DOOM: The Dark Ages – On y a joué 3 heures, un retour brutal aux origines ?
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Rédigé par Quentin
Depuis le renouveau de la franchise en 2016, la licence DOOM est sur de bons rails, portée par un studio id Software particulièrement talentueux dans l’art de faire évoluer la formule tout en restant fidèle à son ADN. Doom Eternal a ainsi représenté l’apogée du FPS à l’ancienne, parvenant à se réinventer tout en respectant les codes du genre. L’égaler ou le surpasser semblait une tâche ardue, mais DOOM: The Dark Ages compte bien nous prouver que c’est possible. Lors d’un évènement organisé par Bethesda, nous avons pu jouer au titre durant près de 3 heures afin de vous livrer nos premières impressions.

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ToggleUn âge sombre illuminé par les feux de la guerre
Attendu sur Xbox Series, PS5 et PC pour le 15 mai prochain, DOOM: The Dark Ages promet une nouvelle dose d’adrénaline, portée par un Doom Slayer misant davantage sur la puissance brute. Ce changement de ton par rapport au gameplay plus aérien de Doom Eternal s’explique notamment par le fait que The Dark Ages est une préquelle aux opus de 2016 et 2020. On y explore les origines du Doom Slayer, ainsi que sa première rencontre avec les Sentinelles de la Nuit, sur Argent D’Nur. Ce nouvel épisode renforce par ailleurs l’aspect cinématographique, avec des cinématiques plus longues et des personnages récurrents.
Mais rassurez-vous, cela ne pousse pas la série vers un FPS narratif classique. Au contraire, la narration y gagne en profondeur sans jamais briser le rythme effréné de l’action. Ce que nous avons pu en déduire au fil des séquences, c’est que le Doom Slayer serait alors sous le contrôle des Maykr, dans le but de repousser les hordes démoniaques, même si cette emprise semble s’amenuiser peu à peu. Déjà qu’il ne fait pas habituellement dans la dentelle, notre héros apparaît plus sauvage que jamais en évoluant en pleine guerre médiévale contre l’enfer.
En dehors de son armure mythique, l’attirail de base renvoie à cette inspiration historique. La cape en fourrure fait son effet, mais ce sont surtout son bouclier et son gantelet qui font la différence et qui témoignent de la nouvelle direction de ce DOOM: The Dark Ages : Foncez dans le tas quoiqu’il en coute. Précisons tout d’abord que nous avons pu jouer à 4 segments différents du jeu :
- Le tout début de l’aventure
- Une phase en mécha
- Une séquence à dos de dragon
- Un niveau en monde semi-ouvert à l’exploration libre
Que les puristes se rassurent, DOOM: The Dark Ages ne cherche pas à édulcorer l’expérience pour séduire un public plus large. Sur le mode de difficulté Hurt Me Plenty (équivalent au mode difficile), nous avons suffisamment peiné pour devoir redescendre temporairement à la difficulté normal dans certains passages étant donné que le temps était compté. Le jeu propose malgré tout de nombreuses options de personnalisation de la difficulté : élargir la fenêtre de parade, diminuer les dégâts subis, ou augmenter ceux infligés aux démons… Et pour les plus masochistes, tout l’inverse est également possible. Ces modificateurs sont parfaits pour les amateurs de challenge à la carte ou pour les créateurs de contenu souhaitant pimenter leur expérience. C’est surtout une très bonne nouvelle pour la rejouabilité.
Un Doom Slayer qui garde les pieds sur terre
Lorsqu’on prend en main ce DOOM après avoir poncé Eternal, la prise en main déroute légèrement. Le rythme est plus lourd, plus posé, et les automatismes ont parfois du mal à suivre, notamment face à des groupes d’ennemis imposants. id Software a fait le choix assumé de changer radicalement l’approche des combats, en proposant quelque chose de plus frontal, mais aussi plus stratégique, basé sur le timing et le contrôle de l’espace. Une prise de risque bienvenue et maîtrisée.
Le Doom Slayer se joue ici comme un véritable char d’assaut, et chaque action transpire la brutalité. Le gameplay repose davantage sur des outils archaïques, mais qui offrent d’excellentes sensations, comme ce bouclier à dents de scie qui sert aussi bien à se propulser sur les ennemis qu’à être lancé comme un frisbee meurtrier. Si l’arsenal classique est toujours présent (fusil à pompe, armes à énergie…), il reste un poil en retrait par rapport aux équipements misant sur la force brute, comme le gantelet ou le fléau. On a d’ailleurs été surpris de n’être pratiquement jamais à cours de munitions par rapport à Eternal. L’impact de chaque coup est massif, satisfaisant et renforcé par le retour des incontournables Glory Kills, toujours aussi spectaculaires.
Le plaisir de décimer des hordes de démons reste intact, même si le style est ici plus lent, plus brutal. Là où Eternal nous incitait à bouger en permanence pour récupérer santé et armure, The Dark Ages pousse au contraire à foncer constamment dans la mêlée pour récupérer de la vie directement sur les cadavres. Le bouclier permet aussi de parer et contrer les attaques et projectiles, avec certaines phases proches du bullet hell. Il faut parfois se jeter délibérément sur un tir pour le renvoyer au bon timing, ce qui est un peu contre-intuitif au début, mais incroyablement jouissif une fois maîtrisé.
Chaque arme peut être améliorée avec différentes fonctionnalités, souvent au choix entre deux modes, interchangeables à tout moment via le menu. Pour cela, il faudra explorer les environnements à la recherche d’or, d’amulettes et de runes. Les phases de plateforme sont toujours présentes (le bouclier servant aussi de grappin), mais semblent moins nombreuses que dans Doom Eternal. Malgré quelques passages avec des surfaces savonneuses, elles n’entachent en rien le plaisir de jeu.
Notre Doom de Paris
A défaut d’avoir un mode multijoueur pour cet opus, id Software a misé sur un solo plus dense et plus spectaculaire. En plus des séquences de shoot classiques, on découvre de nouvelles mécaniques qui viennent enrichir le gameplay. C’était notamment le cas lors du contrôle d’un énorme mécha, ou encore lorsque nous avons chevauché un dragon dans une cité assiégée par des vaisseaux volants. Ces passages apportent un changement de rythme rafraîchissant, bien que l’on espère qu’ils ne prendront pas trop de place au détriment des combats traditionnels.
On fait confiance à id Software pour bien doser la chose, mais on note tout de même quelques imprécisions, notamment avec le dragon. Les déplacements dynamiques et le principe d’aborder les vaisseaux pour les détruire de l’intérieur, puis remontrer sur notre monture pour en attaquer un autre est très sympa. Néanmoins, cela s’accompagne de phases de shoot peu intuitives dans la mesure où la puissance de votre canon augmente uniquement lorsque vous effectuez des esquives parfaites. Cela renforce tout de même cette envie de prendre des risques pour bousculer les habitudes de la série sans trahir son ambiance. On aura donc tendance à glorifier l’initiative pour le moment.
Quand on a appris que DOOM: The Dark Ages proposerait des zones plus ouvertes, on a craint un virage vers le monde ouvert à tout prix, comme on en voit souvent dans les grosses productions. Heureusement, cette première expérience fut rassurante. Les zones offrent des défis variés, comme des mini-boss à affaiblir en tuant un certain nombre d’ennemis, tout en conservant de nombreux secrets à découvrir (codex, figurines…). Concernant la musique, on reste sur quelque chose de similaire (donc très bon) de ce qu’avait produit Mick Gordon sur les précédents volets mais qui s’oriente cette fois vers une approche plus médiévale et tribale, en cohérence avec l’univers du jeu.
Visuellement, le jeu est très solide (joué ici sur une configuration PC avec une RTX 5090, ce qui aide, avouons-le). Techniquement, quelques détails restent à peaufiner, mais rappelons que nous n’étions pas sur une version finale. C’est surtout la direction artistique qui impressionne car The Dark Ages reste fidèle à l’ADN de la série tout en proposant un univers médiéval-gothique particulièrement saisissant. Châteaux, églises, structures infernales en fusion, l’ambiance est unique, renforcée par des arrière-plans spectaculaires qui défilent pendant qu’on court à toute allure à la recherche de chair fraîche.
À l’issue de ces premières heures passées sur DOOM: The Dark Ages, il apparaît clairement qu’id Software maîtrise sa prise de risques. Plus lent mais aussi plus brutal, cet opus assume totalement son approche plus frontale du combat tout en conservant intact l’esprit nerveux qui a fait le succès de la série. Entre son univers médiéval-gothique spectaculaire, ses nouveaux outils barbares aux sensations jouissives, The Dark Ages a toutes les armes pour convaincre les vétérans comme les nouveaux venus. Quelques incertitudes demeurent à défaut d’avoir joué l’entièreté du jeu, mais rien qui ne vienne entacher le plaisir global.