Emio – L’homme au sourire : Famicom Detective Club, premières impressions sur ce Visual Novel prometteur
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Rédigé par Nathan Champion
Série méconnue par chez nous, exclusivement sortie au Japon avant de nous parvenir via un remake intégralement en anglais début 2021, Famicom Detective Club a néanmoins acquis un certain statut culte sur le sol japonais. C’est en tout cas ce que l’on devine de l’aura qui se dégage du projet, des moyens que Nintendo a mis en œuvre pour faire sortir de terre une édition remise aux goûts du jour des deux premiers (et uniques) opus, et du récent calendrier de sortie. À peine annoncée, la suite de ces deux jeux d’enquête façon Visual Novel, développée plus de trente longues années plus tard, sort déjà, à la fin du mois, profitant d’une période relativement moins chargée que les autres en cette année embouteillée.
Notre mission, aujourd’hui, sera de vous livrer nos premières impressions sur ce Visual Novel. Emio – L’Homme au sourire, de son petit nom, reprend à première vue tout ce qui a pu faire le charme des deux précédents volets de la franchise de Yushio Sakamoto, aussi connu pour son travail sur la série Metroid, Kid Icarus ou encore Balloon Fight. Un grand monsieur, dont on avait peu entendu parler en Occident avant l’arrivée, il y a trois ans, de Famicom Detective Club : The Missing Heir & The Girl Who Stand Behind. Ce qui ne l’empêche pas d’être talentueux, en témoignent de grandes qualités d’écriture, découvertes par chez nous via ce double remake plutôt bien accueilli.
Autant être honnêtes, notre mission du jour n’est pas évidente, on préfère le préciser avant de nous y essayer. D’abord parce que nous n’avons pas pu voir grand chose de l’aventure, nous étant arrêtés à la fin du premier chapitre, sur demande de Nintendo, avant d’écrire ces lignes. Ce qui, Visual Novel oblige, ne nous a pas permis de pleinement nous immerger dans le récit de Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club. Nous tâcherons néanmoins de faire de notre mieux ici, avant de vous livrer un avis plus construit à la sortie du jeu. Celui-ci arrivant le 29 août prochain, l’attente sera finalement de courte durée. Ce qu’on peut vous dire, en tout cas, c’est qu’on a hâte d’avoir terminé l’écriture pour y retourner.
Note : Nous avons reçu un code nous donnant accès au jeu complet, mais avons été contraints de stopper notre progression à la fin du chapitre 1 pour écrire cet aperçu. Les images que vous trouverez dans ces lignes ont été capturées par nos soins, sur une Nintendo Switch 2.0. Cet article est garanti sans spoiler.
Nécropolis
Sans grande surprise, Emio – L’Homme au sourire reprend trait pour trait l’aspect visuel du double remake paru il y a trois ans. Il faut dire que Famicom Detective Club : The Missing Heir & The Girl Who Stand Behind peut se targuer d’être l’un des plus beaux Visual Novel sur le marché, bénéficiant d’un soin particulier sur les détails et les animations. Un petit plus qui permettait aux titres d’être relativement immersifs, sentiment que nous avons retrouvé dans cette suite directe. Une suite qui, d’ailleurs, nous semble pouvoir être consommée par quiconque n’ayant jamais touché à la franchise, ce qui est notre cas, bien que certains personnages clés soient de retour.
Vous incarnez toujours un jeune détective de 19 ans, que vous serez amenés à nommer vous-mêmes, au service d’une agence détenue par Shunsuke Utsugi, un enquêteur ayant déjà fait ses preuves. Tout commence par un meurtre, celui d’un jeune garçon de 14 ans, retrouvé étranglé bien loin de chez lui, et portant sur la tête un sac en papier arborant un visage souriant. Un détail qui a toute son importance, puisqu’il semble relier ce meurtre à trois autres, commis dix-huit longues années plus tôt, dont l’auteur n’a jamais été identifié, et encore moins retrouvé. De là à affirmer que le tueur est de retour ? Pas si sûr, mais nous n’en sommes pas encore là.
Ce qui frappe au premier contact de Emio – L’Homme au sourire, après avoir constaté le soin apporté aux graphismes, c’est celui que l’on observe derrière tout le reste. On devine une écriture assez profonde, et les personnages semblent bien développés. On a en tout cas envie d’en savoir plus sur chacun d’eux, à ce stade, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Un sentiment que l’on lie, personnellement, à la franchise Ace Attorney, et plus spécifiquement aux trois premiers volets des aventures de Phoenix Wright, ce qui est plutôt flatteur. Néanmoins, les deux séries semblent assez différentes, ne serait-ce qu’au regard de ce qui touche au gameplay.
Parce que si chez Phoenix Wright, Capcom tente de nous faire croire à des interactions diverses, et ajoute une surcouche façon questions / réponses à ses enquêtes pour impliquer plus durablement le joueur, ici nous n’avons fait qu’interroger différents personnages, et rien d’autre. Dans la plus pure tradition du Visual Novel, Emio – L’Homme au sourire semble n’afficher aucun gameplay à proprement parler, et serait donc à rapprocher, comme c’est courant avec le genre, d’un roman graphique. Ce qui ne dérangera pas les amoureux de ce courant particulier au sein du jeu vidéo, mais pourrait rebuter les néophytes, comme souvent.
Le titre a néanmoins pour lui, à l’image de Famicom Detective Club : The Missing Heir & The Girl Who Stand Behind, un doublage intégral en japonais de très bonne facture, au milieu duquel on retrouve des voix qui rappelleront de bons souvenirs aux amateurs d’animation nippone. Le petit plus de Emio – L’Homme au sourire, c’est sa traduction intégrale en français, dont l’absence faisait cruellement défaut au double remake de 2021. Le travail effectué à ce niveau est plutôt convaincant, et aucun écueil ne nous a sauté aux yeux, qu’il s’agisse de tournure de phrase ou d’orthographe. Ainsi, on y revient, les qualités d’écriture se devinent aisément.
Cela étant dit, ce qui nous a surtout marqué, et c’est la raison pour laquelle nous avons hâte d’y retourner, c’est le sentiment étrange se dégageant de l’auteur des premiers meurtres, que l’on a pu apercevoir succinctement. Au delà de son aspect physique intrigant, c’est toute l’aura qu’il dégage qui fait froid dans le dos, accentuée par une dimension légende urbaine qui fait son petit effet. N’allons pas jusqu’à dire que le titre pourrait faire peur, mais il sait néanmoins poser son ambiance, ce qu’il doit aussi à sa bande sonore qui, jusque là, nous a semblé réussie. Seule petite retenue pour le moment : la relative austérité de l’interface du jeu… sur laquelle on passera volontiers.
Ce premier contact avec Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club nous laisse sur notre faim : on a hâte d’en découvrir plus ! Parce que le titre bénéficie d’une ambiance efficace, d’un visuel qui flatte la rétine, et d’un doublage investi, en plus d’une écriture qui, à première vue, fonctionne fort bien. Bien sûr, si vous êtes allergiques aux Visual Novel, ce n’est pas cet opus qui vous fera aimer ce genre singulier. Néanmoins, si vous n’avez aucune réserve à son encontre, il est possible que Emio – L’Homme au sourire soit une excellente surprise. Ce que nous vérifieront à la sortie du jeu, le 29 août prochain.
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Date de sortie : 29/08/2024