Pourquoi on aimerait voir un retour de Prototype ?
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Rédigé par Nathan Champion
Si je vous demandais de me citer des jeux de Super-Héros, vous auriez certainement en bouche des noms comme Marvel’s Spider Man et sa suite, Miles Morales, Marvel’s Avengers ou encore Batman Arkham Knight. Des noms récents qui ont remplacé, dans l’imaginaire collectif, la quasi-totalité des jeux de l’ère PlayStation 2, au cours de laquelle les sorties se sont pourtant enchaînées à une vitesse folle. Mais revenons quelques instant dans le passé, à une période très précise : 2009. En cette année de grâce qui a vu naître Left 4 Dead 2 (aucun rapport mais ça fait toujours du bien de le rappeler), il faut attendre le mois d’août pour que ne sorte l’exceptionnel Batman Arkham Asylum. Or, quelque semaines plus tôt débarquaient deux nouvelles licences destinées à se faire concurrence. Infamous et Prototype.
Le premier est encore assez frais dans les mémoires, pour la simple raison qu’en bonne série estampillée Sony, un épisode (et demie) est sortit sur la précédente génération de consoles, poursuivant le travail débuté sur PlayStation 3. Le second n’a pas eu cette chance, et le voir revenir d’entre les morts un jour relèverait du miracle pur et simple. Cela étant, bien que n’ayant pas particulièrement marqué les esprits, Prototype et sa suite étaient malgré tout pétris de bonnes intentions, et ne déméritaient pas coté idées de gameplay. C’est ce qui a motivé l’écriture de cette chronique, dans laquelle nous allons tacher de vous expliquer pourquoi nous avons un peu trop vite oublié cette licence qui avait pourtant de solides arguments dans sa manche.
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ToggleLe jeu de Super-Héros, une institution
Si les jeux de Super-Héros ne sont pas nés de la dernière pluie, puisqu’on en trouve depuis les premières consoles de jeu mais aussi sur toute borne d’arcade qui se respecte, c’est véritablement avec la PlayStation et l’avènement de la 3D qu’ils explosent. Pas forcément en nombre, c’est un fait, mais plutôt en représentation médiatique. Nous avions eu un paquet d’adaptations de Spider-Man par le passé, pourtant ce sont bien les épisodes PSX qui ont marqué les esprits sur la durée, offrant une nouvelle profondeur de jeu, et permettant aux joueurs de réaliser quelques fantasmes tels que d’utiliser la toile de l’homme araignée pour se déplacer d’immeuble en immeuble.
Par la suite, sur PlayStation 2, Xbox et Gamecube, plusieurs titres adaptant différents comics et héros ont vu le jour, notamment du Batman, du Superman et bien sûr du Spider-Man. Des jeux rarement mémorables, mais qui furent chaque fois plutôt bien accueillis par les joueurs, désireux de s’approcher encore un peu plus de ce fantasme étrange qu’est l’incarnation d’un être tout puissant combattant le mal. Certains titres ont plus marqué les joueurs que d’autres, notamment Spider-Man 2, adaptation du film de Sam Raimi, véritable open-world un brin en avance sur son temps.
En 2009, tous les yeux sont tournés vers Batman Arkham Asylum, qui dévie complètement de la trajectoire initiée par les précédents softs de la licence, sans doute influencé par l’esprit très sombre des films de Christopher Nolan. Pourtant, le temps de deux mois, avant la sortie de celui-ci, ce sont deux autres jeux qui accaparent l’espace médiatique, proposant eux aussi une vision de l’incarnation de super héros. Ces jeux, ce sont Infamous et Prototype.
Le premier est une nouvelle licence lancée par Sony et Sucker Punch, studio à qui l’on doit le récent Ghost of Tsushima. L’idée est de placer le joueur aux commandes d’un personnage badass, pas franchement qualifiable de bon samaritain, qui obtient des pouvoirs surhumains par un curieux concours de circonstances et se retrouve contraint de se battre pour survivre et protéger sa ville. Quant au second… Eh bien on peut dire que Prototype, hormis le fait qu’il s’agisse d’une sortie multi-consoles (et PC) propose une vision différente d’un postulat et d’un concept identiques. En d’autres termes, et c’est clairement de cette manière que l’ont vécu de nombreux joueurs de l’époque, les deux titres se mènent une rude concurrence.
Deux opus complémentaires
Rejouer à Prototype en 2022 n’est pas une expérience très agréable. L’histoire se lance d’une manière affreusement bateau et peine à engager le joueur. Alex Mercer, le héros, manque cruellement de charisme, ce qui donne encore moins envie d’en apprendre plus sur le lore. Le titre de Radical Entertainment est un monde ouvert que l’on qualifierait aujourd’hui de vide, mais aussi très proche de la recette éculée que nous servent des studios peu inventifs comme ceux d’Ubisoft depuis près de quinze longues années. En d’autres termes, regardé au travers du prisme de l’année 2022, Prototype n’est pas un bon jeu.
Pourtant, à l’époque il ne manque pas d’intérêt. On peut même le voir comme la consécration d’un énorme fantasme de joueur, avec son monde vaste à la population nombreuse, ainsi que le sentiment de toute puissance qu’il offre très rapidement. Parce que ce qui fonctionne du tonnerre de dieu dans Prototype, c’est bien le gameplay. Alex Mercer peut apprendre une tonne de capacités, via un arbre de compétences très basique, allant d’attaques dévastatrices à des fonctionnalités améliorant les déplacements.
Sur ces deux plans, les développeurs ont su viser juste. On prend un plaisir fou à défourailler des ennemis par centaines en utilisant les différentes transformations de notre héros, à soulever des tanks pour les jeter sur des militaires et des zombies, ou encore à assimiler violemment nos assaillants. Mais aussi à se déplacer dans un Manhattan en flammes, en courant à une vitesse folle, en volant et en sautant très haut et très loin. D’une certaine manière, Radical Entertainement avait compris, avant Marvel’s Spider-Man, l’importance des déplacements dans un jeu comme celui-ci. Et on peut le dire : on prend autant de plaisir à se mouvoir que dans le titre d’Insomniac Games.
Le second opus, paru en avril 2012, aura fait moins de bruit que son prédécesseur, et n’améliore pas énormément de points qui lui faisaient défaut. On y trouve un upgrade visuel foncièrement nécessaire, ne le hissant pas au niveau des plus beaux softs de sa génération, un monde découpé en trois zones distinctes et gigantesques, et enfin un arbre de compétences qui permet une montée en puissance encore plus jouissive que par le passé. Bref, une recette qui vise le même objectif que le premier opus, sans pour autant faire beaucoup mieux, malgré les trois années qui séparent les deux expériences. Là encore, difficile de rejouer à Prototype 2 en 2022, malheureusement, le titre souffrant de la comparaison avec d’autres du même genre.
Pourquoi un retour ?
Les dernières lignes n’ont pas été particulièrement élogieuses, vous en conviendrez. Alors pourquoi clamer haut et fort qu’on aimerait voir un retour de Prototype dans ce cas ? Eh bien la raison est simple : les développeurs avaient tout compris avant l’heure !
Entendons nous bien, les deux titres n’ont rien révolutionné, et quand bien même Infamous n’était pas très bon (ça, c’est gratuit), il avait au moins le mérite de s’armer d’un héros plus causant et intéressant que les deux idiots sans saveur que nous servent Prototype et sa suite. Cela étant, on y trouvait tout ce que l’on attendait d’un jeu de super héros. Autrement dit un monde ouvert qui évoluait en fonction de nos actions, un scénario catastrophe, mais surtout un sentiment de toute puissance très efficace et évolutif. Le tout enrobé d’un univers sombre, sanglant, mature.
Un retour de la licence, qu’on aimerait sous forme de reboot pour éviter de faire écho aux personnages débiles des précédents et à leurs scénarios peu intéressants, permettrait d’aller encore plus loin. Il faudrait offrir à ce nouveau Prototype un protagoniste charismatique, pour commencer, un genre de type badass inspiré des films d’action des années 80 pourquoi pas. Un héros, ou plutôt anti-héros pour rester dans l’esprit original, qui nous donnerait envie d’en apprendre plus sur lui, et en parallèle sur la pandémie qui ravage la ville dans laquelle on évolue.
À ce sujet, pas besoin de viser trop grand au niveau de la zone de jeu. Une map telle que le Manhattan de Marvel’s Spider-Man ferait très bien l’affaire. D’autant qu’il faudrait éviter le remplissage abrutissant, à base de milliers de petites icônes sur la carte, de quêtes annexes imbuvables… comme celles de Marvel’s Spider-Man justement…
Enfin, il faudrait pousser le sentiment de puissance à son paroxysme. Commencer l’aventure avec un personnage frêle, possédant peu d’attaques, et pouvoir le faire évoluer en une véritable machine de guerre capable de briser le blindage d’un char d’assaut à mains nues. Avoir la possibilité de détruire une grosse partie des éléments du décors aussi, histoire d’en mettre plein la vue. Ne pas lésiner sur les effets gores. Et piocher du coté d’un Devil May Cry, pourquoi pas, pour le gameplay, histoire que celui-ci ne manque pas d’être nerveux à souhait !
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