DON’T NOD est au plus mal et envisagerait une restructuration qui pourrait supprimer 69 emplois
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Rédigé par Jordan
En multipliant les projets avant même de savoir si ceux sur le point de sortir allaient fonctionner, DON’T NOD est peut-être allé vite en besogne. Les performances commerciales décevantes de Jusant et Banisers: Ghost of New Eden sont difficiles à encaisser pour le studio, qui se voit contraint de mettre deux projets non-annoncés en pause tout en repensant deux autres jeux pour aller toucher un public plus large. Ces annonces nous laissait craindre un plan de licenciement imminent, et le dernier communiqué du studio va malheureusement dans ce sens.
20% des employés potentiellement touchés
Les derniers résultats trimestriels de DON’T NOD affichent une contre-performance que l’entreprise pourrait payer cher. Les finances ne sont pas optimales et le studio ne peut que se reposer sur les ventes de licences fortes (mais vieillissantes) comme Life is Strange et Vampyr, en attendant la sortie de Lost Records: Bloom & Rage début 2025. Entre les projets mis en pause et ceux qui ont besoin d’être retravaillés, les résultats de la société ne sont pas bons.
Et pour contrer tout cela, DON’T NOD pense maintenant à un plan de réorganisation, avec 20% des employés qui pourraient être touchés, c’est-à-dire la suppression de 69 postes. Oskar Guilbert, PDG du studio, déclare :
« Nos résultats semestriels 2024 reflètent les contre-performances économiques des derniers lancements, malgré des notes solides (Métacritiques), ainsi que l’impact comptable des décisions que nous avons dû prendre. Les premières mesures en soutien de la performance, annoncées au printemps dernier, n’apparaissent pas suffisantes pour préserver la compétitivité de la société. Nous avons donc présenté ce jour aux instances représentatives du personnel un projet de réorganisation qui pourrait amener DON’T NOD sur une nouvelle trajectoire de développement. Je suis pleinement conscient de l’impact que ce projet pourrait avoir pour l’ensemble des collaborateurs. Cependant, il est à ce jour indispensable d’envisager une telle voie face à la nécessité de sécuriser les ressources de notre entreprise et de lui redonner une capacité à mieux rivaliser dans une industrie devenue beaucoup plus compétitive et sélective. »
Face à cette mesure qui est présentée comme « un plan de sauvegarde de l’emploi », le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo a pris la parole pour faire écho aux propos des employés du studio.
Cette situation est pointée du doigt depuis quelques mois, notamment depuis que l’on a appris que l’équipe derrière Jusant avait été démantelée. La direction du studio n’aurait pas pris en compte les remarques sur cette désorganisation, et le STJV indique que les dirigeants se cachent désormais derrière « la conjoncture économique » pour masquer cet échec, qui serait pourtant le leur :
« Tout cela a été soulevé dans les avis du CSE sur la situation de l’entreprise, restés sans réponse depuis de longs mois. Que dire d’une entreprise sous perfusion de subventions publiques qui ne respecte même pas les processus les plus élémentaires fixés par la loi ? La direction se cache derrière « la conjoncture économique » et « le marché très concurrentiel » pour excuser ses échecs, sans jamais remettre en question ses décisions inconséquentes, délétères pour le studio et les travailleur·ses. »
Pour le moment, DON’T NOD indique qu’un échange a lieu avec les instances de représentation du personnel afin de planifier ce qu’il pourrait se passer. Mais il y a peu de chances pour que tous les employés menacés de perdre leur emploi trouvent ici une solution heureuse.
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Date de sortie : 31/10/2023