Egrégor : Présentation et avis sur le manga de chez Meian Editions
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Rédigé par Ludvig Auvens
Depuis le lancement de cette rubrique, nous avons déjà pu vous parler de plusieurs mangas. Entre Danganronpa, Dragon Quest ou encore Persona, le choix est varié. Néanmoins, il ne sera aujourd’hui pas question d’une œuvre éditée par Mana Books. Non, il nous allons aller du côté d’un éditeur encore jamais apparu dans nos colonnes : Meian. C’est à cet éditeur que l’on doit par exemple les compilations de bouquins Arès, The Breaker ou encore Kingdom. Et, dans cet article, nous allons nous diriger vers Egrégor, pour vous parler des deux premiers tomes.
Egrégor, c’est avant tout le fruit du travail de Jay Skwar, un auteur français qui a décidé de se plonger dans l’une de ses passions : les mangas. Puisant son inspiration dans l’une des pointures de la dark-fantasy, à savoir Berserk, l’homme derrière cette œuvre avait de quoi faire pour fournir une histoire intéressante, sanguinolente et proposant une touche horrifique. A ses côtés, notre scénariste français peut compter sur Kim Jae Hwan, dessinateur coréen avant tout connu pour Demon King et quelques adaptations de l’univers Warcraft. Un bon collègue, en gros.
Et, si cette série peut être tenue entre nos mains, c’est également grâce au travail de Meian, l’éditeur français. Disons-le tout de suite, les gars de la maison d’édition ont fait un très bon travail. Le papier est qualitatif : épais et robuste comme on les aime. Les touches de brillance mises sur la couverture sont du plus bel effet et, pour leur apporter un peu plus de crédit encore, les membres de leur équipe sont forts sympathiques. Tout du moins ceux avec qui nous avons pu échanger.
Sommaire
ToggleEgrégor, une mise en contexte réussie
Tout commence alors que l’on suit Foa, un jeune forgeron issu du village de Lightyard. Sans histoire, ce village sera rapidement pris d’assaut par ce que l’on appelle des « faucheurs ». Pourquoi ? Car chaque pleine lune voit l’arrivée des créatures pour exterminer les habitants d’un village lors d’un événement nommé « la moisson ». Ayant jusque là pour seul ambition de créer des lames d’exception pour les chevaliers Egides, Foa n’aura d’autre choix que de prendre les armes.
A l’image de bon nombre d’œuvres issues de la dark-fantasy, Egrégor est enclenché par une tragédie. Ce choix scénaristique colle d’emblée avec le genre, tout en introduisant le protagoniste correctement. Jay Skwar nous plonge alors dans un premier tome sanglant, où la tragédie est centrale, en présentant une bataille sans merci où seule la mort guette les personnages. Dès lors, inutile de préciser que cette œuvre n’est pas destinée à tous.
Une fois le contexte planté (un peu comme les lames dans le corps des innocents), on découvre donc une intrigue très sombre. Cette dernière se trouve sublimée par le trait de Kim Jae Hwan. Le Coréen rend bien hommage au genre par son dessin, quoi qu’un peu brouillon par moments. Le chara-design est splendide et les décors ne manquent pas de détails pour proposer une aventure visuellement magnifique.
Dès lors, ce premier tome ne manque pas d’éléments pour présenter l’univers qui s’ouvre aux lecteurs. Le scénario se densifie petit à petit et les différents points de l’intrigue s’installent tranquillement. Forcément, il faut attendre la suite afin d’en découvrir plus car, pour l’instant, tout n’est pas suffisamment expliqué pour que l’on comprenne tous les enjeux.
Bref, un premier tome très réussi qui nous promet de belles choses pour la suite. Pour rappel, le premier volume de Egrégor est disponible chez nous depuis le 15 janvier 2019.
Un second volume à la hauteur du premier
Après un premier tome de haute voltige, Jay Skwar et Kim Jae Hwan avaient beaucoup à faire pour garder un certain niveau de qualité. Et, avec la moisson qui s’est abattue sur Lightyard, l’histoire partait sur les chapeaux de roues. Ayant échappé à la mort, Foa et les autres survivants n’ont guère d’autre choix que de tenter d’aller de l’avant. C’est ainsi que le personnage principal va entrer dans une phase que n’importe quel manga proposant de la baston connaît : l’entraînement.
C’est d’ailleurs cette thématique qui est au centre de ce second volume. Et l’introduction sombre et au rythme endiablé du premier livre va laisser sa place à la construction des personnages. Foa, Pilin Hatal et Raust vont alors être approfondis au cours d’un tome complet centré sur leur développement.
En outre, ce procédé permet également une chose importante à l’auteur : poser de nouvelles bases. Ainsi, ce sont de nouveaux éléments essentiels au déroulement de l’intrigue qui nous sont apportés. Et, alors que la trame narrative se développe au mieux, le travail du dessinateur coréen est toujours un véritable régal.
Cependant, la grande quantité d’informations que nous délivre l’auteur sur les personnages et le fonctionnement de son monde sont correctement distillées pour que le lecteur ne s’y perde pas et parvienne à suivre le flux. Ce flux, c’est celui de la vie quotidienne de nos quatre personnages. Egrégor prend alors la forme d’un slice of life sombre pour la durée d’un numéro. Et, compte-tenu de la quantité de détails qui sont délivrés, il faudra peut-être une seconde lecture pour garder tout en mémoire.
En bref, ce second tome est un volume de transition centré sur la présentation de l’univers et le développement des personnages principaux. Un peu rapide dans son exécution, cette seconde sortie est toujours plaisante à parcourir, quoi qu’on attend un troisième tome un peu plus rythmé et riche en rebondissements.
Faut-il craquer pour Egrégor ?
Egrégor est une œuvre dark-fantasy s’inspirant légèrement de Berserk. Par son développement intéressant et bien amené, cette série devrait, sans problème, plaire aux adeptes de ce genre aux tendances sanguinaires. Jay et Kim n’ont pas peur d’impressionner ni de donner des frissons et leur œuvre s’en retrouve magnifiée.
De plus, son univers très vaste et sa complexité exacerbée permettent d’imaginer une série s’installant sur le long terme, l’avenir devrait être plutôt radieux pour cette licence qui devrait proposer une suite de qualité.
Acheter Egrégor sur AmazonPar ailleurs, le troisième tome d’Egrégor sort le 8 août prochain chez nous. Du haut de ses 192 pages, ce numéro promet de belles choses, pour un tarif unitaire de 6,95 €. Nul doute que nous vous proposerons un petit retour sur ce volume dès que nous aurons mis la main dessus !
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