Danganronpa 2 : Présentation et avis sur le manga de Mana Books
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Rédigé par Ludvig Auvens
Après une première série en quatre tomes réussie du côté de Mana Books, Monokuma revient avec Danganronpa 2 pour une nouvelle aventure toujours aussi sanglante. Adaptation du jeu vidéo éponyme de Spike Chunsoft, ce manga se terminera cette fois-ci en trois tomes. Après le régal, quoi qu’un peu accéléré, que nous a offert la précédente adaptation, il était tout à fait normal pour nous de nous pencher sur cette nouvelle proposition.
Avec Kuroki Kyû à la baguette, Danganronpa 2 se présente donc comme étant la suite de Danganronpa. Déjà terminée au pays du soleil levant, cette suite débarque donc chez nous avec la ferme intention de nous montrer à quel point Monokuma n’a rien perdu de sa superbe et à quel point son sadisme est toujours aussi reluisant.
Cette fois-ci, direction l’école Kibôgamine (encore oui) pour rencontrer Hajime Hinata et ses camarades qui prennent la route de Jabberwock, une île paradisiaque où leur destin va chavirer. Pour le meilleur ? Pour le pire ? C’est ce que nous allons tenter découvrir ensemble dans ce premier tome déjà révélateur de ce qui nous attend dans cette trilogie loufoque.
Sommaire
ToggleSur la route de Jabberwock
Pour celle et ceux qui ne connaissent pas très bien Danganronpa et Kibôgamine, sachez qu’il s’agit d’une école prestigieuse, connue pour n’accueillir que l’élite, celles et ceux détenteurs d’un talent inné. Ce talent est développé à l’extrême, faisant de chaque élève la représentation même de ce talent. Par le passé, cette école a déjà été victime du jeu sanglant de Monokuma et cette dernière s’apprête à être à nouveau le théâtre de ce jeu macabre.
Hajime Hinata et quinze autres jeunes adolescents rejoignent l’école, où ils rencontrent Usami, leur professeur qui n’est autre qu’une peluche en laine au physique de lapin. Les enfants sont-ils perturbés par cela ? Que nenni, ces derniers sont déjà subjugués par la chance qui est la leur, alors qu’ils sont emmenés vers l’île Jabberwock où, seuls, ils vont pouvoir se prélasser au soleil et profiter de vacances luxueuses. Mais, vous vous en doutez, les choses ne vont pas se passer comme les adolescents le prévoyaient.
Puisqu’on ne change pas une équipe qui « gagne », le concept et le schéma sont les mêmes : le groupe est coincé sur l’île et leur seule chance d’en sortir est d’assassiner un camarade sans se faire prendre par les autres. Si le meurtrier est découvert, alors il est puni par la peine de mort. S’il n’est pas découvert, alors tout le monde meurt et seul l’assassin retrouve sa liberté. Archétype même du malin, Monokuma saura motiver les troupes à commettre le crime qu’il attend d’eux, notamment en volant leur mémoire, pour ne la leur rendre qu’en cas de victoire sur l’île !
Bon, si le schéma narratif et l’objectif sont sensiblement les mêmes que dans la première série, quelques nouveautés sont bien présentes. Pour commencer, noter que Monomi (Usami) est présente et aura, sans doute, un poids dans la suite de l’aventure. Sa relation compliquée avec Monokuma pourrait, d’ailleurs, mener à une conclusion scénaristique, pourquoi pas, inattendue. Reste aussi que les personnages sont différents, ce qui donne d’office une saveur différente à cette suite.
Un casting haut en couleurs
Personnages qui, soulignons-le, se révèlent des plus intéressants. En plus de renouveler les différents talents de ces derniers, cette suite nous propose aussi des physiques bien différents et variés, tous ponctués d’une excentricité qui fait la force des protagonistes des jeux éponymes. Chacun est également affublé d’une personnalité qui lui est propre et qui évolue au fil de l’aventure, au fil des obstacles que la peluche diabolique dresse sur leur route. Au passage, nous ne savons rien du talent du héros au début, puisque ce dernier l’a oublié. M’enfin, les héros n’ont pas le droit d’user de leurs pouvoirs dans Danganronpa ?
Quoi qu’il en soit, la machine se met en route très rapidement puisque le premier meurtre arrive très vite. C’est d’ailleurs sa résolution qui occupe la grande majorité de ce premier tome de Danganronpa 2, la série dévoilant alors ses points forts. Les échanges entre les personnages, les réflexions du héros, la compréhension du meurtre et de sa réalisation sont alors au centre de tout.
Par ailleurs, on retrouve le côté loufoque de la licence tout au long de ce premier tome. En effet, ce premier cas est teinté d’incertitudes, dans une situation confuse. Le désespoir est partout et Monokuma sait semer le trouble afin de rendre la tâche d’autant plus délicate pour les innocents pris dans son jeu. Et, comme toujours, le final est spectaculaire en plus d’être cruel et dur. Mais, après tout, l’ourson avait prévenu : le coupable serait tué s’il se fait prendre !
Malgré tout, pointons un élément fort dommage de ce premier volume : une envie d’aller vite du mangaka. Que cela soit sur demande de l’éditeur ou par son propre choix, Kuroki Kyû va trop vite. Les phases d’enquête sont proposées en accéléré et simplement passées sous silence pour ne laisser la place qu’à la résolution du cas en tant que tel. Certains éléments scénaristiques présents dans le jeu sont également abandonnés afin d’arriver plus rapidement à la fin du cas. Si le lecteur n’est pas également joueur, tout va bien, mais dans le cas d’un joueur, c’est déroutant.
Faut-il craquer pour Danganronpa 2 ?
Dès lors, faut-il craquer pour cette nouvelle série adaptée du jeu vidéo éponyme ? La réponse est mitigée. Si le mangaka derrière la série sait rester fidèle au jeu dans son style graphique et le rythme imposé par Monokuma, certains pans scénaristiques sont quand même laissés de côté, comme si ces derniers ne servaient à rien, alors que les joueurs savent très bien que ces points sont importants et utiles !
Aussi, nous savons que la première série s’était terminée en quatre tomes, soit un de plus que celle-ci, et coupait déjà dans le vif afin d’aller à l’essentiel. Dans le cas présent, nous ne pouvons qu’être stupéfaits puisqu’une histoire encore plus complexe que la première sera condensée en seulement trois livres. De quoi pousser à l’interrogation quant à la qualité de la suite et la résolution du scénario global.
Cependant, on ne peut nier que l’ambiance de la licence d’origine est présente. Danganronpa 2 remplit donc bien son rôle d’adaptation et sert un bon divertissement malsain au lecteur. Si vous n’avez jamais joué au titre dont il tire son entièreté, alors celui-ci saura combler une soirée de lecture sans problème. Après tout, même s’il a été découpé pour en recoller certains bouts, l’histoire est toujours aussi captivante !
Acheter Danganronpa 2 sur AmazonEn conclusion, nous pouvons dire que Danganronpa 2 offre un bon divertissement général. Les joueurs pourront être peinés des coupures faites dans le scénario mais les autres n’y verront que du feu. L’ambiance de la licence est présente et l’aspect visuel est des plus plaisants. Enfin, le travail éditorial de Mana Books est de qualité, avec une couverture et une impression de très bonne facture. Bravo à eux !
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Date de sortie : 04/09/2014