas évidents à prendre en main. On comprend ce qu’a voulu faire le développeur à l’époque, et l’intention est clairement louable. Mais le résultat manette en mains manque de clarté, et surtout d’ergonomie. Le pire restant certainement les épreuves nécessitant de la rapidité dans l’exécution des techniques Ninja… un vrai nid à frustration. Finir le jeu à 100 % relève de l’exploit et du masochisme combinés, vous pouvez me croire sur parole !
Quant aux affrontements, puisqu’ils occupent une place importante dans cette aventure, ils sont plutôt réussis. On fait face à un vrai jeu de combat, assez profond pour occuper les plus grands amoureux du genre, et mettant assez de temps à distribuer ses mécaniques pour susciter un sentiment de progression particulièrement grisant. À première vue, on pourrait croire que l’on est sur un banal clone de Dragon Ball Z : Budokai. Mais le titre est un peu plus profond, notamment grâce à son utilisation des techniques Ninja, qui ajoute une dose de stratégie et de skill, puisqu’il ne suffit pas d’enchaîner les touches comme chez la concurrence. Enfin, on peut tourner autour des adversaires, comme chez un Tekken, ou abuser de l’art de la permutation.
Mais la cerise sur le gâteau, c’est bien sûr la possibilité pour deux joueurs de s’affronter, en choisissant, malheureusement, parmi une trop courte liste de combattants, qui ont néanmoins leurs petites spécificités intéressantes. Quant au mode Histoire, il ne permet que d’incarner ce bon vieux Naruto, ce qui demeure un poil décevant, mais a le bon goût de mettre joliment en scène le mythique combat contre Gaara, qui clôture l’aventure. Certains regretteront néanmoins un challenge mal dosé, et difficile de leur donner tort.
Amitié brisée
Quant à Naruto : The Broken Bond, sans surprise il reprend tout ce qui faisait le sel de son aîné, et améliore pratiquement tout ce qui pouvait l’être. Le premier se terminait en huit heures, ce second vous en demandera près du double. Avec un peu de remplissage inutile, cela dit, et beaucoup moins de quêtes annexes, ce qui demeure dommageable (enfin, pas pour ma manette de 360 qui avait assez goûté aux murs de ma chambre avec le précédent). Mais les mécaniques liées aux techniques Ninja sont beaucoup moins punitives, et bien plus faciles à sortir, ce qui change énormément l’appréciation de l’aventure. Une aventure plus facile, de manière générale, d’ailleurs, ce qui aurait peut-être pu être nuancé avec des modes de difficulté, complètement absents.
La bonne nouvelle, c’est que ce second épisode varie beaucoup plus les plaisirs, en permettant d’incarner d’autres personnages. Vous rêviez de prendre la place d’un Sasuke en pleine crise identitaire ? Exhaussé ! Vous auriez bien enfilé les baskets de Jiraya lors de son combat dantesque contre Orochimaru ? Pas de problème ! Bien sûr, Naruto n’est pas exclu, et l’évolution de ses techniques de combat demeure assez intéressante. Quoique, bien entendu, avec le roster qui explose, on aura bien plus tendance à s’intéresser à ce que proposent les nouveaux venus. Parmi lesquels on trouve du beau monde, d’ailleurs, avec des styles de combat qui changent malheureusement peu, hormis au niveau des attaques spéciales.
Niveau mise en scène, le jeu fonctionne toujours aussi bien, si ce n’est mieux, se permettant quelques passages plus travaillés, et de manière générale une ambition revue un brin à la hausse. Et justement, à ce niveau, le titre d’Ubisoft met complètement à l’amende le premier Naruto Ninja Storm, qui ne volait pas bien haut en termes de narration… Enfin, même si l’on aurait apprécié une plus grande variété dans les situations, les missions principales ont toutefois revu leur fonctionnement et se révèlent plus intéressantes que dans le premier jeu. Un très bon point, un brin contrebalancé par les quelques raccourcis que prend l’histoire… comme dans le premier épisode finalement.
Pourquoi un retour ?
J’en conviens, comme souvent, ce que je vous ai dépeint dans ces quelques lignes ne relevait guère du jeu parfait. Naruto : Rise of a Ninja, au même titre que The Broken Bond, est loin d’être une expérience exempte de tout défaut, ce que je vous détaillait un peu plus il y a quelques années, dans un test dédié. Néanmoins, il faut reconnaître à cette très courte série une certaine fraîcheur loin d’être déplaisante. Ainsi que quelques idées de gameplay qui sortent du lot. Autant de raisons d’en souhaiter un retour, quand la franchise Ninja Storm, dont on ne compte plus les épisodes et les re-sorties, n’a que peu évolué depuis son premier épisode (ou le second, question aventure et mise en scène). Pas que j’éprouve un certain ressentiment à l’encontre de la série, loin s’en faut, mais je réalise simplement un constat effarant : elle stagne depuis quinze ans.
Et c’est malheureusement un constat qui s’applique à pas mal de franchises vidéoludiques (coucou Far Cry 6 et Gears 5), pas seulement les adaptations. Mais s’il ne fallait parler que de mangas et d’animés, alors il conviendrait évidemment d’aborder le cas de One Piece : Pirate Warriors. Ou encore celui de Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi (dont le quatrième opus serait en chemin), ayant succédé à un Budokai plus inventif entre chaque nouvel épisode. Ninja Storm est une facilité. Une recette connue de tous, que CyberConnect2 n’a aucun mal à reproduire à l’identique pour tout nouvel opus à venir. Ou même pour toute autre licence, du reste, comme on a pu le voir avec le dispensable Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba – The Hinokami Chronicles.
Et s’il serait réducteur de dire que Bandai Namco ne nous a offert que du Ninja Storm sur les quinze dernières années, il faut aussi se rendre à l’évidence : les autres tentatives ont échoué. D’un côté, on a bien sûr des titres mobiles aux douces saveurs de Grind, comme pour tous les autres mangas à succès ; de l’autre Naruto to Boruto : Shinobi Striker, une expérience multijoueur bancale, encore une fois en arène, basée sur des combats en 4vs4. Pas d’alternative sympathique, différente, même si imparfaite, à la Dragon Ball Z : Kakarot ou Bleach : Soul Resurreccion. L’Arena Fighting est roi, et Naruto n’y coupe désormais plus…
Mais il existe un espoir. Bien sûr, inutile d’attendre que Rise of a Ninja ait droit, un jour, à un remake ou à une suite : c’est peine perdue, faute de droits et d’intérêt pour le grand public. Néanmoins, il est de notoriété publique que Naruto, et désormais Boruto, sont des franchises très appréciées, presque autant que Dragon Ball. Or, justement, après plus d’une décennie à ne jurer que par le combat en arène, jusqu’à un Xenoverse 2 qui accueille encore des DLC sept longues années après sa sortie, la licence de Toriyama s’est repris. D’abord avec un jeu plus orienté aventure, le fameux Kakarot, qui n’aura pas mis tout le monde d’accord. Puis avec l’excellent FighterZ, qui a propulsé Dragon Ball dans la sphère de l’eSport.
Maintenant, si Rise of a Ninja ne reviendra pas sous ce nom, il n’est pas exclu que le béni développeur qui nous pondra une expérience toute neuve dans l’univers de Naruto aille néanmoins y piocher quelques idées. Parmi elles, on l’espère, des mécaniques de gameplay intéressantes ou une pleine notion d’aventure. Il ne serait pas déplaisant de retrouver un Konoha de bonne taille, à explorer, et où dénicher différentes babioles juste pour le plaisir de redécouvrir la bourgade. Et pourquoi pas cette vision du combat, aussi, plus tournée vers la proposition d’un Dead of Alive, un Tekken ou un Soul Calibur, que vers du Xenoverse ou du Ninja Storm… L’espoir fait vivre, comme dirait l’autre ! En attendant que les choses changent, vous m’excuserez, mais je rallume ma DS pour Bleach : Dark Souls !
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