Disney Speedstorm : On a joué au jeu de karts Disney, futur gros concurrent de Mario Kart ?
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Rédigé par Jordan
Malgré son héritage ancré dans le marché mobile, Gameloft a prouvé qu’il était capable de produire un jeu satisfaisant à destination du PC et des consoles avec Disney Dreamlight Valley. L’éditeur s’est clairement inspiré de la formule d’Animal Crossing pour la conjuguer avec l’univers de Disney afin d’attirer un très grand public, et cela a fonctionné. Il n’y a donc pas raison pour que Disney Speedstorm, qui singe Mario Kart, ne rencontre pas le même succès, à condition qu’il puisse rivaliser avec les autres titres du genre. Après y avoir passé un peu moins d’une dizaine d’heures, on vous donne notre avis sur l’accès anticipé du jeu.
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ToggleUn Disney Kart façon gacha
Impossible, à première vue, de voir autrement Disney Speedstorm que comme un clone à peine éhonté de Mario Kart. De nombreuses licences se sont essayées à cette formule, souvent en se cassant les dents sur le bitume, mais on note tout de même quelques titres qui sortent du lot à l’image de Crash Team Racing, ou Team Sonic Racing (bon d’accord, celui-ci est plus sujet à débat). Voir Gameloft reprendre cette formule en y ajoutant des personnages Disney sent bon l’opportunisme à plein nez et il y avait toutes les raisons de craindre que l’on soit en face d’une énième copie sans âme, mais Disney Speedstorm balaye ces a priori d’un revers de la main.
Avant toute chose précisons que seul l’accès anticipé du jeu est disponible pour le moment, et que celui-ci est payant. Il faut compter minimum 29,99 € pour le premier pack Fondateur et 69,99 € pour le bundle le plus cher, permettant d’avoir accès à plein de bonus in-game comme des personnages débloqués et de la monnaie en plus.
Car, Gameloft oblige, le jeu se dirige vers le schéma de jeu free-to-play à l’avenir et il doit donc préparer son futur système économique. Et c’est bien sur cela que l’on peut émettre des premières réserves sur le jeu tant dès ses premiers instants, il nous inonde de différentes monnaies in-game, d’items à récupérer pour faire augmenter le niveau des personnages et de bonnes vieilles lootboxes.
Pas la peine de tergiverser, Disney Speedstorm est un gacha pur et dur qui ne demande pas pour l’instant de sortir la carte bleue (encore heureux), mais qui va vous demander un farm intensif, surtout lorsqu’il s’agit de débloquer des skins aux prix exhorbitants, sans parler de la personnalisation des karts. D’ailleurs, on aurait pas dit non à des costumes « classiques » pour les personnages plutôt qu’à du simple color swap de leurs costumes de pilote.
Les prémices d’un modèle économique peu attrayant ?
Malgré un casting de base de 18 personnages, seuls 2 sont débloqués d’entrée de jeu avec le premier pack Fondateur. Pour obtenir les autres, il va falloir rassembler des éclats de raretés différentes correspondant à chacun des personnages, jusqu’à en avoir assez pour invoquer l’un de ces pilotes.
Ces éclats s’obtiennent de différentes façons : en accomplissant des missions, en ayant un peu de chance avec les lootboxes, en effectuant les quêtes quotidiennes et hebdomadaires via les événements, ou bien en progressant dans le Pass d’or, le Season Pass du jeu. Il est aussi possible d’augmenter leur niveau de rareté (avec un système d’étoiles) pour booster les dégâts qu’ils vont effectuer avec les objets à ramasser dans les courses. C’est la même chose pour les « équipiers », des personnages non-jouables présents sous la forme de jetons qui peuvent être équipés sur le pilote pour lui donner un boost dans ses caractéristiques.
Et autant vous dire que cela prend un temps infini. On pourra déjà grogner contre les missions censées servir d’introduction au jeu, dont les derniers chapitres ne se débloquent que si vous avez eu la chance de tirer au sort les bons personnages (Mula, Jack Sparrow et Hercule). Mais au-delà de cela, certains pilotes devraient demander bien trop d’efforts et de temps investis pour être obtenus. On pourra également pester contre l’aspect RPG avec la montée de niveau qui n’apporte finalement pas grand-chose si ce n’est vous limiter en début de partie, puisque cela n’a d’incidence que sur les événements et les courses « solo ».
De quoi prendre peur n’est-ce pas ? Heureusement, Gameloft a compris que le farm, ce n’était pas pour tout le monde, et propose une alternative. Si vous ne comptez jouer à Disney Speedstorm qu’entre amis en local, ou seul face à l’IA, vous pourrez tout à fait le faire via un mode de jeu libre, qui vous donne accès à l’entièreté du casting. Ce mode est même le seul accessible hors-ligne. En lançant le jeu, même si Mickey et Donald seront les seuls personnages disponibles pour les autres modes, vous pourrez donc tout à fait vous diriger vers des courses rapides avec l’ensemble des personnages et faire fi de tout le reste.
On n’est donc pas passé loin d’une très mauvaise décision de la part de Gameloft, tout comme du coté du multijoueur qui aurait pu se diriger du côté du pay-to-win. Chaque personnage dispose d’un niveau, que l’on fait progresser en dépensant des objets gagnés à la dure dans les différents événements. Mais il existe un mode multijoueur qui met tout le monde à niveau et ne récompense que le meilleur pilote ici. Cela évite donc certaines dérives mais on ne peut s’empêcher d’être tout de même inquiet pour la mouture finale du jeu, qui sera free-to-play. Le changement de modèle économique peut modifier beaucoup de choses, mais on jugera cela plus tard.
Bien mieux qu’Autopia
Pour le moment, Disney Speedstorm reste donc plutôt accueillant malgré le fait qu’il nous abreuve de monnaies et de systèmes et en tout genre qui ont de quoi déboussoler celles et ceux qui ne sont pas familiers avec les jeux service et le genre du gacha. L’interface reste claire, même si on aurait clairement pas dit non à des tutoriels plus avancés ou des petites options qui permettraient de rappeler le fonctionnement de certains menus. Entre les événements, la Tournée de saison (des défis centrés sur les personnages de la saison en cours, ici ceux de Monstres et Compagnie), le mode de jeu libre, les différents modes multijoueur et on en passe, ça fait beaucoup à digérer d’un coup.
On prend le pli au bout de quelques heures afin de se concentrer sur la course, et ici, Disney Speedstorm ne déçoit pas. Les sensations de conduite sont bien au rendez-vous malgré des premières courses qui s’apparentent au 50cc de Mario Kart. Plus on avance, plus les courses deviennent tendues et nous montrent des vrais effets de vitesse qui sont agréables manettes en main. Il faut dire que visuellement, c’est un vrai spectacle. Les effets explosent dans tous les sens, ce que l’on doit à des circuits vraiment vivants.
Gameloft a véritablement soigné ses tracés avec des décors issus de plusieurs univers Disney. On retrouve des circuits inspirés par La Belle et la Bête, Pirates des Caraïbes, Mulan, Monstres et Compagnie, Le Livre de la Jungle ou encore un monde retro en noir et blanc du plus bel effet. La modélisation de ces décors est très propre même si dans certains circuits, on ressent que l’envie de bien faire surcharge parfois l’écran, comme sur le circuit de Pirates des Caraïbes qui peut parfois peiner au niveau de la lisibilité, surtout en écran partagé. Reste que tout fan Disney sera aux anges en voyant tout l’amour qui a été apporté à ces circuits, qui offrent parfois quelques événements et qui ne restent jamais ennuyeux à parcourir.
Notez aussi que chaque univers dispose de musiques directement inspirées par les films, comme si la bande-son de Rocket League avait mangé celles des Disney. Si par exemple, entendre les Muses chanter dans le monde d’Hercule rappelle des souvenirs et donne beaucoup d’entrain, certains remix sont moins inspirés. Ce sera au goût de chacun.
Un casting discutable ?
On a forcément hâte de découvrir les futurs univers qui seront adaptés à l’écran au fil des saisons (qui devraient durer de 6 à 8 semaines), car le casting de base possède certes 18 personnages issus de ces univers, mais ce ne sont pas forcément ceux auxquels on aurait pensé en premier lieu pour un jeu Disney. Monstres et Compagnie, qui est au cœur de la saison de lancement, dispose par exemple de quatre personnages, ce qui n’était peut-être pas forcément utile, même en étant fan de l’univers.
Impossible de ne pas pointer du doigt l’absence de grands personnages comme Simba, Aladdin, Blanche-Neige, Elsa, Flash McQueen (l’évidence même) et bien d’autres. Même si on imagine que ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils n’arrivent en jeu via des saisons dédiées, on aurait tout de même pas dit non à avoir plus de films représentés, et moins de personnages dans chaque film. Mais là aussi, c’est une question de goût.
Au moins, chaque personnage est vraiment différent, ce qui participe à nous faire avaler la pilule. Dispatchés dans quatre classes uniques, les pilotes ont un style bien définis. Donald et La Bête vont par exemple être des bagarreurs qui remplissent leur nitro en se cognant contre les ennemis, tandis que Dingo et Bob vont plutôt être des sprinteurs en se faufilant derrière les adversaires pour gagner du turbo. Ces classes déterminent aussi des affinités avec certains types d’objets, ce qui permet de vraiment trouver son style.
Un rival solide
On retrouve des objets typiques de tous les autres jeux du genre, avec un boost façon champignon, un disque à lancer comme une carapace, une bombe à faire exploser, un autre qui nous rend transparent et intouchable, un bouclier etc.. Certains peuvent aussi désorienter l’adversaire en inversant le sens de l’écran pendant quelques secondes. On peut aussi charger ces objets pour qu’ils changent légèrement de capacité. Pas de surprise de ce côté-là, sauf pour l’objet unique de chaque personnage.
Les pilotes disposent d’une « attaque signature » très puissante, comme Mulan qui peut tirer des projectiles devant elle, Mowgli qui fait apparaître des animaux spectraux, ou Jack Sparrow qui fait virevolter des sabres autour de lui. Là encore, tout est fait pour que chacun trouve son personnage préféré. Le seul bémol, c’est du côté de la lisibilité des objets, qui n’est pas toujours évidente et on peut parfois ne pas faire attention que l’on possède un objet en stock.
La formule est donc éculée, mais elle fonctionne bien dans Disney Speedstorm avec des bons circuits, des personnages sympathiques, et des bonnes sensations de vitesse. Reste encore à parler de la technique, qui est souvent le point qui fâche dans un accès anticipé. Nous avons de notre côté pu jouer à la version PlayStation 5 du titre et nous n’avons pas connu de problèmes majeurs en dehors de très légers freezes dans les menus, et quelques ralentissements dans le mode multijoueur. N’ayant pas eu accès à d’autres versions, nous ne pouvons pas encore affirmer que ce constat est le même sur toutes les plateformes.
On ne jugera définitivement Disney Speedstorm qu’à sa sortie avec un test complet qui parlera de toutes les nouveautés ajoutées entre temps, mais cet accès anticipé est pour le moment très prometteur. Difficile de ne pas émettre de doutes quant à l’aspect farm intensif et face au système économique qui peut très vite dériver, mais en l’état, le titre offre une alternative solide aux autres jeux du genre, avec un casting qui va se densifier et un gameplay qui fait bien l’affaire pour le moment.
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Date de sortie : 28/09/2023