Escale à Yokohama : Présentation et avis sur le manga de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
Aujourd’hui, et après vous avoir parlé d’un titre bien plus shonen, The Reincarnated Swordmaster, nous allons nous tourner vers une série bien plus tranquille, nous plongeant dans une lecture tranche de vie tout ce qu’il y a de plus posée. Comme pour notre précédent article, nous restons chez Meian puisque nous allons vous présenter Escale à Yokohama, le titre d’Hitoshi Ashinano.
A l’origine sortie au Japon en 1995, pour se terminer en 2006, la série a pris tout son temps pour faire le chemin jusqu’en l’occident, puisqu’elle n’est sortie chez nous que cette année. Côté édition, Meian nous propose la première édition nippone de la série, en 14 tomes, et non pas la réédition en dix volumes que le Japon a connu entre 2009 et 2010.
Très attendue par les amoureux de lectures tranche de vie, Escale à Yokohama reste malgré tout une série plutôt discrète, à la limite de la timidité en France. En effet, l’œuvre n’a jusqu’à présent jouit que d’une adaptation en anime, en quatre OAV, sortis en 1998 et 2002. Cela fait donc 19 ans que ce manga n’a pas fait parler de lui chez nous. Mais heureusement, l’éditeur emblématique de Kingdom en français est venu pour régler ce problème ! Alors, est-ce que l’attente en valait la peine ?
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ToggleLe début d’une grande aventure « humaine »
Comme son nom l’indique, Escale à Yokohama nous plonge dans une histoire prenant place non loin de la ville éponyme. Dans cette dernière se trouve Alpha, une jeune femme, tenancière d’un café en haut d’un promontoire. Mais sous l’apparence on ne peut plus banale de ce début de scénario se cachent moult mystères.
Tout d’abord, ce petit coin du Japon a connu une forte baisse de sa population. Mais c’est loin d’être tout. La ville de Yokohama d’origine est sous les eaux, une autre ayant été construite sur les hauteurs, et il en est de même pour plusieurs autres endroits du pays, voire du monde. Et, outre ce « petit » souci que l’on pourrait remettre sur le dos du réchauffement climatique, l’auteur nous offre une seconde surprise : Alpha n’est pas une femme, elle est en fait un robot.
Son café, la jeune femme l’a reçu de son maître qui, sans se retourner, a décidé de partir à l’aventure en lui laissant l’établissement. Depuis, cette dernière attend son retour, sa condition de robot lui permettant de l’attendre indéfiniment. Reviendra-t-il ? L’absence de nouvelles de sa part depuis son départ n’est pas forcément bon signe.
Évidemment, et puis cet article couvre les trois premiers tomes de la série, le maître en question finira par donner des nouvelles, par l’intermédiaire de Kokone Takatsu. Cette jeune femme est, comme Alpha, un robot, missionnée pour remettre un colis à la tenancière du café. En recevant son courrier, Alpha découvre que son maître lui demande d’explorer le monde afin de se créer des souvenirs inoubliables et de rencontrer des gens des quatre coins du mondes. Ainsi démarre une incroyable et émouvante histoire humaine.
Une œuvre touchante et attachante
Car oui, Escale à Yokohama est une histoire attachante, tout d’abord grâce à des personnages qui le sont tout autant, à l’image d’une Alpha aux réactions et émotions humaines. Bien que robot, cette héroïne apporte beaucoup à l’œuvre de part le travail intelligent de l’auteur sur sa personnalité et sur ses réactions, apportant parfois un peu d’humour dans ses échanges avec les êtres humains, fonctionnant différemment d’elle.
D’ailleurs, l’auteur nous propose une histoire qui évolue très bien, distillant de nombreux éléments de son univers à travers chaque page, sans jamais trop en donner pour que le lecteur en découvre toujours plus. On notera par exemple le rapport social entre humains et robots, ou encore la capacité d’Alpha à pleurer malgré sa condition robotique. De nombreux éléments qui accrochent et qui donnent envie de continuer à découvrir le quotidien de la demoiselle faite d’écrous et de boulons.
En outre, Escale à Yokohama nous plonge dans les petits bonheurs de la vie, ceux que nous avons tendance à oublier, à délaisser, en courant toujours après un bonheur lointain, quasi inatteignable. Alpha est heureuse, elle aime son lieu de vie, le paysage qu’elle (re)découvre chaque matin, le contact humain avec ses voisins. Le manga se présente donc comme un vent frais, une brise plaisante qui nous transporte dans un monde où le temps semble comme suspendu et où chaque page nous donne envie de passer quelques instants de plus aux côtés de son héroïne.
Et si le mangaka nous propose une œuvre savamment pensée, ce dernier sait aussi donner du positif à son œuvre via sa patte artistique. Escale à Yokohama est une série atemporelle, qui ne souffre pas des quinze années qui nous séparent de son ultime pré-publication. Que cela soient les éléments du réel où ceux inspirés par la science-fiction, tout est visuellement réussi et permet une immersion totale dans la lecture. Et, grâce à un découpage juste et des choix minutieux, Ashinano parvient à transporter son lecteur dans quelques moments d’une rare intensité pour le genre.
Faut-il craquer pour Escale à Yokohama ?
Ainsi, Escale à Yokohama est une bouffée d’air frais dans les sorties que nous propose l’éditeur Meian ces derniers temps. Malgré un catalogue de grande qualité, le sérieux et l’inattendu du titre d’Ashinano est une découverte bienvenue et riche en plaisir. Surtout que l’éditeur nous sert son habituel duo pages épaisses et couvertures qualitatives.
Avec un rapport au temps, au bonheur et à la vie en elle-même, cette série est à découvrir et permet de passer un agréable moment à parcourir des tomes plus courts qu’à l’accoutumée. Avec un mélange de réel et de fiction, tout est là pour permettre de savourer une histoire riche en détails et bien pensée, pour presque tous les goûts.
Dès lors, et loin de la guerre de Baltzar ou de l’hémoglobine de Kengan Ashura et Egregor, Escale à Yokohama nous transporte dans une histoire d’amour de la vie. Une histoire surprenante pour tous, qui saura satisfaire les fans de mangas de tous horizons. Une œuvre atemporelle que nous vous conseillons, et que vous devriez conseiller aussi !
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