Denjin N – Notre avis sur les tomes 2 et 3 du manga de Pika
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Rédigé par Neomantis Dee
On continue de rattraper notre retard avec un rapide retour sur les tomes 2 et 3 de Denjin N. Nous vous avions déjà présenté le premier volume en début d’année. Le manga édité par Pika Edition est une sorte de polar horrifique et fantastique, plutôt violent, et dont l’intrigue sera bouclée avec le quatrième tome. Malgré des défauts soulevés, certains points demeuraient intéressants, notamment vis-à-vis des pouvoirs de l’antagoniste, pouvant prendre possession de tout objet électrique, et du duo de détectives. On le pressentait, le rythme fuse d’en Denjin N.
Sommaire
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Après une mise en bouche rapide, le volume 2 débute tout aussi vite, on enchaîne les morts. Comme dit sur le premier tome, le manga mise beaucoup sur le réalisme du dessin, pour nous ancrer dans le réel, mais également sur la violence. N’hésitant pas à s’attarder sur des morceaux de chairs bien apparents. C’est forcé et il est difficile de passer à côté, de quoi ravir ceux qui sont friands de ce genre d’horreur.
L’histoire avait du mal à pleinement décoller, particulièrement avec l’antagoniste. On se rend logiquement mieux compte ici du désir de traiter d’un sujet présent dans la société japonaise, et ce depuis bien longtemps. Comme a pu le faire Koike dans les années 90 avec l’excellent Perfect Blue. Cependant, dans Denjin N on ne privilégie pas la subtilité, on plonge la tête la première dans la pure violence.
Nos deux enquêteurs brièvement introduits lors du volume précédent vont prendre plus de place dans l’intrigue. Un duo de personnages dotés d’une grande intelligence et qui n’est pas sans rappeler ce qui se faisait dans Death Note. D’ailleurs, d’autres éléments, visuels ou même des situations, font clairement penser à l’œuvre culte, que ce soit dans le tome 2 ou le suivant.
Destination Finale
Au fil des chapitres, la poursuite du tueur prend un tournant plutôt surprenant, bien que manquant d’intérêt sur le fond. A côté de ça, on est content d’avoir une fois de plus des vues subjectives via les caméras de surveillances ou d’ordinateurs, etc. Cela amène une petite tension, une insécurité permanente. D’autant plus au vu des pouvoirs du fanatique méchant de l’histoire. Dommage que ce dernier ne soit pas plus intéressant.
Quand bien même de maigres tentatives d’aiguiller sur ses motivations, en tant qu’antagoniste on a du mal à y trouver de l’intérêt. Difficile de ne pas bêtement détester cet individu, alors qu’il y avait sans doute de la nuance à apporter. Il reste tout de même quelques éléments pouvant être travaillés sur les derniers chapitres. Enfin, nous avons de légers regrets sur l’écriture de certains dialogues qui peuvent paraître peu pertinents.
Quand ce ne sont pas des répétitions d’informations un peu trop présente pour une si courte histoire. Couplé au rythme soutenu cela est vite perturbant, on sent qu’il y avait possibilité d’être moins concis pour mieux travailler certains points. Ceci étant dit, nous désirons connaître le dénouement final qui pourrait bien nous surprendre. Espérons-le.
Faut-il craquer pour les tomes 2 et 3 de Denjin N ?
Entre cyber-voyeurisme et cyberharcèlement, Denjin N met en avant des thématiques cohérentes avec notre époque actuelle. Une approche loin d’être novatrice, mais qui fonctionne toujours. Les auteurs priorisent aussi la violence pour tenter d’impacter plus durablement les lecteurs, lectrices. Un peu comme un Sion Sono avec son film Suicide Club. Il s’emparait d’un sujet de société pour en faire une œuvre aux relents horrifiques et ne lésinant pas sur l’hémoglobine.
Acheter Denjin N sur AmazonTout cela apporte du rythme et dynamise l’intrigue, le manga étant très visuel il se lit facilement. En revanche, nous sommes encore mitigés concernant la narration et l’approfondissement des personnages principaux. Aucun n’est vraiment engageant, malgré quelques trouvailles. Pour le dessin, le noir et blanc est très bien utilisé et nous profitons de décors superbes. A l’inverse de la mise en scène qui n’apporte pas grand-chose, hormis sur quelques passages.
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