El Shaddai : Ascension of the Metatron – Que vaut la version Switch de cet OVNI vidéoludique vieux de 13 ans ?
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Rédigé par Mathieu Corso
El Shaddai : Ascension of The Metatron aura mis trois ans à arriver sur la console de Nintendo après la sortie PC. Le titre, qui va souffler sa treizième bougie en septembre prochain, nous fait suivre une aventure biblique où Enoch va devoir enfermer sept anges déchus afin de sécuriser le monde. Après avoir été noté 6/10 dans nos colonnes, à l’occasion de son arrivée sur ordinateur, il est temps de voir si cette ressortie en version remastérisée sur Nintendo Switch est une réussite, ou un simple portage bâclé de plus.
Mais avant de passer aux choses sérieuses, il est à savoir que El Shaddai: Ascension of the Metatron a été testé autant en mode docké que sur son mode tablette, et nous l’avons terminé en environ 6h de jeu. Maintenant, revenons plus en détails sur cette production onirique et biblique qui a su autant époustoufler que frustrer les joueurs à l’époque de sa sortie initiale.
El Shaddai, ou un périple aussi émerveillant que frustrant
A sa sortie en 2011, El Shaddai : Ascension of the Metatron était un ovni en termes de narration, sans forcément briller sur tout le reste. Le titre nous fait endosser le rôle d’Enoch, dans une aventure biblique, et notre héros devra enfermer définitivement sept anges déchus pour enfin rétablir la paix une bonne fois pour toutes sur Terre. Le soft s’en sort avec une écriture intéressante basée sur le livre d’Enoch, et la plupart des rebondissements sont suffisamment captivants pour nous proposer une histoire envoutante. Il y aura quand même de légères zones d’ombre mais dans l’ensemble, la trame est l’une de ses forces, notamment grâce à sa belle galerie de personnages.
Là où le soft pêche globalement, c’est dans son gameplay. Concrètement, le jeu propose pas mal de séquences de combats en arène, de la plateforme ainsi que des phases en moto, mais rien n’est jamais bien maitrisé. En effet, les combats en arène offrent de la baston bougrement confuse, imprécise mais surtout mollassonne. Le peu d’armes proposées durant tout le jeu (seulement trois), ne permet pas de varier les plaisirs sur les affrontements. Ils sont bien chorégraphiés certes, mais le tout manque de punch en plus d’être limité, et dénué d’un vrai système d’upgrade. Il y aura bien quelques subtilités avec des boss sympas et cette mécanique de purification d’arme pour faire plus de dégâts mais, finalement, ce sera bien trop peu pour le titre qui n’a pas réussi à peaufiner son gameplay, et qui a mal vieilli bien des années après.
Pour la plateforme, c’est aussi une réelle déception. Les phases en 2D permettent de casser une certaine routine, mais celles en 3D manquent trop de précision et sont qui plus est frustrantes. Si les phases en moto, évoquées plus haut, proposent un chouïa de diversité (tout en étant anecdotique), le titre n’arrive jamais à se renouveler comme il faut en 6h de jeu. La jouabilité ne fera ainsi qu’agacer, sera bourrée de lacunes et aura une difficulté en dents de scie même en mode normal.
Autant dire que la jouabilité excessivement frustrante, bien que sa direction artistique sonne comme une éclaircie dans ce tableau un peu trop sombre. Plus d’une décennie après, El Shaddai: Ascension of the Metatron a finalement bien vieilli. Cela est dû notamment au style cel shading qui fait des merveilles, mais surtout au travail merveilleux de Takeyasu Sawaki, qui a bossé sur Okami et Viewtiful Joe. On y retrouve sa patte graphique particulière, avec des décors à la gouache, mais aussi des effets visuels aussi étranges que somptueux. Même après 13 ans, le soft est une merveille artistique et nous laisse encore pantois.
Idem pour la bande-son, qui fait un sans-faute. Les musiques composées par Masato Kôda (Devil May Cry, Monster Hunter etc…), proposent un vrai voyage sonore et restent bien en accord avec le titre. Incontestablement, c’est un bonheur à écouter. Quant aux doublages anglais ou japonais, ils font largement le boulot.
Une version Switch soignée, mais juste un portage de plus
Maintenant que la piqûre de rappel est passée sur ce qu’est El Shaddai: Ascension of the Metatron et ce qui l’a empêché d’être un jeu beaucoup plus marquant qu’il n’aurait pu l’être, que vaut cette version switch que nous avons testée ? Pour être honnête, il n’y a vraiment rien de nouveau, surtout graphiquement. On retrouve globalement le même aspect graphique que la version PC sortie 3 ans plus tôt. Rien n’a réellement été retouché, si ce n’est que les graphismes sont un peu plus lisses, les cinématiques également, et que l’optimisation reste un peu plus fluide que les moutures PS3 ou Xbox 360 de l’époque.
Il est à noter cependant des chutes de framerate sur les phases de plateforme en 2D ou encore de petits bugs de collisions. Chose qui fait un peu tâche dans un jeu qui est assez vieillot de base. On retrouve cependant une bonne maniabilité avec la switch en main, ou même en mode docké. Concrètement, le tout se joue très bien sur la console de Nintendo, ce qui devrait sûrement faire plaisir aux joueurs qui l’ont raté jadis.
Côté contenu, il est identique à la version PC, à une exception près. En plus des doublages anglais ou japonais, un mode bonus fait son apparition. Une fois le jeu terminé, vous aurez en effet accès au roman Lucifer’s Fall Chronicles of Ceta se déroulant après la fin du jeu, ainsi que l’artbook qui va avec, n’étant pas disponibles sur la version PC. En sachant que ce dernier est quand même payant sur Steam (11.59 €), autant dire que le geste est plutôt louable.
Pour terminer, que penser de cette mouture Switch de El Shaddai: Ascension of the Metatron ? Il s’agit là d’un portage qui fait le strict minimum. Si le côté hybride de la switch est un gros avantage car vous pourrez y jouer en mode portable autant que sur TV, force est de constater que l’on retrouve ici un jeu qui a pris de l’âge, et qui se coltine les mêmes défauts et qualités que le jeu original. Si l’on excepte le fait que le mode bonus apporte un petit contenu supplémentaire, qui plus est « gratuitement », la plus-value de cette version Switch est moindre si vous l’avez déjà fait ou si vous le possédez sur PC. Toutefois, les joueurs souhaitant découvrir le soft auraient tort de passer à côté de cet OVNI vidéoludique qui, s’il est imparfait dans son gameplay comme dans certains aspects de sa progression ou de son récit, est clairement à faire ne serait-ce pour l’expérience artistique et narrative qu’il apporte.
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Date de sortie : 08/09/2011