Cube Arts : Présentation et avis sur le manga de Doki-Doki
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Rédigé par Ludvig Auvens
Aujourd’hui, nous ne retrouvons à nouveau pour une petite aventure « Isekai ». Mais cette fois-ci, nous allons quitter le côté réaliste d’un Why Nobody Remembers My World? ou de ce fameux Sword Art Online que tout le monde cite pour parler du genre. Cette fois-ci, c’est direction Cube Arts, pour découvrir un manga dont le monde virtuel rappelle très fortement un jeu qui a connu un énorme succès au début des années 2010 et qui continue d’attirer des joueurs encore aujourd’hui.
Vous l’aurez aisément compris, cet univers n’est autre que celui de Minecraft. Initialement, Cube Arts devait sortir le 6 mai dernier, mais vous savez quoi a obligé l’équipe de Doki-Doki à repousser la parution de ce dernier à fin août, le temps que tout le monde puisse reprendre le chemin du travail et que les imprimeurs et libraires puissent aider à la vente de cette série en trois tomes. L’éditeur a eu la gentillesse de nous fournir les deux premiers volumes de cette série signée Tomomi Usui, également connu pour un titre horrifique jamais arrivé chez nous.
Mais si la promesse d’un monde cubique, chose originale pour le genre, peut faire sourire et intriguer, que vaut réellement cette nouvelle série lancée par l’éditeur francophone ? Nous allons découvrir ceci ensemble en nous plongeant dans les deux premiers tomes de cette trilogie sortie le 19 août.
Sommaire
ToggleUn univers prometteur
L’histoire nous invite alors à suivre Takuto, un lycéen de seconde, invité à participer à une bêta-test destinée aux étudiants. En compagnie de trois amis, Shige, Itsuki et Yû, ils vont se lancer dans un monde en réalité virtuelle du nom de « Cube Arts ». Ce jeu est un sandbox constitué uniquement de blocs (vous comprenez aisément le rapprochement avec Minecraft), où le temps s’écoule moins vite. Deux minutes dans la réalité représentent en fait 24h dans le jeu, un rapport temps que le héros, Takuto voit d’abord comme une aubaine pour pouvoir s’évader quelques minutes de temps à autre.
Malheureusement, le jeu se révèle rapidement moins magique que prévu puisque nos héros vont découvrir que les blessures sont douloureuses et que les dangers se trouvent derrière chaque tronc d’arbre et sur chaque sentier de forêt. Et leur plaisir de jeu ne va pas s’intensifier lorsqu’ils vont découvrir que le respawn ne semble plus fonctionner et que le jeu comporte un bug. En effet, il est impossible de se déconnecter (coucou Sword Art Online et Log Horizon) tant que les développeurs du jeu n’auront pas corrigé le souci. Huit heures, c’est le temps estimé pour réparer le problème… c’est-à-dire plus de six mois dans un jeu hostile où revivre en cas de mort semble impossible. La mort serait-elle donc définitive pour ceux succombant avant la fin de la mise à jour ?
Rencontrant en route une jeune fille du nom de Noa, le groupe va alors devoir tenter de survivre jusqu’à « l’arrivée des secours » et ainsi utiliser les mécaniques de gameplay à leur avantage. Entre construction de base, récolte de ressources et chasse aux monstres, nos héros vont devoir faire face aux dangers de la nature et aux différents « Player Killers » qui se dresseront inévitablement sur leur route. Mais la fièvre créatrice de nos héros saura les aider à se sortir des mauvaises passes, comme en témoigne la création de barques ou de lianes, deux moments importants pour notre groupe avancer dans le jeu.
Par son scénario, le mangaka cherche donc à ajouter des objectifs à ses personnages qui ne relèvent alors plus simplement d’objectifs personnels comme ce serait le cas pour n’importe quel joueur de sandbox. Ils doivent impérativement survivre et trouver les ressources nécessaires à cela.
Le mangaka avoue d’ailleurs ouvertement s’être inspiré de diverses productions vidéoludiques pour créer son univers qui a encore de nombreuses chose à révéler dans sa suite. Il utilise également les personnages secondaires pour montrer toute la froideur et les dangers qui guettent nos héros, notamment en utilisant de le brutalité et de l’hémoglobine pour nous faire part de l’inhumanité de certains. Si le bilan de départ pouvait laisser perplexe, Usui nous montre clairement qu’il a une vraie histoire à nous conter.
Un rythme un peu trop soutenu
Grâce à son coup de crayon, le créateur de Cube Arts nous montre également qu’il peut aisément jongler avec de jolis décors et des personnages bien travaillés, mais aussi avec un trait plus dur, comme il le fait en nous présentant un personnage déjà rongé par la perte d’alliés et par la peur de mourir dans ce monde virtuel. L’évolution psychologique de ses personnages joue alors un rôle prépondérant dans la progression de son intrigue, et ce dès les premiers chapitres de son œuvre. Les dangers sont également bien amenés, distillés à travers les chapitres, en profitant au passage pour approfondir un peu plus son univers. La scène de fin est, par ailleurs, très bien pensée, montrant aux lecteurs que le plus grand danger pour le genre humain n’est autre que lui même et à quel point la tâche sera compliquée pour nos héros.
Mais si son trait et son intrigue révèlent du potentiel, cette première œuvre originale d’Usui montre également quelques faiblesses. Les personnages sont autant de caricatures que l’on a déjà servi à toutes les sauces dans diverses œuvres venues du Pays du Soleil-Levant. On retrouve alors le leader musclé et compétent, le pseudo-rebelle créatif qui n’a pas froid aux yeux, le mec gras qui déteste le sport mais adore les petites culottes, le solitaire qui ne fait confiance à personne et la jeune fille surpuissante dont on ne sait presque rien. Ces derniers animent le scénario mais leur développement, contrairement aux personnages secondaires, semble voué à rester au minimum, ce qui est bien dommage. Et le fait que cette série soit terminée en trois tomes ne va, sans doute, pas aider à changer la donne avant la fin.
A cela s’ajoute le fait que cet aspect trilogie de Cube Arts pousse l’auteur à aller très vite dans son développement scénaristique. L’action va très vite, et le lecteur n’a que peu le temps de savourer les différents passages importants de l’histoire. De la première mort qui survient au moment où l’on découvre l’absence de respawn, puis jusqu’à ce que l’on découvre le premier vrai méchant, il ne s’écoule même pas 100 pages. Tout va donc très très vite. Si cela permet de dévorer les deux premiers tomes rapidement, nous aurions préféré un peu de temps de repos pour en apprendre plus sur l’univers en tant que tel et sur les différents personnages que l’on suit dans cette trame.
Faut-il craquer pour Cube Arts ?
Au final, cette première œuvre de Usui n’est pas si mal. Le trait de crayon de ce dernier est très plaisant et l’univers qu’il nous sert n’est pas sans rappeler l’une des plus grandes réussites du début des années 2010. Comme bon nombres de personne y ont joué, c’est une bonne manière de raviver un peu de nostalgie chez les joueurs intensifs du titre de Mojang.
L’immersion est garantie pour les amateurs d’isekai et de cubes, sans oublier que la traduction de qualité apportée au titre permet d’éviter de sortir du titre à chaque grotesque faute de traduction. Quelques astérisques viennent, d’ailleurs, donner des explications sur certains termes propres au jeu vidéo, ce qui permet aux néophytes de suivre l’aventure sans aucun mal.
Acheter Cube Arts sur AmazonDès lors, bien que le titre édité par Doki-Doki présente quelques limites, ce dernier se montre intéressant. Les lecteurs à la recherche d’expériences minecraftiennes y trouveront rapidement leur compte, de même que les amateurs d’isekai. Pour les autres, il vaudrait peut-être mieux lire un extrait avant de passer à la caisse, car l’histoire et les personnages ne sont pas non plus des exemples d’originalité. Quoi qu’il en soit, il s’agit là d’un excellent divertissement pour les grands et les moins grands (vu l’hémoglobine, on va éviter de dire « pour les petits »).
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