Pourquoi on aimerait un retour de Tales of Symphonia : Dawn of the New World ?
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Rédigé par Nathan Champion
Premier volet de cette grande série d’Action-RPG à fouler le sol européen, Tales of Symphonia aura su déchaîner les passions. Et ce malgré sa sortie en exclusivité sur la petite Gamecube, console s’étant relativement mal vendue, tandis que les joueurs nippons goûtaient à un portage PS2 qui embarquait un contenu plus conséquent encore. Le titre de Bandai Namco revient ce mois-ci, via une version remasterisée plutôt attendue, prenant justement pour base cette mouture Sony.
Une version qui fera très certainement le café, on imagine mal comment elle pourrait se rater, mais que les fans de la licence auraient probablement aimé plus ambitieuse. Parce que pour un titre aussi mythique, il était peut-être plus indiqué de réaliser un véritable remake. Qu’il soit du genre de The Last of Us Part I, n’améliorant que la partie graphique pour qu’elle soit au niveau de ce qui se fait aujourd’hui, ou de Final Fantasy VII Remake, repensant toute l’expérience.
Mais c’est oublier bien vite que Tales of Symphonia s’est aussi offert une suite, sous-titrée Dawn of the New World, souffrant d’une aura bien moins rayonnante. Une expérience différente, ayant ses propres ambitions en terme de gameplay, mais aussi de scénario, imaginant de zéro une nouvelle aventure dans le nouveau monde, tel que le joueur le laisse à la fin des pérégrinations de Lloyd et ses camarades. Laissez moi vous expliquer pourquoi on aimerait un retour de cette suite.
Note : Ne possédant pas le matériel nécessaire à la capture de screenshots sur PS3 ou sur Wii, les images que vous trouverez dans cet article ne proviennent pas de chez nous. Attention, cet article va spoiler, notamment la fin de Tales of Symphonia. Vous voilà prévenus.
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Nous ne parlerons pas de développement ici, une fois n’est pas coutume. Pas que l’histoire des prémices de Tales of Symphonia et Dawn of the New World ne soit pas intéressante, loin s’en faut, mais j’ai préféré axer cet article sur un autre angle d’attaque. Celui de la déception, à l’approche du remaster, pour commencer. Mais aussi, et surtout, une certaine indignation face aux retours critiques essuyés par le second volet, et par extension son échec commercial présumé.
Je sais bien que nombreux sont ceux à être simplement très joyeux à l’approche de Tales of Symphonia Remastered, qui débarque le 17 février chez nous. Mais je ne peux m’empêcher de croire sincèrement qu’il ne s’agit que d’un produit fainéant, manquant immensément trop d’ambition pour le titre mythique dont il s’agit. J’aime profondément cet Action-RPG signé Bandai Namco, mais je sais aussi combien il a vieilli. Il faut rester lucide.
Comme beaucoup d’autres RPG de la Gamecube d’ailleurs, Baten Kaitos en tête. Skies of Arcadia étant le pire exemple à ce niveau, ce qu’il doit sûrement à sa parution initiale sur Dreamcast. Est-ce que cela en fait de mauvais jeux ? Loin s’en faut, évidemment. Le problème, c’est qu’ils deviennent, chaque année, un peu moins accessibles en raison de leur aspect vieillissant. Et si ces titres ont à revenir d’entre les morts, il y a toutes les chances pour qu’ils suivent le même schéma que Baten Kaitos I & II Remaster, fraîchement annoncé.
Quant à Tales of Symphonia, qui jouit du même statut culte, il ne reviendra que sous la forme d’un basique remaster, lui aussi. Et ce n’est pas sa première fois, d’ailleurs, le titre ayant déjà connu une seconde sortie sur PlayStation 3… en compagnie de Dawn of the New World, dans une compilation sous-titrée Chronicles. Et on en arrive à un constat qui m’indigne au plus haut point : plutôt que d’adapter Tales of Symphonia Chronicles, et contenter tous les fans, Bandai Namco a choisi de ne remasteriser que le premier jeu.
Un choix qui se comprend, d’une certaine façon, lorsque l’on constate la différence de niveau entre les notations de l’un et de l’autre. Et la différence de qualité, par extension. Parce qu’il est vrai que Dawn of the New World est moins bon que son prédécesseur. Malgré tout, il s’agit d’une suite très honnête, qui apporte son lot de changements, et s’offre un scénario intéressant, destiné aux fans de la première heure, avec en prime de nouveaux protagonistes plutôt chouettes.
À l’aube d’un nouveau monde
Pour vous parler de Dawn of the New World, je suis obligé de vous divulguer, au moins en partie, la fin de Tales of Symphonia. Parce que la suite prend place… après le premier, en toute logique, or les événements dépeints dans celui-ci ont mené à un changement radical du monde. En effet, dans le jeu de 2004 il était question de voyager dans deux dimensions distinctes, Sylvarant et Thethe’alla, qui se déchiraient l’une et l’autre sans le savoir. À la fin de l’aventure, les deux se rejoignaient pour ne former qu’une seule et unique planète.
Ce qui, dans Dawn of the New World, pose de nombreux problèmes. Les habitants de Sylvarant n’arrivent pas à se faire aux technologies de ceux de Thethe’alla, et ces derniers ont toutes les peines du monde à accepter l’obscurantisme qui touche leurs nouveaux voisins. De simples divergences, on passe rapidement à une haine viscérale, à des modes de vie réciproquement jugés hérétiques. Ainsi, alors que le joueur croyait avoir réunifié les deux mondes à la fin de Tales of Symphonia, ce n’était en réalité que pour mener à de nouvelles guerres.
Dans ce contexte, on incarne Emil, un jeune homme d’une timidité révoltante, dont les parents sont tués par Lloyd en personne, héros du premier jeu, lors d’un raid inquisiteur mené sur sa ville natale. Il est rapidement rejoint par Marta, une adolescente ayant passé un pacte avec une étrange entité, Ratatosk, se revendiquant comme le seigneur des monstres, et souhaitant, à première vue, sauver le monde d’une nouvelle destruction à venir. Nouveaux protagonistes, mais enjeux similaires.
Si Dawn of the New World conserve le même ton mièvre, parfois irritant, de Tales of Symphonia, ce n’est que pour mieux faire revenir les héros bien connus des fans. Mais aussi pour mettre en lumière la relation très ambiguë qu’entretiennent Marta et Emil, rappelant d’une certaine façon celle que vivaient Lloyd et Colette dans le premier jeu… tout en se révélant plus insupportable, il faut le reconnaître. Cela étant, cela contribue grandement à l’appréciation générale des personnages.
La grande nouveauté de cet épisode, outre le fait qu’il nous confronte aux héros du premier jeu, ce qui mène à plusieurs rebondissements scénaristiques parfois bien sentis, c’est la possibilité de recruter différentes créatures. Emil et Marta peuvent potentiellement pactiser avec tous les monstres qui peuplent le monde. Ceux-ci seront vos seuls alliés en combat, excepté lors de quelques rares passages, et la composition de votre équipe influe directement sur vos chances de recruter de nouveaux membres.
Plus dynamiques, les combats permettent aussi de se déplacer librement dans les arènes, à la manière d’un Tales of Vesperia, et se révèlent peut-être un brin plus exigeants que par le passé. Mais ne vous y trompez pas, il manque encore un peu de profondeur dans cette recette, le tout étant, dans l’ensemble, calqué sur ce que proposait Tales of Symphonia. Finalement, les amoureux du premier ne seront dépaysés que par la disparition de la map monde sur laquelle on pouvait, par le passé, se déplacer librement.
Un retour, mais sous quelle forme ?
En toute transparence, si son remaster n’était pas en route pour nos consoles, Tales of Symphonia aurait fini par avoir droit à sa propre chronique. Ce qui peut encore lui arriver, entendons nous bien, car personnellement je suis très déçu qu’il revienne sous cette forme. Il aurait parfaitement mérité un remake ! D’un coté parce que sa narration a pris un gros coup de vieux, de l’autre parce qu’il est très difficile d’y retoucher après avoir mis la main sur le très bon Tales of Arise, qui améliore point par point la recette de la série, notamment au niveau du gameplay. Rendez-vous dans quelques jours pour le test du remaster, bien évidemment.
Quant à Tales of Symphonia : Dawn of the New World, à mon sens il mérite tout autant de revenir sur le devant de la scène. À condition que Bandai Namco le fasse avec intelligence, évidemment. Un simple remaster ne serait pas suffisant pour cette suite, souffrant de plusieurs problèmes qui passeraient beaucoup moins bien aujourd’hui. Notamment les relations entre les personnages, souvent irritantes, et de manière générale sa narration, très loin des standards actuels.
Ainsi, on aimerait finalement qu’il revienne sous forme d’un remake, qui reverrait sa copie en matière de trame scénaristique, et rendrait le caractère des différents protagonistes plus digeste. Qui serait moins bavard, aussi, parce que les premières heures de Dawn of the New World nous prennent beaucoup trop par la main, ce qui a quelque chose de particulièrement agaçant. Aussi, si la relation entre Emil et Marta avait à demeurer ambiguë, alors il serait bon que cela se fasse d’une manière plus… subtile, dirons nous.
Et bien évidemment, il faudrait revoir tout le gameplay, qui a pris un sacré coup de vieux. Que les combats se passent en arènes ne pose aucun problème. Mais se rapprocher de ce que propose Tales of Arise ne serait pas de refus. Autrement dit, plus de combos, pour une répétitivité moins palpable, le tout avec un aspect spectaculaire qui permettrait au tout de gagner en dynamisme et en fluidité. Le placement de la caméra dans le dos de notre protagoniste, lors des phases d’exploration, ne serait pas une mauvaise idée non plus. Car la caméra de Dawn of the New World est difficile à digérer en 2023.
Enfin, il faudrait impérativement conserver le système de pactes avec les monstres, peut-être en le complexifiant un brin, puisqu’il fait une bonne partie du sel de l’opus original. Cacher de plus nombreux easter eggs aussi, pour que les fans se sentent privilégiés, ou ajouter des quêtes annexes scénarisées, parce que dans l’état le contenu de cette suite est un brin chiche. Enfin, inutile de faire revenir la map monde de Tales of Symphonia, le listing proposé dans Dawn of the New World fonctionne très bien comme cela.
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Date de sortie : 19/11/2004