Entre succès exceptionnels et bides monumentaux, l’analyse des chiffres de vente des jeux devient plus confuse

Même lorsque l’on n’est pas actionnaire, il n’est pas rare de vouloir s’intéresser aux performances d’un jeu, ne serait-ce que par curiosité ou pour savoir si un studio que l’on apprécie pourra continuer sa voie. Surtout dans une période macabre de l’industrie qui ne laisse plus de seconde chance, et parfois même pas de première tout court. Cette obsession des chiffres ne devrait pourtant pas autant concerner le public, ou du moins ne pas avoir une place si importante dans les débats. Son omniprésence dans les discussions est surtout dû au fait de servir d’indicateur entre ce que souhaite le public et ce que les studios pensent savoir des envies des consommateurs. Seul problème, plus personne ne semble vouloir analyser ces résultats pour ce qu’ils sont, souvent pour les utiliser à tort dans des discussions particulièrement toxiques, notamment suite à l’émergence du Gamergate 2.0. Et surtout, plus personne ne sait comment les interpréter. Bien sûr qu’il y a une part de mauvaise foi là-dedans, dans la plupart des interactions. Mais on y trouve également une vraie méconnaissance des rouages de l’industrie. Entre les succès fulgurants d’un Baldur’s Gate 3 ou d’un Hogwarts Legacy et les échecs remarquables d’un Suicide Squad: Kill the Justice League ou d’un Concord, il y a une perte de repères qui semble nous éloigner de tous les standards. Un phénomène qui est loin d’être nouveau, mais qui s’est accentué ces dernières années pour tout un tas de raisons. C’est parti pour enfoncer tout un tas de portes ouvertes que trop de monde ignore pour des guerres de chapelle.