Cyberpunk 2077 : Notre avis sur le DLC Phantom Liberty du RPG de CD Projekt
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par PikaDocMaster78/PikaDoc42
Après avoir connu un des lancements les plus chaotiques et polémiques de l’histoire du jeu vidéo fin 2020, Cyberpunk 2077 accueille dès ce mardi 26 septembre son seul et unique DLC, Phantom Liberty, sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S. Couplé au déploiement de la mise à jour massive 2.0 disponible depuis quelques jours sur ces mêmes plateformes, dire que sa sortie est attendue par le public est plus qu’un euphémisme. En effet, il est censé être l’aboutissement de tous les efforts effectués par CD Projekt pendant ces trois dernières années afin de redorer son blason et regagner la confiance des joueurs et des joueuses. Alors, est-ce le cas ?
Quelques mois après avoir pu l’approcher en avant-première lors du Summer Game Fest, nous avons joué à l’extension pendant environ 23h sur une PlayStation 5 équipée d’une manette DualSense et branchée à un téléviseur 4K (HDR désactivé, mode graphique Performance, difficulté Normal). Au cours de cette session, nous avons terminé l’intrigue principale, plusieurs missions secondaires et tous les contrats confiés par notre fixer. Nous avons également pris le temps de participer à quelques activités annexes (planques criminelles, livraisons de véhicules et largages aériens) ainsi que nous balader dans le quartier de Dogtown.
Pour parvenir à nos fins, nous avons utilisé un personnage issu de notre run la plus récente (Acte 2 en cours, Background : Gosse des rues, Niveau d’expérience : 40, Réputation : 50, Constitution : 17, Réflexes : 10, Capacité technique : 10, Intelligence : 15, Sang-froid : 9, excellent stuff matériel cybernétique/revolver/fusil d’assaut/katana).
Bien que nous fassions toujours le maximum pour éviter d’inclure des spoilers potentiels dans nos previews, tests et avis, rappelons que le nouvel arc scénaristique présent dans ce contenu additionnel est lié à la campagne principale du jeu de base. Dans un souci de contextualisation, nous allons donc être contraints de faire référence à quelques événements et/ou éléments propres à cette dernière. Si jamais vous n’avez pas acheté le titre ou que vous l’avez commencé mais n’avez pas encore progressé jusqu’à avoir terminé une quête intitulée « Transmission », poursuivre la lecture de cet article n’est pas forcément recommandé.
Un thriller d’espionnage et politique futuriste haletant
Prenant place pendant le deuxième acte de la campagne principale du RPG, juste après les événements se déroulant dans le cadre de la quête « Transmission » nous confrontant au gang des Voodoo Boys, Phantom Liberty débute par un appel d’une dénommée Songbird. Connaissant la réputation de merc de V, et surtout ses problèmes liés à la Relic, cette netrunner se dit prête à lui apporter son aide en échange d’un gros service : assurer la protection de Rosalind Myers, actuelle présidente des Nouveaux États-Unis d’Amérique (NUSA).
Voyageant à bord de Space Force One en compagnie de Songbird, la cheffe d’État est en effet contrainte d’atterrir en urgence à Night City, et plus précisément en plein quartier de Dogtown. Problème, il s’agit d’une dangereuse zone de non-droit enclavée dans Pacifica et dirigée d’une main de fer par le colonel Kurt Hansen et ses Barghest. Une situation pour le moins inquiétante qui devient rapidement hors de contrôle lorsque les hommes du trafiquant d’armes abattent purement et simplement le vaisseau avec des missiles.
Désormais piégé(e) au cœur de ce conflit, V n’a plus d’autre option que de sauter à pieds joints dans ce nouveau merdier dans lequel il/elle s’est fourré(e) et tout faire pour espérer s’en sortir vivant(e), ce qui l’amènera notamment à côtoyer l’agent spécial Solomon Reed incarné par l’acteur Idris Elba. Vous l’aurez compris, le périple qui attend notre personnage ne sera pas de tout repos et, très sincèrement, nous avons pris énormément de plaisir à y prendre part. Usant de toute son expertise, de son savoir-faire et retrouvant ses lettres de noblesse en matière de narration au passage, les équipes de CD Projekt ont imaginé un thriller d’espionnage et politique futuriste haletant à suivre du début à la fin.
Dialogues, profondeur et personnalité des différents personnages rencontrés (Songbird en tête), rythme scénaristique, mise en scène, ambiance visuelle et sonore, doublages audios français, enrichissement du lore… le niveau d’écriture de l’ensemble du DLC est excellent et surpasse selon nous et sans aucune difficulté celle des arcs principaux de la campagne d’origine. Même les quêtes secondaires et les contrats que nous avons terminé nous ont semblé plus soignés et intéressants à faire que la plupart de ceux présents dans le jeu de base. Et pour ceux et celles qui se posent la question, oui, ce cher Johnny Silverhand et son caractère rebelle est toujours de la partie pour nous gratifier de son avis et de ses expressions dont lui seul a le secret.
Les développeurs n’ont pas non plus oublié d’intégrer pas mal de choix à faire qui pourront avoir des conséquences plus ou moins importantes à court, moyen et/ou long terme sur nos escapades à Dogtown. Dans notre cas, les décisions majeures que nous avons prises nous ont notamment conduits à deux fins différentes. La première, que nous avons beaucoup aimée, est venue légèrement réveiller en nous une vibe Cyberpunk: Edgerunners. Quant à la seconde, elle avait surtout comme utilité de nous donner accès au fameux dénouement supplémentaire promis par le studio polonais dans le cadre de la campagne de Cyberpunk 2077. Et, très franchement, comparée aux autres conclusions disponibles, c’est clairement celle qui nous a le plus ébranlés.
Dogtown x MAJ 2.0, un duo avec ses qualités et ses défauts
Malgré sa petite taille qui surprend de prime abord, Dogtown est un terrain de jeu dense, immersif et très bien exploité disposant d’une identité unique au même titre que les autres quartiers de Night City. Mélange entre le côté post-apocalyptique/zone de guerre de Pacifica et le contraste richesse vs pauvreté de Heywood (bâtiments modernes vs bidonville), le tout agrémenté d’une petite touche Batman Arkham City dans l’esprit (la ville dans la ville, une seule entrée et sortie, Kurt Hansen qui utilise un haut parleur pour s’adresser à la population), cette zone de jeu apporte son lot de nouveautés en complément du scénario, des missions secondaires et des contrats évoqués plus tôt.
Outre l’ajout d’ennemis et boss inédits à affronter, d’objets à looter (armes, vêtements, mods…), d’activités annexes à faire (planques criminelles, livraisons de véhicules, largages aériens), la possibilité d’équiper des lance-missiles sur certains bolides ou encore l’augmentation du niveau d’expérience maximum de V à 60, la Relic a enfin droit à son propre arbre de compétences. Certes, il est beaucoup plus simpliste que ceux présents dans le jeu de base mais, en dépensant des points de Relic obtenus auprès de Songbird ou en piratant des terminaux de données confidentielles de Militech, nous avons accès à quelques aptitudes supplémentaires fort sympathiques.
Par exemple, nous pouvons apprendre à détecter les vulnérabilités dans l’armure et le matériel cybernétique de nos adversaires, débloquer des capacités supplémentaires et coups de grâce pour les lames Mantis, les bras de gorille, le lance-projectile et le monocâble, ainsi que ralentir temporairement le temps pour éviter de nous faire détecter par un garde au tout dernier moment dans le cadre d’une phase d’infiltration.
S’il est vrai que les « contrats » de véhicules et les largages aériens procurent un plaisir assez anecdotique et que nous ne trouvons pas véritablement d’utilité ou de logique à l’intégration d’une option nous permettant de débuter une partie directement par le DLC (niveau 20) étant donné que la rejouabilité est une composante phare de l’expérience, il n’y a quasiment rien à jeter ici. Autrement dit, s’il y a des défauts à répertorier, nous avons davantage l’impression qu’ils sont dus au déploiement du patch 2.0.
Attention, nous n’allons pas faire un re-test complet du RPG, extension incluse. Ce serait beaucoup trop long et ce n’est absolument pas le but de cet article. Toutefois, en passant plus d’une vingtaine d’heures sur Phantom Liberty, nous avons pu profiter en grande partie de ce qu’il apporte à la production polonaise, majoritairement en bien même si cela n’est toujours pas suffisant pour permettre à cette dernière d’aller chercher la perfection pour autant.
Pour ce qui est du positif, nous retenons notamment la refonte intelligente des différents arbres de compétences, les améliorations solides dont ont bénéficié le système de loot, la gestion de notre équipement cybernétique, l’attitude du NCPD (la police de Night City) face à nos crimes et délits, et l’interface utilisateur, ou encore le meilleur ressenti procuré par l’usage des armes de corps-à-corps.
Quant au négatif, notez que l’intelligence artificielle des ennemis nous semble toujours trop sage et passive dans son comportement et sa capacité à réagir et à se défendre, en infiltration comme en combat (la faute au niveau élevé et à l’excellent stuff de notre personnage ?). Le titre reste très joli dans sa version PS5 mais nous n’avons pas l’impression que le changement de la mise à l’échelle apporte un plus significatif sur le plan technique et graphique. Enfin, tout au long de notre session, nous avons constaté l’apparition de soucis de finition divers et variés allant jusqu’à provoquer quelques crashs du jeu sur notre console. C’est dommage.
En complément de toutes les évolutions apportées par la mise à jour gratuite 2.0, Phantom Liberty assume avec brio son rôle de symbole de tous les efforts effectués par CD Projekt dans sa quête de rédemption auprès du public depuis fin 2020. Même si l’IA ennemie manque encore de mordant et que plusieurs soucis de finition peuvent se manifester ici et là, c’est un pur régal de revoir le studio polonais être capable de proposer un contenu d’un niveau de qualité aussi élevé. Finalement, le seul vrai reproche que nous pouvons faire est celui d’avoir dû attendre pratiquement trois ans pour pouvoir profiter pleinement de l’expérience Cyberpunk 2077 telle que les développeurs nous l’avaient vendue initialement, sans compter le fait qu’il est nécessaire de repasser à la caisse pour cela !
Cyberpunk 2077 : Notre avis sur la version 2.0
Cet article peut contenir des liens affiliés
Date de sortie : 26/09/2023