Pourquoi on aimerait voir un remake de Need for Speed : Most Wanted ?
Publié le :
2 commentaires
Rédigé par Nathan Champion
Il fut un temps où le jeu de course de voiture classique n’était pas ma tasse de thé. Où j’évitais même systématiquement tout ce qui comportait des notions de conduite, malgré une affinité certaine pour des titres comme F-Zéro ou encore Waverace. Si je vous parle de ça, c’est parce que cette haine toute relative des jeux de course automobile a fini par prendre fin. Et ce avec un soft que vous connaissez probablement, puisqu’il est souvent cité comme l’un des meilleurs de sa licence, si ce n’est LE meilleur. Je veux bien évidemment parler de Need for Speed : Most Wanted.
Alors petite précision avant toute chose, nous parlons bien du Most Wanted de 2005, développé chez Electronic Arts. Par ailleurs, nous n’aborderons que sa version principale, parue sur PC, PlayStation 2, Xbox et Gamecube, avant d’avoir droit à un portage sur Xbox 360. D’ailleurs c’est cette dernière qui a servi de base pour les besoins de cette chronique, puisque se révélant, en toute évidence, la plus belle des éditions consoles. Sachez néanmoins que le titre a aussi eu droit à ses versions PSP, Game Boy Advance et Nintendo DS, toutes plus dispensables les unes que les autres.
Et si nous n’aborderons pas pleinement le sujet du Need for Speed : Most Wanted de 2012, développé par Criterion Studios, c’est tout simplement parce qu’au delà de son nom il n’a absolument rien à voir avec le titre original. Il s’agit en effet d’une expérience principalement destinée au multijoueur, beaucoup plus proche d’un Burnout dans sa recette que d’un NFS. C’est d’ailleurs à se demander si le nom Most Wanted n’a pas été choisi pour profiter de la popularité évidente du jeu de 2005… mais nous y reviendrons !
Sommaire
ToggleGenèse
Sans aller jusqu’à présenter l’intégralité des titres de la licence, rappelons tout de même d’où vient Need for Speed, mais aussi quels sont les jeux qui ont posé les bases de ce que deviendra par la suite Most Wanted. Tout commence en 1994 sur 3DO, une console qui ne vous dit peut-être rien, et pour cause elle est un échec commercial, écoulée à seulement 2 millions de copies dans le monde. Cela n’a pas empêché Electronic Arts de développer une toute nouvelle licence à destination de ce support : The Need for Speed.
Un titre que l’on verra rapidement réapparaître sur PC mais aussi sur PlayStation et Saturn. Très orienté arcade dans sa conduite, comme la majeure partie des titres du genre à l’époque d’ailleurs, The Need for Speed s’inspire fortement de la recette d’un OutRun. Autrement dit, vous n’avez pas vraiment d’opposant, et le simple but est donc de filer à toute vitesse jusqu’au bout d’une très longue route à la circulation exponentielle. Néanmoins, on retrouve déjà ce qui constituera l’ADN de la série par la suite : la police !
Il faudra attendre 1997 pour voir apparaître Need for Speed II sur PC et PlayStation. Suite s’émancipant de son « The » mais ne changeant pas vraiment la recette initiée par le premier volet. Tandis que Need for Speed III : Hot Pursuit, paru un an plus tard sur PC et PlayStation là encore, permet de véritables courses contre d’autres conducteurs. Mais surtout, intègre un tout nouveau mode de jeu permettant d’incarner la police. Après cela, forte de son succès commercial et critique, la licence de Electronic Arts va quelque peu déraper…
En effet ce ne sont pas moins de trois jeux qui débarquent en l’espace de quatre ans. Avec un rythme comme cela, vous imaginez bien que la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous. On retiendra Conduite en Etat de Liberté, qui peaufinait la recette d’un Need for Speed III, mais on sent bien que les équipes de développement étaient poussées dans leurs derniers retranchement. Il était temps que la licence change, et même évolue, pour grandir avec son public mais surtout pour éviter de sombrer bêtement dans l’oubli par manque de renouvellement.
C’est ainsi que débarquait Need for Speed Underground en 2003, sur tous les supports de l’époque. Un opus pas franchement meilleur que les deux précédents, mais qui avait au moins le mérite de changer un peu de décors et de concept. Finie la campagne et les bolides classieux, et bonjour à la ville de nuit et au tuning bien gras. Une orientation que la licence doit évidemment au succès du film Fast and Furious, et qui lui collera à la peau pendant un petit moment !
Pour finir, Underground 2 sortait en 2004, là encore sur tous les supports de l’époque, même la Game Boy Advance et la Nintendo DS. Cette itération, dans sa version principale tout du moins, apportait une grosse nouveauté : un monde ouvert. Une zone qui permettait d’essayer en toute liberté ses bolides, mais servait surtout de hub dans lequel on se rendait d’un défis à l’autre en conduisant. Un changement significatif, qui sera là encore repris dans plusieurs épisodes par la suite.
Most Wanted, l’aboutissement d’une recette ?
Need for Speed : Most Wanted débarque donc en novembre 2005 sur PC, PlayStation 2, Xbox et Gamecube. Ainsi que sur Xbox 360 un mois plus tard. Rappelons que nous ne parlerons donc pas, ici, de ses versions PSP, DS et GBA qui sortaient elles aussi sur cette période mais n’avaient pas grand chose à voir. Il faut avouer que le titre de Electronic Arts porte diablement bien son nom, comme Underground et sa suite en somme. En effet, Most Wanted ou « le plus recherché » si l’on devait traduire grossièrement dans la langue de Molière, fait référence à la Liste Noire. Une série de dix pilotes chevronnés qui sévissent dans la ville de Rockport City, très recherchés par la police. Il était donc évident dès le départ que les forces de l’ordre joueraient un rôle important dans cet épisode.
D’une certaine façon, Most Wanted compile tout ce que les opus précédents ont fait de bien. On retrouve ce rapport à la police qu’on connaît depuis The Need for Speed, et même ce petit son caractéristique qu’émet un détecteur fictif lorsque l’on approche d’une voiture de patrouille. Il n’est cependant pas possible de monter dans un véhicule des forces de l’ordre, puisque nous incarnons nous-même un pilote hors la loi. Et ce dans un scénario inédit, à la manière d’Underground 2, mettant en scène de vrais acteurs lors de rares et courtes cinématiques. L’ambiance fait très Fast and Furious, là encore, mais se départi néanmoins du ciel nocturne au profit d’une météo grisâtre quoique plus lumineuse malgré tout.
Le tuning est quant à lui toujours de la partie, mais revêt une importance bien moindre par rapport à Underground et sa suite. Il n’est en effet plus question de réputation, et cet aspect est donc purement visuel et personnel. Malgré tout, il est possible de passer au garage pour améliorer les performances de nos véhicules, grâce à des pièces que l’on débloque en progressant dans le mode carrière. L’idée est ainsi que l’on peut garder le même bolide pendant une grosse partie de l’aventure. Reste un monde ouvert, comme dans Undergound 2. Une map plutôt grande, au level design franchement bien fichu et à la circulation aléatoire, dans laquelle seront découpés tous les circuits du jeu. La parcourir est donc l’occasion d’entrevoir ce qui nous attend, mais aussi de nous rendre aux différents points d’intérêt : courses et défis divers, garages et planques.
À défaut d’avoir un souvenir précis du scénario de cet opus, qui n’a pas grand chose de palpitant, je mettrai ma main à couper que ceux qui ont fait le jeu se rappellent très nettement des défis contre la police. Tout un mode à part, mais nécessaire à la progression dans la liste noire, nous confrontant aux forces de l’ordre avec des objectifs variés. Détruire un certain nombre de véhicules de police, passer au travers de plusieurs barrages routiers, faire beaucoup de dégât dans la ville… Inutile de le nier, Burnout a là encore beaucoup inspiré l’équipe en charge du développement de Most Wanted. Et ce n’est pas pour déplaire, puisque le résultat se cristallise dans un mode foncièrement jouissif, permettant de souffler entre deux courses. Mais attention au challenge sur la fin !
Need for Speed : Most Wanted est beau. Ce qu’il doit à sa réalisation graphique réussie, c’est un fait indéniable, mais aussi à sa direction artistique singulière, qui détone par rapport à ce que faisait la série par le passé. Les effets de lumière sont en outre plutôt jolis, ce qui est d’autant plus vrai sur les versions PC et Xbox 360. Coté musique, il jouit d’une petite playlist bien sentie, composée de morceaux très hip-hop, mais aussi rock, pour un résultat surprenant qui lui confère une identité bien à lui. Une identité que ne parviendra d’ailleurs pas à retrouver Need for Speed Carbon, suite directe de Most Wanted, et encore moins Undercover, dernier opus proposant cette recette à base de monde ouvert avant un bon moment…
Quant à son gameplay, Most Wanted ne va pas chercher bien loin, puisqu’il reprend globalement les mécaniques et le feeling d’un Underground 2. Les véhicules sont donc assez lourds, mais la maniabilité reste malgré tout très arcade. Les chocs peuvent nous dévier de la route, mais ne détruiront jamais notre bolide. La vitesse apporte de bonnes sensations, mais moins que chez un Burnout 3 par exemple. Restent quelques mécaniques bien à lui, notamment la destruction de biens publics, permettant de faire taire les véhicules des forces de l’ordre, voire même de les écraser purement et simplement. Et on ne va pas se mentir, c’est très jouissif, tout comme de foncer à toute vitesse dans la portière d’une voiture de police et de la voir faire trois tonneaux pendant une poursuite.
Pourquoi un remake ?
Il apparaît évident qu’il est moins justifiable de réclamer le reboot ou le remake d’un titre précis dans le palmarès d’une franchise qui a eu droit à quantité d’autres sorties depuis, mais surtout qui continue encore de fonctionner. Cependant, Need for Speed : Most Wanted revêt un intérêt tout particulier dans la série. Il est la consécration de quelque chose, piochant dans toutes les bonnes idées de ces prédécesseurs, pour devenir un opus singulier qui a marqué les esprits, mais surtout qui atteint le point culminant de la recette NFS. Au point qu’après lui, une suite directe a vu le jour, avant de laisser place à un quatrième opus en monde ouvert dans la même veine.
Par la suite, la série s’est inspiré régulièrement de ces quatre volets, que ce soit dans son gameplay ou dans l’utilisation d’un open-world, mais surtout elle a eu droit à un second Most Wanted. Un épisode loin d’être mauvais, mais qui n’avait rien à voir avec l’original… Une véritable douche froide pour ceux qui attendaient de pied ferme le retour de cette recette. Ce qu’on aimerait, désormais, c’est que Need for Speed se reprenne. Cela fait plusieurs épisodes que la série fait n’importe quoi, jusqu’à un Payback dispensable et un Heat sacrément moyen. Pourtant, le Need for Speed de 2015 repartait sur de bonnes bases, avec le retour de la recette Most Wanted, le tout enrobé d’une ambiance Underground, de quoi contenter les fans des opus du début des années 2000.
Il ne semble donc pas trop demander à Electronic Arts d’arrêter les frais, et surtout d’arrêter d’exiger la sortie d’un épisode tous les deux ans. Call of Duty et Assassin’s Creed fonctionnent sur le même schéma, et chez eux aussi cela commence à faire beaucoup. Ce qu’il faudrait, c’est que NFS se concentre sur ce qu’il y a eu de meilleur dans la série. Un peu comme le faisait Hot Pursuit, qui perdait malheureusement l’aspect ouvert. En somme, récupérer une map de taille respectable, avec une direction artistique reconnaissable entre mille. Un titre avec une identité, embarquant un gameplay aux bonnes sensations, piochant à la fois dans l’arcade et la simulation, comme chez un DiRT 4 par exemple, et pourquoi pas un petit scénario en arrière plan. Mais surtout un jeu qui permettrait à nouveau d’affronter la police dans des défis divers, et d’inverser les rôles à l’occasion !
Messieurs de chez Electronic Arts, faites nous un Need for Speed : Most Wanted dans lequel le protagoniste est policier. Le jour, il arrête les méchants pilotes roulant à toute allure dans sa ville. La nuit, il participe à une compétition digne de la liste noire et doit échapper à ses collègues. Jusqu’à ce que les deux camps se rendent compte qu’il joue double jeu, pour un final incroyable, avec une poursuite longue et haletante, comme celle du Most Wanted originel. Et surtout, ne recommencez pas avec vos âneries de lootboxes ! Est-ce trop demander ?
Pour finir, si remake il y a, nous aimerions que celui-ci embarque une bande son digne de ce nom. Quelque chose d’intemporel, comme celle du jeu original, avec du hip-hop, du rock, pourquoi pas un peu d’électronique aussi. Et il faudrait que le sound design soit travaillé. Qu’il soit impactant. En somme, ce que l’on espère, ce sont des bruits de moteur qui nous font bondir de notre canapé, mais aussi des crissements de pneus reconnaissables et des chocs où l’on entendrait la tôle se froisser comme dans un carambolage sur le périphérique.
Cet article peut contenir des liens affiliés